Le lendemain matin, je me réveille avec la sensation d'avoir dormi dans une prison. La lumière du jour filtre à travers les rideaux épais de ma chambre, mais elle n'apporte aucune chaleur. Cette maison, cette situation, Liam... tout semble figé, comme un hiver éternel.
Je m'étire lentement, traînant des pieds jusqu'à la salle de bain pour me préparer. J'ai passé une nuit agitée, hantée par ses mots. "De quoi tu parles ?" Je ne peux pas croire qu'il ait oublié.
Je descends finalement pour prendre mon petit déjeuner, espérant qu'il ne soit pas encore là. Mais évidemment, il est déjà assis à la table, parfaitement installé, une tasse de café à la main et son téléphone dans l'autre.
Il ne lève même pas les yeux quand j'entre.
— Bonjour, dis-je d'un ton neutre, plus par politesse que par envie.
— Hm, répond-il simplement sans détourner son regard de son écran.
Je serre les dents, agacée par sa froideur. Après la conversation d'hier soir, je m'attendais à au moins un regard, une tentative, quelque chose. Mais non. Il est redevenu ce mur de glace.
Je me sers une tasse de thé et m'assieds le plus loin possible de lui. Le silence entre nous est lourd, mais je refuse d'être celle qui le brise.
— Tu comptes rester longtemps là à faire semblant d'être invisible ? lâche-t-il finalement, d'un ton désinvolte.
Je relève la tête, piquée au vif.
— Pardon ?
Il repose son téléphone et me fixe enfin, son regard glacé planté dans le mien.
— Tu sais, ce serait plus simple si on établissait des règles dès le départ. Cette cohabitation n'a pas besoin d'être compliquée.
Je ris nerveusement, incapable de croire ce que j'entends.
— Des règles ? C'est toi qui dis ça après hier soir ?
— Hier soir ? demande-t-il en haussant un sourcil, comme s'il ne comprenait pas.
Sa voix est si détachée que j'ai envie de hurler.
— Tu te fiches de moi, c'est ça ?
— Pas du tout. Je pense juste qu'on peut s'épargner des drames inutiles.
Ses mots sont comme une claque. Il est vraiment sérieux.
— Très bien, dis-je en me levant brusquement. Règle numéro un : reste loin de moi.
Je quitte la table avant qu'il ne puisse répondre, le cœur battant à toute vitesse.
Je passe le reste de la journée à explorer la maison. Chaque pièce est une démonstration de richesse, mais tout semble vide, dénué d'âme.
À plusieurs reprises, je croise Liam dans les couloirs ou le salon. Il ne dit rien, ne fait aucun effort pour engager la moindre conversation. Moi non plus.
Je devrais être soulagée, mais son silence me dérange autant que ses piques de la matinée.
Dans l'après-midi, je décide de sortir dans le jardin pour respirer un peu. La fontaine est toujours là, son murmure apaisant, mais même cet endroit semble différent.
Alors que je m'assois sur le banc, perdue dans mes pensées, une ombre s'étend devant moi.
— Tu comptes t'enfuir dans le jardin à chaque fois qu'il y a un problème ? demande-t-il, sa voix froide brisant le calme.
Je lève les yeux vers lui, exaspérée.
— Et toi, tu comptes me suivre partout ?
Il croise les bras, un sourire sarcastique au coin des lèvres.
— Je ne te suis pas. C'est ma maison, souviens-toi.
Je me lève, refusant de rester là à subir son arrogance.
— Si tu veux me rendre cette cohabitation insupportable, tu fais un excellent travail, dis-je en le contournant pour partir.
— Ce n'est pas mon objectif, répond-il, mais son ton ne montre aucune sincérité.
Je m'arrête et me retourne vers lui, incapable de contenir ma colère plus longtemps.
— Pourquoi tu es comme ça, Liam ? Pourquoi es-tu toujours aussi froid, aussi insupportable ?
Il me fixe, son expression impassible.
— Parce que c'est plus simple comme ça, répond-il simplement.
Je reste sans voix, surprise par sa réponse.
— Simple ? Tu penses que tout ça est simple ?
— Écoute, Maya, dit-il en se rapprochant légèrement. Je ne voulais pas de cette situation plus que toi. Alors si on pouvait juste... se tolérer, ce serait déjà bien.
Ses mots me frappent d'une manière que je n'attendais pas. Derrière son ton glacial, il y a une trace de lassitude, presque de douleur.
— Tolérer, hein ? dis-je avec un rire amer. Très bien. Fais ta vie, je ferai la mienne.
Il hoche la tête, mais son regard reste fixé sur moi un instant de trop avant qu'il ne se détourne et parte.
De retour dans ma chambre, je m'assois sur le lit, épuisée. Ce manège va-t-il durer longtemps ?
Je repense à ses mots, à sa manière d'éviter toute émotion. C'est comme si ce mur qu'il a bâti entre nous était aussi pour se protéger de quelque chose.
Mais je n'ai pas la force d'y réfléchir plus longtemps. La seule chose que je sais, c'est que demain, je devrai encore faire face à ce mur de glace.
Et je ne suis pas sûre d'en avoir la force.
VOUS LISEZ
Liés par le destin
RomanceLors d'une fête organisée par l'équipe de foot du lycée, Maya, sous l'état d'ivresse, donna sa virginité à un inconnu. A son réveil, il n'était plus là, elle ne l'a plus revu depuis ce jour. Traumatisée par cette expérience, les relations amoureuses...