Pour déconner [Stray Kids]

dix-sept

La porte de bibliothèque s'ouvre brutalement.

- Noba.

Je ne lève pas la tête, reconnaissant sa voix et entendant déjà ses reproches. On tape un tas de feuilles sur la table basse sur laquelle sont posés mes pieds.

- Tu es courageuse, non ? Alors à quoi tu joues ? Sérieusement ? Je t'adore, tu le sais, mais qu'est-ce que tu fous bordel ? Vous n'avez plus quinze ans, parlez-vous putain. Tu te rends compte de tous les efforts qu'il fait pour toi ? De toutes les petites attentions qu'il a depuis son boulot car il sait que tu n'aimes pas les cadeaux, des nouvelles qu'il attend, du temps qu'il prend pour se rapprocher de toi.

Je soupire, il reprend.

- C'est quoi ton problème ? Merde à la fin ! Tu te rends comptes de tout ce qu'il te donne de lui ?

- Chin... Pourquoi tu le défends ?

- Parce que j'en ai marre. Et je déteste m'énerver contre toi hein mais trop c'est trop. J'en ai marre de te voir te bousiller, de te voir souffrir et te convaincre comme tu peux que c'est fini, que tu ne ressens plus rien. Et puis j'ai mal au coeur pour lui aussi quand je vois les petits bouquets qu'il t'envoie et que tu jettes, à moitié en pleurant. Tu crois que je ne te vois pas fixer le vide après avoir vu un magazine ou être passée devant l'agence ? Tu crois que je te vois pas, les yeux dans le vague et changer de chaîne dès qu'on parle d'eux à la télé ? Je me suis renseigné, j'ai fait des recherches pour toi puisque tu es incapable de le faire. Figure-toi qu'après votre rapprochement il y a un mois, s'il ne t'a plus vue ni parlé, c'est parce qu'il ne pouvait pas. Le groupe est entré dans une période de préparation de comeback et il a été menacé de perdre son emploi. Je sais que quoi qu'il arrive tu ne voudrais pas qu'il sacrifie son travail pour toi mais tu ne sembles pas mesurer l'ampleur de cette menace. S'il quitte l'agence avant la fin de son contrat, il est en tort, peu importe la raison. Et on ne gagne jamais face à quelqu'un qui possède un million de fois plus que soi. Il aurait perdu son travail actuel, ses amis, son argent, son honneur et te concernant, il n'aurait plus jamais été capable de te regarder en face. Et de toute façon, tu n'aurais pas été capable de lui pardonner d'avoir tout abandonné pour toi puisque tu es la fille la plus bizarre de l'univers et surtout parce que tu es putain d'égoïste et que personne ne te comprend.

Mon regard est dirigé sur le même mot depuis l'entrée de mon ami dans cette pièce. Je tourne la page, le regarde, feignant l'indifférence et reprenant mon rôle de garce.

- Tu as fini ?

Il rit jaune et je devine du dégoût dans ses yeux tandis que la déception est peinte sur son visage.

- T'es vraiment une connasse.

Il quitte la bibliothèque sur ses mots, j'attends quelques minutes pour fondre en larmes.

• Est-ce que j'ai oublié de publier hier matin ? Très clairement