Je ne savais pas ce qui m'avait pris. Ce qui c'était passé... qu'est-ce que c'était?
J'avais cette boule au ventre et contre ma poitrine, comparable à de violents uppercuts. J'étais parti. Troublé. Confus. Qu'est-ce qui m'avait pris? Pourquoi...
Cette fille n'est pas Alita, pourtant; il y a cette... non! Je m'interdisais d'y penser. Je roulais à pleine vitesse ressentant la brise.
...
Elle était là, habillée d'une petite robe délavée, les yeux rougis par les larmes. Je m'approchais d'elle, posant une main sur la sienne. Elle posait ses iris sur moi et j'y vis que du vide dans la noirceur de ses prunelles.
Ses larmes coulaient de nouveau, elle broyait ma main. Ses perles d'eau salée mouillaient mes mains et mon pantalon. Je le fixais, attristée et je me rappelais à quel point je la trouvais inexplicablement belle, malgré sa peine. J'ouvrais mes bras et elle s'y réfugiait. J'avais passé une main maladroite dans ses cheveux fins en m'imprégnant de son odeur.
- J'ai mal Emilio. J'ai mal.
- Je suis là...
- Ça ne suffit pas. Me coupa-t-elle. Ton amour ne suffit pas à effacer totalement, intégralement la douleur. Après je souffrirai encore, il me fera encore mal et tu ne seras pas là, tu n'y pourras rien. Il y a tellement personnes qui se battent pour vivre des années de plus, des jours, des semaines, des mois. Pourtant, je suis jeune et j'ai tant envie d'en finir Emilio. Ton amour ne suffit pas. Ce qu'il y a au fond de moi, rien, je dis bien, rien dans ce monde pourra me rendre heureuse, me faire oublier la douleur. Il m'a volé Emilio. Il m'a tué Emilio. De l'intérieur. Tu ne peux pas comprendre. Tu ne pourras jamais comprendre. Tu m'aimes, tu dis m'aimer. Oh mon Dieu! Que peux-tu voir en moi? Moi, je t'aime. Je t'aime. Tu sais comment? Parce que quand tu es prêt de moi, je vis à moitié. Je suis déjà morte Emilio, tu es l'autre part de ma vie. Je sais qu'on est destiné Emilio, qu'on s'aime. Oui. Mais pas à rester ensemble, à s'unir, à avoir un nous. Est-ce que tu écoutes? Retiens mes mots, ne les oublies pas Emilio.
Elle se décollait de moi, collait sa main sur mon torse fermant les yeux.
- J'aurais aimé ne jamais avoir à te rencontrer. On ne doit jamais rencontré l'amour de sa vie. C'est si dur, blessant quand on y pense, c'est impossible de perdurer avec cet être. Ce monde n'autorise pas d'être vraiment heureux, c'est dans d'autres cieux que nous pourrions... une autre vie.
C'est alors que je remarquais ses innombrables bleus, griffures, le sang qui, imbibait sa robe. Et ses larmes. Qu'avait-il fait? Je tremblais de fureur, je fermais les yeux. Il l'avait...
- J'ai mal Emilio. Je veux mourir. Laisses-moi mourir. Pourquoi tu me fais mal? Si je ne t'avais jamais rencontré, j'aurais pu... malgré mon frère. Je ne peux pas vivre, je ne veux pas. J'ai tellement mal. Mal à en mourir. Au fond je suis déjà morte. Oui, morte!
Elle s'acharnait sur moi, en hurlant, pleurant. Elle me frappait.
- Pourquoi? Pourquoi, il me fait autant mal Emilio? Pourquoi tu le laisses faire? Il me tuera, il l'a déjà fait. Regardes-toi. Regardes-toi Emilio, il m'a tout pris!
Elle s'écroulait par terre, agrippant mes jambes. Les premières larmes s'échouèrent sur mes joues. Je serrais mes poings et j'écoutais la fille que j'aime agoniser par la vie. Intérieurement, quelque chose en moi se brisa, s'éteignit.
Javier...
Mon coeur se comprima à cet horrible souvenir. C'était l'unique fois, que je l'avais vu dans un tel état. Elle semblait dépossédée, dépouillée,... folle.
Après cela, elle avait fait des semaines sans prononcer le moindre son. Il abusait d'elle et j'étais là; je savais mais je je pouvais rien faire. J'étais lâche bon Dieu!
Je jura et mon nez me piquait. Je me refusais de verser la moindre larme. Pas avant d'avoir tué celui qui a gâché ma vie.
... Quelques part en ville.
Yoann Thomas et moi, étions dans la salle de séjour de ses parents. J'avais enfilé un de ses sweat-shirts, qu'il m'avait étonnamment prêté. Nous étions dans un mutisme assez gênant, après son appel auprès de mon père qui semblait mort d'inquiétude. Je jouais avec mes doigts et je n'arrêtais de me remémorer la scène. Il devait vraiment se dire que j'avais de graves problèmes, au pire que je suis folle.
Je me mordis l'intérieur de la joue, j'étais si honteuse. J'enfonçais mes ongles sur mes cuisses, et une masse chaude releva l'une de mes mains: c'était la main de Yoann Thomas. Je baissais les yeux. Il soupirait et prit ma main entre la sienne.- Je ne veux pas que tu te fasses du mal chez mes parents, surtout quand ils sont absents. Tu es vraiment folle, ma parole! Balbutait-il
Je ne pus rien dire. Je ressentis juste la sensation de nos deux mains, enlacées. J'étais perdue, il était toujours grossier mais bien loin du garçon au lycée. Ou il me prend tellement en pitié qu'il exécute une espèce de trêve?
- Dis Michael.
Je me retournais vers son regard azur, impassible. Son regard était si froid, que je voulus retirer ma main mais il la retint fermement.
- Cette histoire, si l'envie te prend de vouloir ouvrir ta belle gueule; je me ferai un réel plaisir de te la fermer. Et crois-moi, tu n'aimerais pas.
Le dégoût, est tout ce que je pus décrire en moi de suite. C'était lui, cette même enflure qui s'était ouvertement moqué de moi. Je ne risque pas d'avouer à quiconque que ce pendejo de Thomas m'avait aidé. C'est sur cette pensée que je me promis, de l'éviter.
***
VOUS LISEZ
Te Amo...
General Fiction- No tienes ese derecho; el derecho a volver y poner todo patas arriba en mi vida... ahora tengo una familia real. Por favor vete. (Tu n'as pas ce droit; le droit de revenir et de tout chambouler dans ma vie... j'ai une vraie famille maintenant. S'i...