quinze

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JEONGIN

- Hyung, comment elle va ?

- Bien, elle s'est réveillée.

Je soupire de soulagement. Pourquoi faut-il toujours que cette andouille refuse de prendre soin d'elle ?

- Tu crois que je peux aller la voir ?

- Je ne sais pas. Sincèrement Jeongin, je ne sais pas.

Nouveau soupir de ma part cette fois-ci rempli de frustration.

- Tu ne l'as pas appelée ? demande Changbin.

- Si mais je crois qu'elle m'a bloqué. Je n'ai rien fait de mal !

Mon ami s'assoit sur le dos de la chaise et commence :

- Il faut la comprendre. On la force à partir à l'autre bout du monde, elle tombe amoureuse d'un imbécile demandé par des milliers de personne à qui elle laisse une chance quand elle retourne dans son pays natal, elle se fait quitter avec un seul mot, elle refait sa vie, elle retourne en Corée parce qu'elle aime le pays et veut voir ses amis, elle quitte son copain parce qu'il a dit à tout le monde qu'ils allaient se marier alors que ce n'est pas vrai, elle retombe sous le charme du premier imbécile à qui elle redonne doucement sa confiance, du jour au lendemain, cet abruti ne lui répond plus, ses amis non plus, elle voit à la TV et dans les magasines que le fameux idiot est impliqué dans un scandale amoureux et qu'il a couché avec plusieurs filles plus célèbres qu'elle.

- Mais ce n'est pas vrai ! Et ce n'est pas de ma faute !

- Toi tu le sais, moi aussi. Mais mets toi à sa place un peu ! Tu as pensé à comment elle pouvait se sentir ? Ou tu ne penses vraiment qu'à toi ?! METS TOI À SA PLACE PUTAIN !

Je ne réponds pas, abasourdi. Nous nous disputons rarement et le voir s'énerver ainsi me fait me sentir terriblement mal.

Mais il a en partie raison.

Égoïstement, je n'ai pensé qu'à moi. Égoïstement, je me suis dit qu'elle m'attendrait encore.

- Je-  Je suis désolé Jeongin. C'est-  enfin...

- Laisse. C'est bon.

Je quitte la pièce, mets mes chaussures et quitte l'appartement.

Il est minuit, le quartier est endormi, la rue silencieuse et les lampadaires éclairent timidement le trottoir. Je cours.

Merde. Où est-ce qu'elle habite, déjà ? Je ne connais pas le chemin.

Merde. Je n'ai pas mon portable.

Une voiture s'arrête à côté de moi.

- Jeongin, monte ! Je te ramène !

Merde. Pourquoi faut-il que ce soit lui ? Et à ce moment-là ?

- Je dois aller quelque part, Directeur. Je rentrerai plus tard !

- Si tu tiens à ta carrière, monte dans cette voiture et viens avec moi.

Merde. Merde. Merde. Merde. Merde. Merde. Il n'oserait pas, hein ?

Je continue ma course quoique tout à coup moins convaincu.

- J'ai de l'argent, Jeongin. Sans moi tu n'as rien. Et s'il faut que je me débrouille pour la faire disparaitre de ta vie, je le ferai.

Je ne m'arrête pas.

- Tu es sûr de ce que tu veux ?

MERDE.

- Directeur, laissez-moi juste lui expliquer.

***

Je tourne en rond. Quelle bande d'enfoirés ! Je ne sais pas quoi faire, cette situation me dépasse. 

- I.N. ! C'est à votre tour ! 

Je m'arrête et cours, entre sur la scène. Les lumières m'éblouissent mais je dois avancer, je dois danser. Mes yeux s'habitueront. The show must go on, comme on dit. Quelle horrible expression, c'est pourtant la plus véridique que je connaisse. J'ai l'impression que peu importe nos milieux sociaux, nos travaux, nos origines ou nos quotidiens, il faut se plier aux règles et faire ce qui est demandé sans se plaindre ni montrer la moindre faiblesse.

Alors je danse et je chante quand c'est mon tour, je souris, je glisse un ou deux clins d'oeil, je souffle sur un confetti qui atterit malencontreusement sur ma joue. Je sais déjà que ce tout petit geste suscitera de nombreuses réactions, quelques rires et des "oh, il est vraiment adorable ah ah". 

Oui. Ah ah. 





nda : hey hey hey, je m'excuse sincèrement d'avoir pris autant de temps... 

Pour déconner [Stray Kids]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant