Te Amo...

Chapitre 3

- Ma tête. Grimaçais-je en me redressant douloureusement sur le lit

Je passais une main frêle sur ma nuque, massant maladroitement. Un courant d'air me fit frissonner et je remarquais que mes vêtements avaient fait place à une robe d'hôpital qui ne couvrait pas mon dos. J'étais assez gênée à l'idée qu'on avait dû me retirer mes habits.

Lorsque que brutalement, l'image du brun qui avait volé mon cœur il y a plus de quatre ans m'apparut et je manquais de respirer.

Il avait été là. Si près et si loin. Ma poitrine se souleva légèrement à cette pensée et j'expirais bruyamment. J'enfonçais mes doigts dans la chevelure.

Pourquoi? Pourquoi maintenant? Pourquoi après tant d'efforts pour me reconstruire, pour avoir un semblant de vie? Pourquoi était-il là? Ici? Était-ce pour moi? Non, il semblait tout aussi chamboulé. Alors... était-ce une simple coïncidence?

Une autre question percutait mon esprit: faisait-il encore parti des espinas rojas? Si c'était le cas...

- Karol, tu t'es réveillée. Sortit Hannah qui venait d'entrer dans la pièce et se jeta presque sur moi

Je serrais les dents, émettant une complainte étouffée. Elle reculait prudemment.

- Désolée, j'avais oublié que tu as eu une chute.

- Ce n'est pas grave. Essayais-je de sourire. Où sont les autres? M'empressais-je de demander

Elle se plaçait en position assise vers le bord du lit, en arrangeant les plis de sa robe et mâchouillant une de ses mèches, signe qu'elle était anxieuse.

- Il est là? Déglutis-je

Elle acquiesça en silence.

- Mais il est au parking, il ne voulait pas partir même après que je lui ai presque hurlé dessus. Joaquim est resté avec Marco en salle d'attente, les autres ont préféré partir après une bonne vingtaine de minutes.

J'hochais la tête, assimilant chaque mot l'air lointain.

- Pourquoi t'a-t-il appelé Alita à la plage? J'ai compris que vous vous connaissiez, mais je pensais que tu t'es toujours nommée Karol.

- Je...

Je fermais mes yeux, mon nez ne piquant et les larmes tant retenues coulaient sans ménagement sur mes joues rosies. Je serrais mes poings sur mes cuisses.

Des bras virent m'entourer mais je me dégageais vivement.

- Désolée Karol...

- Oui on se connait, on a été proches. Essayais-je de trouver contenance.  À cette même époque, j'étais Alita. C'est derrière moi tout ça.

- Alors pourquoi as-tu réagi de la sorte? Karol, tu as eu une chute de tension!

- Je ne veux plus en parler. Mis-je fin à la conversation un peu trop sèchement

Ma sœur me dévisageant comme se questionnant si c'était bien moi, qui était face à elle.

- Quand vais-je pouvoir rentrer?

- Dès ce soir, les parents sont en chemin. Répondit-elle sans me prêter un regard en se levant. Je serai avec Joaquim et Marco, reposes-toi.

J'entendis un claquement de porte et plus rien. Je me laissais aller à la fatigue, m'allongeant.
...

- Tu nombre ahora será Alita. ¿Sabes qué significa esto?
(Tu t'appelleras désormais Alita. Sais-tu ce que cela signifie?)

- No.
*Non.

- El que es perfecto, la belleza del reino.
(Ce qui est parfait, la beauté du royaume.)
...

Une odeur familière m'enveloppait ainsi chaleur inhabituelle, j'ouvris mes paupières et ce que je vis m'abonnait sans voix.

Mon rythme cardiaque s'affolait et il resserrait son étreinte contre moi. Je le poussais violemment hors du lit. Hélas, il se retint en m'attirant.

- ¿Que haces? Bafouillais-je m'agrippant malgré moi à ses épaules pour ne pas perdre l'équilibre
(Qu'est-ce que tu fais?)

Il grognait en jurant en espagnol.

- Ça se voit, je t'empêche de me faire tomber.

Sa voix rauque résonnait intensément contre mes oreilles.

- Je veux dire dans cette chambre d'hôpital, la mienne. Précisais-je

- Quiería verte de nuevo.
(Je voulais te revoir.)

Il baissait la tête en esquissant un sourire en coin.

- Tu ne devrais pas être là Emilio...

- Et pourquoi cela? Je ne t'ai pas revu après tout ce temps et toi tu ne fais que me repousser.

Sa main glissait sur sa chevelure et il releva les yeux. Ses yeux, d'un gris métallique me déstabilisaient à cet instant précis et je me défais de lui.

- Je voulais savoir si tu allais bien après ta chute. Dit-il en tournant le dos, assis au bord du lit. Je ne voulais pas t'effrayer, il se grattait la tête, je ne pensais pas que je te reverrai un jour...

- Moi non plus. Le coupais-je froidement

- Je l'ai bien compris quand tu as commencé à me fuir. Soufflait-il en balançant sa tête en arrière, me donnant une assez belle vue sur sa pomme d'Adam qui tressautait le long de sa gorge

Je rougis à le fixer d'une telle sorte et je détournais mes yeux. Je m'insultais intérieurement.

- Tu fais toujours parti du gang? Lançais-je

Je sentais son regard sur moi, pourtant je gardais les yeux rivés sur mes mains tremblantes.

- C'était le prix à payer après ma tentative de fuite. Riait-il simplement

Je me mordis la lèvre inférieure.

- Emilio...

- Bon, j'ai assez abusé de ton temps "Karol". Pero permíteme antes de que te vayas ...
(Mais permets-moi avant avant de partir...)

Je ne sus à quel moment il avait fait le tour du lit, il prit mon visage en coupe en plongeant ses iris aux miennes. Il avançait le sien, je restais stoïque à un tel geste. Je vis son regard basculer sur mes lèvres, il grognait avant d'écraser ses lèvres charnues sur mon front et de disparaître par la fenêtre.

Je restais pantois, ne tenant plus sur mes pieds. Je le maudissant de sa fougue légendaire, je le détestais... alors pourquoi je souriais niaisement?

El me tenia.
(Il m'a eu.)

***

Bonjour, bonsoir, tout dépend du moment où vous lisez ce chapitre. J'espère qu'il vous auras plu.
J'ai voulu créer un premier dialogue entre Karol et Emilio, ainsi le rendre du moins je crois, assez réaliste.
Que pensez-vous d'Emilio? Et de la suite entre les deux?

Perso, j'aime beaucoup le caractère de Karol, malgré qu'elle veuille se montrer intouchable elle semble céder à notre brun au regard métallique😂😂😂

Sur ce, bonne journée/soirée.

Besos❤