Chapitre 8

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Le retour à la maison, fût vague. Je me rappelais juste comment les parents semblaient affolés par mon attitude, qu'il estimait que je devais reprendre mon traitement contre l'anxiété sévère. Je n'avais rien dit, je voulais juste monter et me perdre dans la pénombre de ma chambre.
Lorsque mon corps rentrait en contact avec mon matelas, je paraissais respirer enfin. Je fermais mes yeux. Malheureusement pour moi, je ne vis que des iris bleues, je gigotais en grognant et frappait contre le lit. Enflure,  pensais-je en ouvrant mes paupières.

J'essayais de refréner ses pensées, mais plus je m'y forçais, et plus je revoyais son image. Je le détestais, je le détestais de m'avoir affolé et de m'avoir ramené chez lui. Était-ce même réfléchi? Il aurait pu appeler les urgences, ou avait-il peur d'écoper d'une quelconque agression en vue de la situation?
Je râlais. Je n'appréciais pas spécialement évoquer le sujet Thomas. D'ailleurs, je ne l'avais jamais fait. J'éxpulsais de l'air, irritée. À mon grand bonheur, ma douleur au crâne me fit dériver vers mon cachet de médicament. Je pris un anti-inflammatoire et je trouvais le sommeil, dû à la fatigue.

Les gazouillis des oiseaux suffirent à me faire sortir de mon léger repos, je m'étirais et bayant la bouche encore pâteuse. Je me dirigeais vers ma salle de bain.
Ma douche fût plus longue que d'habitude, je laissais l'eau bouillonnante me pénétrer par les pores; procurant une sensation de bien-être. De nouveau dans ma chambre, après m'être séché, j'enfilais un col roulé bleu marine et une robe noire assez moulante.
C'est en mettant mes chaussettes, que je remarquais ce fameux sweat et j'eus un nœud dans l'estomac. D'un mouvement abrupte, je poussais le vêtement à l'aide de mon pied sous mon lit.

J'étais prête et attendant Hannah, dans la salle à manger en compagnie des parents. Je touchais à peine à mon assiette.

- Tu as commencé à prendre tes pilules ma chérie? Me questionna maman, visiblement autant malaisée que moi

Papa levait un œil interrogateur sur moi, et je dûs feindre un air neutre.

- Pas encore, je les prendrais durant mes pauses.
- Tu pourrais prendre juste ton calmant avant d'y aller. Relançait-elle
- Mais, c'est toi qui voit ma puce. Sortit papa

Je ne dis rien, et continuais de regarder mon assiette d'œufs brouillés. D'un coup, je pris mon sac et sortis mes flacons de comprimés, j'en pris trois. Je les avalais, un à un avec mon verre d'eau plate; sous le regard soulagé de ma mère. Elle me sourit et me fit la bise avant de me murmurer: C'est juste pour me rassurer.

- Je sais, maman. Souris-je faussement
- Bien le bonjour, petite famille!

Hannah. Elle semblait de meilleure humeur que lors de notre dernier échange. Pour preuve, elle fit la bise à tout le monde, me chatouillant au passage comme lorsqu'elle savait que j'étais mal. Je rigolais de bon cœur, ressentant quand-même de la culpabilité au sujet de mes cachotteries.

- Je vous dépose aujourd'hui les filles? Proposa papa
- Non, papa! On est au lycée, et je ne veux pas que mon copain me voit me faire déposer par mon vieux père. Fit-elle dramatique

Maman et moi rions, face à cette scène. Papa, lui fût tellement gêné qu'il rougissait légèrement.

- Je ne suis pas si vieux que ça, n'est-ce pas Karol? Me fixait-il cherchant confirmation

Je ne pus que comme réponse, pouffer de rire. Et c'est sur cette touche que nous décidions, Hannah et moi de partir pour le lycée.
Une fois, en route je remarquais que ma grande-soeur mordillait ses mèches, tout en tapotant ses mains contre le volant.

- Tu veux dire quelque chose?

Elle me regardait, et hochait la tête négativement.

- Hannah, je soupirais, tu mens très mal.

Te Amo...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant