Caput undecimo (XI)

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Lorsque je ferme les yeux, tout est plus claire que lorsque je les ouvre.
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J'ouvre péniblement les yeux, la tête dans les vapes. J'ai soif, terriblement soif. Lorsque j'essaye d'avaler ma salive, rien ne se produit : j'ai la bouche asséché. Chaque petits bruits aussi minimes qu'ils le soient résonnent bruyamment dans mes oreilles, faisant empirer mon mal de tête. J'entends des voix qui ne semblent qu'à quelques mètres, mais personne n'est dans la même pièce que moi. Je tente de me redresser, mais je me fais aussitôt attaquer par un immense mal de tête. Je grimace de douleur et me laisse choir péniblement dans le semblant de lit où je suis couché. La porte qui se trouve en face de moi s'ouvre faisant résonner le douloureux bruit. Des larmes s'accumulent aux coins de mes yeux faute de la douleur insupportable. Le sentiment de me faire écraser la tête par un presse-papier perdure malgré que la porte soit refermé. Des pas cognent jusqu'à moi et je souffle de souffrance.

« Bonjour, dit fortement la voix d'une dame. »

Automatiquement, je suis irrité par le tond de sa voix. Elle parle beaucoup trop fort.

« Je sais que vous êtes réveillé, vous sentez-vous mieux ? Dit-elle légèrement plus fort. »

L'envie de lui éclater les yeux et de lui défoncer les tympans m'agresse du plus profond de mes entrailles. "D'où me vient toute cette rage et cette agressivité ?" je pense.

« Vous pourriez répondre, dit alors la dame.

- J'ai mal... je grogne toujours de plus en plus irrité.

- Oh, je n'en doute pas ! Elle s'exclame avec un rire faux. Comment va votre tête ?

- Mal, je grogne en ayant un frisson de colère. »

La dame bouge et va chercher je ne sais quoi puis reviens et j'ai tout de suite envie de lui faire bouffer ses souliers jusqu'à ce qu'elle s'étouffe et meurt.

« Tenez, prenez cela, ça diminuera votre mal de tête, dit la femme en me tendant un verre d'eau et deux pilules. »

Je passe mon regard du verre à elle et me redresse lentement, la toisant du regard. En regardant le verre dans sa main, l'idée de le prendre et de lui éclater contre la tête glisse dans mes veines.

« Allez-vous les prendre oui ou non ?

- Putain mais ferme ta- je me coupe moi-même la parole en réalisant ce que j'allais dire. Oui, merci. »

Elle me regarde bizarrement et je m'empare des médicaments que j'avale avec l'eau. Je cligne des yeux en sentant un combat intérieur. La dame me dévisage et je lui fais un regard noir. Elle s'en va enfin et je me met à fixer le vide.

Je me sentais comme si la moitié de mon corps était en conflit avec mon autre moitié. "Que se passe-t-il avec moi ?!" Je pense en ayant légèrement peur.

***

Je souffle et entre finalement dans ma chambre. Je lance mon sac sur le sol et me laisse tomber sur mon lit à plat ventre. Je pousse un hurlement de rage et me redresse rapidement pour m'emparer violemment de mon journal intime. Mon mal de tête passé, je me permet de rager en paix. J'ouvre mon journal et tourne les pages avant de m'emparer de mon stylo pour écrire rageusement mes pensées.

« 24 septembre 2015, 18 ans

Au diable les salutations.
Putain, que m'arrive-t-il ?! Depuis que je me suis réveillé de mon côma, je porte au fond de mes tripes une rage envers tout le monde. Je suis agressive pour un gros rien. Je ne comprend plus rien, j'ai peur de moi-même. Esse la faute de Z ?

Je n'en reviens pas, j'ai parlé avec lui. Du moins, il m'a surtout parlé et c'était très claire. Comme si... en me faisant tomber dans le côma, je me retrouvais entre son monde et le mien, rendant plus probable les... conversation ? Là-bas, entre les deux monde, je me sentais vide de toute émotion. C'était bizarre et maintenant que j'y pense, ça me semble effrayant. Z à dit que cela m'affaiblissait, du genre que ça m'enlevait mon énergie. Peut-être que ça a rapport avec mon agressivité ? Je ne comprend pas et ça m'énerve. Le pire dans tout cela, c'est que la seule personne qui puisse m'aider est Z lui-même et je ne sais pas si j'ai vraiment envie de le revoir de sitôt.

Je ne peux pas éviter de le revoir. Par contre, je ne pense pas vouloir subir une autre rencontre "entre les deux mondes" dans les prochains jours, malgré que c'était en ayant perdu le lien de mon monde que nous avons eu le meilleur échange. Comme si c'était en fermant les yeux que je voyais mieux.

Bref, je dois y aller.
-Lara Stholme »

Avoir écrit dans mon cahier m'a aidé à me calmer légèrement. Je pose mon cahier sur ma table de chevet et me lève de sur mon lit puisque j'ai faim. Je marche jusqu'à mon frigidaire et l'ouvre pour y prendre des restants. Je les réchauffe au micro-onde et lorsqu'ils sont prêt, je vais m'asseoir sur le divan pour écouter un film.

***

Je me réveille en sursaut pour constater que je me suis endormie durant mon film et que celui-ci est terminé. Je regarde l'heure et constate que devrais envoyer un message à Aiden pour lui dire de ne pas passer me chercher le lendemain matin.

À : Aiden💞

Hey :)
J'espère que tu ne dormais pas ! Je voulais juste te dire de ne pas m'attendre demain matin car je ne vais pas en cour. On se voit donc demain soir !
xx je t'aime❤️

J'envoie le message puis éteint mon cellulaire et le
range dans ma poche avant d'éteindre la télévision et de ramasser mes choses.

Sans vraiment savoir pourquoi j'ai dit que je n'irais pas en cour demain, je vais me coucher. Je m'endors aussitôt pour rêver d'un rêve étrange que je ne me souviendrai pas au réveil.

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Hello:) #doubleupdate

Je ne suis pas très fière de ce chapitre :/
En fait, j'en ai écrit la moitié lorsque j'étais enragé contre mon (ancien ?) meilleur ami et je me suis (involontairement) servi de ce chapitre pour me défouler :o

J'espère qu'il vous aura plu quand même !

xx
-Chou❤️

Monstrum | Z.M | TerminéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant