prologue

825 65 23
                                    

Deux semaines. Deux putains de semaines que je ne voyais pas la bague sur leurs photos. Peut-être qu'il l'avait perdue ? Ou alors il ne voulait vraiment plus de moi. Je refusais d'accepter cette dernière hypothèse.

Je me suis posée sur mon lit, les genoux remontés contre ma poitrine presque inexistante, et ai mordillé l'ongle de mon pouce fraîchement verni.

[- Allô ?

- Jeongin ?

- Oui ?

- C'est fini ?

- Oui.

Je n'ai pas parlé, lui non plus.

- Ok.]

J'ai raccroché. Quelqu'un m'a appellée.

[- Felix ?

- Nova ? Est-ce que ça va ?

- Ça va toujours, Felix.

- Oh, je suis désolé, je ne sais pas ce qui lui a pris, je vais aller lui parler !

- Non, laisse.

- Nova, Nova... Appelle-moi si tu as besoin de quelque chose...

Sans savoir pourquoi, je l'ai senti très touché.

- Oui, Lix, j'y penserai. Vous devez avoir du travail.

- Nova...

- Ne me parle pas comme ça, j'ai l'impression que tu as pitié de moi.

- Ce n'est pas le cas, tu sais que je m'inquiète juste.

- Va travailler, Lix. Et prend soin des garçons.

Il a soupiré.

- Prends soin de toi, Nova.

- Promis. ]

Et j'ai raccroché une seconde fois avant de me mettre à pleurer, seule dans mon lit.

Ça a été la première fois où j'ai été larguée. Ça a été la première fois où j'ai été touchée par une rupture.

***

Trois jours plus tard, je suis allée à une soirée étudiante, j'ai vu ce gars à qui je plaisais depuis un moment et nous avons passé la nuit ensemble ainsi que celles qui ont suivi.

Cinq mois après, je suis entrée dans son appartement pour fêter la fin des examens.

- Nova ! J'ai été accepté, j'ai été accepté !

Il a sautillé comme un gamin à travers cette pièce qui faisait à la fois salon, salle à manger, cuisine et chambre.

- Oh mon dieu, c'est super !

J'ai sautillé avec lui puisque je me sentais vraiment heureuse.

- Tu te rends compte, Nova ? Je vais partir en Corée ! EN CORÉE !

J'ai ri. Le voir aussi souriant et passionné me faisait chaud au cœur. Puis il s'est arrêté, soudainement.

- Tu vas rester en France, il a semblé réaliser

- Je n'ai pas encore fait toutes les années obligatoires pour pouvoir demander un échange.

Il s'est assis sur son canapé et a réfléchi.

- Mais Léo, le plus important, c'est que tu partes ! On s'en fout de moi !

Les jours suivants, j'ai raconté cela à ma mère qui m'a répondu d'une manière tout à fait naturelle :

- Tu n'as qu'à partir aussi alors, nous avons l'argent.

- Mais Maman, et mes études ?

- Tu peux les reprendre dans un an.

J'ai baissé mes lunettes de repos sur le bout de mon nez.

- Mais qui êtes-vous ? Rendez-moi ma mère !

Elle a ri avant de déclarer :

- Ou alors tu t'inscris dans une université là-bas. Ce n'est pas comme si tu n'avais pas le niveau de langue.

- Justement, je n'ai fait que des études de langues !

- Mais t'es compliquée comme fille aussi, tu pouvais pas être comme tout le monde ! elle a dit en riant. Tiens reprends du gratin.

J'ai soupiré.

- Je l'aime pas, Léo, elle a avoué

- Pourquoi ?

- Je sais pas, il est toujours trop... lèche-botte, hypocrite, trop... bof.

- De toute façon, le seul copain que j'ai eu que tu aimes, c'est Jeongin.

- C'est vrai. Mais j'ai l'impression qu'il est le seul à t'aimer pour qui tu es vraiment. Tous les autres là... Ils te veulent parce que tu es jolie, tu n'es qu'un trophée pour eux.

J'ai pouffé avant de la reprendre.

- Aimait. Je te rappelle qu'il m'a quittée par téléphone en ne disant qu'un seul mot.

- Chérie, je refuse de croire que c'e-

- STOP ! Je ne veux plus entendre parler de lui, tu le sais bien pourtant !

- Mais c'est toi qui as commencé !

- Chuuuut.

- T'es insupportable.

- Moi aussi je t'aime M'man !

Pour déconner [Stray Kids]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant