Chapitre 9

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- Mademoiselle Michael, vous êtes l'une des personnes que je cherchais. Me sourit mon professeur d'Histoire

J'affichais un assez grand sourire, malgré ma gêne palpable.

- Ah... pus-je articuler
- Ce n'est rien de grave, ne vous inquiétez pas. Suivez-moi s'il vous plaît.

Et j'optempérais en silence, il chantonnait un peu inaudiblement Dancing queen du groupe ABBA, je reconnaissais bien là mon professeur. Devant une salle libre, déjà occupée à ma grande surprise par Timothée Reggan, sur un bureau; je partis faire de même dans mon mutisme. L'homme fraîchement rentré dans la trentaine resta debout et tint ce discours:

- Si je vous ai fait venir, c'est premièrement parce que vous êtes les élèves ayant les plus grands résultats à mon cours et pas que. Vous êtes assidus et j'ose espérer que comme tout bon "savant", dans une certaine exagération, vous vous plaisez dans l'apprentissage...
- Si je comprends bien, on est là pour une histoire de cours particuliers. Geint Reggan en donnant un coup sur le pied de sa table

Je trouvais cela assez déplacé d'interrompre notre professeur mais je ne dis rien.

- Oui, jeune monsieur Reggan. Si je vous ai fait venir c'est pour une "histoire de cours particuliers".
- Je n'ai pas le temps. Se levait-il en prenant ses affaires
- Reggan! Je compte vous faire bénéficier de...
- Non, merci. Karol peut bien le faire, moi j'ai de réelles occupations.
- Comme? Demandais-je visiblement agacée par son comportement

Il me fixait de ses grands yeux marrons clair, d'un air supérieur.

- Sûrement pas flâner avec ma sœur dans les plages de la région. Souligna-t-il. Désolé Monsieur Reyes mais je dois me rendre à mon cours de trigo'.

Il partit et mon plan tomba à l'eau. Après je pouvais aussi refuse et Thomas se débrouillera. Pourquoi devrais-je me coltiner sa présence alors que c'est de sa faute s'il a de tels résultats? Oui, je peux dire non.

- Je suppose que c'est aussi non pour vous? Fit tristement Monsieur Reyes. Avant que ton camarade ne parte je voulais ajouter que cette aide ne sera pas fortuite, vous aurez tout ma disponibilité pour d'éventuelles lettres de recommandation. Cela est très bien dans certaines facultés. Ajoutait-il
- Monsieur Reyes, excusez-moi mais je ne peux pas accepter aussi.

C'est sur ces paroles que je quittais la salle, et je m'avançais vers la salle de permanence. Quelle ne fût pas mon expressive quand je vis Thomas et une fille dont j'ignorais le nom. Je pris place, dénichant mon roman.
Quelques bruits de bureau et je vis son regard me toiser.

- Alors tu as dit oui?
- Non.
- Quoi?

Il se rapprochait de ma table, je ne pus m'empêcher de jeter un coup d'œil sur la blonde et elle paraissait plus intéressée par la musique qu'elle écoutait à l'aide de ses écouteurs. Un soulagement, quoique...
Je vis le brun me fusiller des yeux, ses mains poser sur mon roman.

- J'ai dit non, je n'ai pas accepté. Et ne t'inquiètes pas Reggan ne veut pas non plus.
- Je t'ai aidé!
- Je ne t'ai rien demandé. Répliquais-je instantanément

Il eût un rire satirique et se redressait.

- D'accord, Michael; je comprends. Tu vois, tu as bien raison: j'aurais dû laisser la sale hispanique violée que tu es, étalée à même le sol. Au pire quoi, un autre se servirait où...

Et la claque partit seule. Je tremblais, bouillonnais même de colère. Comment pouvait-il sortir autant d'atrocités?

- Tu vois, Michael c'est cette même rage que je ressens envers toi, il prit son sac et se dirigeait vers la sortie. Dégénérée.

Il l'avait murmuré avant de s'en aller et j'étais toujours figée. Sans me contrôler, des larmes coulaient. Je le détestais, oui. Il ne pouvait en rien comparer ce qui s'est passé hier avec ces fichus cours particuliers.
J'essuyais mon visage et je pris mes jambes pour partir du lycée, je ne voulais plus le croiser. J'envoyais un message à Hannah, stipulant que je rentrais en bus.

...
Il n'y avait pas de bus à cette heure, alors j'attendais la prochaine heure presque seule devant le lycée.

- Karol?

Joaquim se tenait devant moi, les bras chargés et son habituel sourire.

- Tu n'attends pas Hannah? Reprit-il
- J'ai envie de rentrer.

Je n'ajoutais rien de plus.

- Le prochain bus est pour 15h, je peux te déposer si tu veux!
- C'est gentil, merci.
- C'est surtout normal, riait-il, Hannah me tuerait si elle apprenait que j'avais laissé sa sœur rentrer toute seule. Enfaîte non, elle nous tuerait tous les deux.

J'eus un léger sourire.

Le chemin dans le véhicule du petit-ami de ma sœur fut apaisant quand bien même le silence qui y régnait. Silence, si on oubliait qu'il tapotant sans cesse le volant.

- C'était quoi tous ces sacs? Demandais-je pour briser le mutisme présent
- Oh! Hum, des trucs pour une fête que j'organise.
- C'est nouveau. Sifflais-je
- Oui, l'équipe a décidé que ce sera chez moi la fête d'avant match. Tu sais, comme je suis dans l'équipe.
- Tu étais vraiment obligé de le rajouter, je souris, je le sais.

Il tourna sa tête vers moi et ébouriffa mes cheveux. Ce qui me fit grogner.

- Des fois, j'ai l'impression que tu me vois juste que comme le copain de ta sœur... c'est tout.
- Ah...

Le silère s'installait de nouveau, me rendant assez anxieuse. Il me jetta un bref regard par le rétroviseur et sourit.

- Ce n'est pas plus mal, non plus. Tu es plutôt réservée, tu aimes préserver ton espace et je comprends cela, il m'adressa un air songeur par le rétroviseur. Tu as passé une bonne journée?
- Oh... oui, c'était bien.
- Tu rentres plutôt vite, aujourd'hui. Relevait-il

Je jouais avec mes doigts en fixant mon siège.

- Je me sens malade...
- D'accord.

À peine arrivée chez moi, après que j'eus remercié le copain de ma sœur; je courus presque vers ma chambre. Il n'y avait personne et j'étais soulagée.
C'est malgré moi, qu'une fois allongée je repensais à Thomas. J'étais si furieuse et si triste à la fois, allez savoir pourquoi j'arrivais à comprendre sa colère. Pourtant, il m'avait blessé. Utiliser de tels mots, juste pour ne pas travailler avec Reagan, juste par fierté ou je ne sais quoi. Juste pour sa propre personne. Cela ne devrait pas m'étonner de lui, mais... j'ai voulu croire l'ombre d'un instant qu'il y avait une part de bien chez cet idioto.

***

Te Amo...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant