Monstrum | Z.M | Terminé

Caput tertium

« Les souvenirs sont la seule preuve du passé. »
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Lara

Je passe une main dans mes cheveux, tournant rapidement jusqu'à une date en particulier. J'ai peur. Tellement peur.

« 26 octobre 2012, 16 ans

Salut,

Aujourd'hui, j'ai vécu quelque chose de cent fois pire qu'avant. L'homme de la cuisine n'est pas réapparu depuis la fois au parc, et j'en suis très heureuse. Oh, heureuse ? Non, je ne suis plus heureuse du tout. Je suis légèrement apaisé. J'étais apaisé. Parce que ce qui est arrivé est troublant au point de me faire douter sur ma santé mental. Quoi que je doutais déjà, mais j'ai finalement la confirmation que j'hallucine. Les psychiatres ont-ils raison ? Je commence à croire que oui. L'homme de la cuisine est en train de me rendre folle, je perd la tête.

En arrivant de l'école, je me sentais troublé. Comme d'habitude, je me sentais suivi, mais cette fois ci, j'avais la tête qui tournait et le coeur dans les pieds. Je suis allé aux toilettes en courant car je croyais que j'allais vomir, mais c'est en arrivant devant le miroir que j'ai figé. Mes pupilles étaient totalement dilatés, mon visage était blême et mes lèvres anormalement rouge sang. Je faisais peur.

J'ai eu tellement peur que j'ai hurlé en reculant. J'ai glissé sur le sol puis je me suis effondré et me suis cogné la tête. J'ai cru apercevoir le visage de l'homme de la cuisine au dessus de moi avant de m'évanouir. Ce devait être une illusion, du moins, je l'espère.

Par contre, lorsque j'ai repris conscience quelques minutes plus tard, j'étais rendu étendu sur mon lit, des pansements et des bandages sur la table de chevet à ma droite. Ma tête me faisait horriblement mal, alors j'avais voulu me la masser, sauf qu'en le faisant, j'ai mis le doigt sur une plaie fraîche recouverte d'une petite serviettes trempée d'eau. Une douleur fusante m'avait agressé, j'en ai encore mal. Je m'étais levé pour aller installer les pansements sur ma tête, mais pour ça, je devais aller devant mon miroir et oh seigneur, j'avais peur. Je l'ai tout de même fait et heureusement mon apparence était redevenu normale.

Je ne comprend pas !

Ce que je ne comprend pas, aussi, c'est que j'étais seule dans ma maison. Seule. Alors qui, putain, aurait pris soin de moi ?!

L'homme de la cuisine ?! Non, surement pas, NON. C'est de sa faute si tout cela m'arrive, j'en suis tellement sûr.

M'enfin, je dois y aller.
-Lara Stholm »

Voilà. Ce qui m'est arrivé est exactement la même chose qui m'était arrivé avant. J'ai peur que cela signifie que "l'homme de la cuisine" revienne. C'était le nom que je lui avait trouvé, avant de connaître son vrai. Je n'ose même pas le prononcer ou même y penser.

Voilà pourquoi j'ai peur.

Je dois absolument retourner lire plus loin.

« 14 août 2013, 17 ans

Salut,

Depuis que j'ai déménagé, plus rien ne m'est arrivé. Je ne comprend pas, je croyais que Z en avait contre moi ? Toutes les fois qu'il m'est apparu, toutes les fois qu'il m'a parlé, tout. J'étais désespérément sûr qu'il en avait contre moi. Pourtant, depuis deux semaines, il a disparu. Il ne vient plus me regarder la nuit, il ne me suit plus, il ne bouge plus mes objets, il ne murmure plus rien. Il a totalement disparu.

Je devrais être rassuré, après ce qu'il a fait à mes parents, mais je ne me sens pas mieux. Je me sens... mal. J'ai un vide dans le ventre. Maintenant qu'il n'est plus là, j'ai encore plus peur. Peur que quelque chose ne m'arrive. Car j'avais appris à vivre avec cette peur constante qu'il ne me blesse, qu'il me fixe, toute cette peur, je l'avais domptée. J'ai peur, car je ne sais plus de quoi avoir peur. La source de mes craintes s'est évaporer, mais la crainte elle-même n'en a pas fait de même.

Ce que je lui ai dit l'aurait-il fait fuir ? Serait-il partit pour de bon ? Je n'ose même plus sortir de mon nouvel appartement.

Je dois aller manger avant de tomber inconsciente.
-Lara Stholm »

Qu'aie-je dit ? De quoi parlais-je ?? Je tourne les pages pour lire un peu plus tôt.

« 8 juillet 2013, 17 ans

Bonjour,

Je viens tout juste d'arriver dans mon nouveau logement. Avant de partir de mon ancienne maison, je me souviens très fraîchement de ce que j'ai dit à Z.

Alors que je finissait de ranger ma dernière boite, il est apparu, debout sur mon journal -que j'avais pourtant rangé-. Étant devenu habitué à ses apparitions soudaines, je n'avais même pas réagi. Je lui avait toutefois dit :

" Je suis tannée. Tannée que tu me pourrisses la vie. Je ne veux plus te voire, part, laisse-moi tranquille. Ne crois-tu pas m'avoir assez détruite ? T'en faut-il plus ? Que dois-je faire ? Me suicider ?! Eh bien je ne le ferai pas. Jamais. Vas-t-en ! Laisse moi tranquille ! Je n'y crois plus, à tes "tu dois m'aider" ou bien "je ne te veux pas de mal" ou encore "aide-moi et je serai enfin libéré" ! Je m'en fou ! Je n'en ai rien a foutre de tes problèmes ! Tu me pourris la vie, tu me blesses, tout ce que tu sais faire c'est DÉTRUIRE ! Je veux simplement vivre normalement putain !"

Je sais que je m'étais enfui ensuite en prenant mon journal et ma boîte. Je pleurais et ignorais mes parents qui me demandaient ce qui n'allait pas. Comme s'ils pouvaient s'en soucier, scortum. Eux et leur putain de latin de merde.

Les psychiatres avaient raison, je suis folle et c'est de sa faute.
-Lara Stholm »

Il était parti. Aussi simple que cela.

S'il peut partir aussi vite, pourquoi ne pourrait-il pas revenir de la même vitesse ?