Chapitre 2

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La chaleur était presqu'étouffante en ce début du mois. Le vent soufflait sur l'habitacle, m'obligeant à laisser mon visage embrasser ses courbes.

Nous roulions depuis environ une dizaine de minutes, dans la veille Aston Martin Langoda customisée de Joaquim ayant pour fond de musique; une ballade anglaise dont je ne saurai plus le nom. Hannah chantait à tue-tête un semblant de paroles. Quant à Joaquim, il tapotait son volant au rythme du tempo.

À force, mes paupières se fermèrent; trop lourdes par la fatigue.

- Karol, on y est. Entendis-je tel un murmure

Je ressentis un contact et mes yeux s'ouvrirent brusquement.

- Hé, ce n'est que moi. Me sourit Hannah pendant que je me redressais. Joaquim déjà est avec le petit groupe.

Je m'habituais à la lumière en discernant quelques cocotiers. Lorsque mes pieds touchaient enfin le sol, je me sentis perdre un peu l'équilibre. Du sable, nous étions donc à la plage.

- Ça fait combien de temps qu'on est arrivé?

- Cinq minutes grand max. Viens allons voir les garçons!

- D'accord.

J'avais oublié à quel point, il m'étais désagréable de marcher sur le sable en chaussures. Je retirais mes tennis en les attrapant à la main, soupirant d'aise au contact des grains de sable chauds.

Arrivées à hauteur du petit groupe, je remarquais trois têtes sans compter le copain de ma sœur.

- Vous avez mis du temps les filles! S'exclamait un Joaquim aux anges. Venez, on a déjà commandé les boissons.

On s'approchait de la table et toutes les paires d'yeux étaient braquées sur nous. Grand Dieu, que j'en avais horreur!

- Les mecs, je vous présente Hannah que vous avez eu le temps de saluer brièvement en venant; ma petite-amie. Se vantait-il tout fier. Et Karol, sa petite-sœur.

- Salut. Répondis-je simplement

Et ils firent de même. Hannah et moi prîmes place et Joaquim continua les présentations.

- Ici à ma gauche, voici Marco; juste à côté de lui Aeden et celui juste en face, le frimeur par excellence Christ. Malheureusement, il manque un à l'appel qui n'a pas pu venir à cause d'un empêchement.

À cette présentation, chacun nous sourit chaleureusement ce qui détendait l'atmosphère.
...

Cela faisait deux bonnes heures que nous étions là. J'étais sur le sable encore chaud, regardant les autres s'amuser sur un terrain de volley-ball revisité à l'exception de Marco.

- Je peux? Me demandait poliment Marco, apparaissant dans mon champs de vision

- Oui.

Il me remerciait et s'assied près de moi.

- Tu n'es pas très loquace, tu préfères être loin de l'agitation et des regards. Tu me fais penser à quelqu'un.

Malgré que mon regard était sur l'horizon, j'eus pu juger qu'il avait sourit. Je le fixais alors, sans une expression et il balançait sa tête en arrière.

- Toi aussi tu es hispanique, n'est-ce pas?

Cela sonnait plus comme une question rhétorique et je ne dis rien.

- Il l'est aussi. Et comme lui, j'ai l'impression que quelque chose te pèse. Je ne te demande pas de me répondre, juste de m'écouter. A pesar de todo lo que hay hoy, nunca olvidamos todo lo que pasó.
(Malgré tout ce qu'il y a aujourd'hui, on n'oublie jamais tout ce qui s'est passé.)

Ces paroles me replongèrent des années en arrière. À une époque; bien loin mais aussi plus près qu'on n'y paraît.
Marco dût remarquer mon expression fermée car il se stoppa et me regardait inquiet. Je me levais.

- Il y a une différence entre ton ami et moi. C'est que lui a besoin de ton aide et moi pas. Clarifiais-je en me dirigeant vers la voiture de Joaquim

À peine, fûs-je entrée que je hurlais à en perdre haleine et en tapant ma tête contre le siège de devant. Je devais oublier ces images, ne plus m'en rappeler. Je suis heureuse maintenant... alors pourquoi, mes pensées me ramènent continuellement vers tout ce que je m'interdis?

Mon corps se figeait à l'entente d'un rugissement de moteur. Je m'approchais de la vitre, je vis une moto se garer et son conducteur bloquer la pédale. Il retira son casque en ébouriffant ses mèches brunes et descendit de sa bécane.

Les rayons de soleil m'empêchaient d'examiner les traits de son visage mais quelque chose n'allait pas. C'était comme...

Soudain, une personne toqua contre la vitre et je dus prendre sur moi pour ne pas sursauter.

- Karol! Ouvres.

Je baissais la vitre et je vis Hannah un air soucieux.

- Tu nous as fait un peur bleue! Tu n'étais plus à la plage et Marco ne savait pas où tu étais allée. Tu ne dois pas partir comme ça. Allez viens, les garçons te cherchent encore.

Je sortais du véhicule en replaçant une de mes mèches.

- Pourquoi tu es partie sans dire un mot? Me questionnait-elle

Je ne répondis pas.

- Marco m'a avoué qu'il se pourrait qu'il t'ait énervé.

- Non, pas du tout. Dis-je

- S'il t'a dit un truc que tu n'as pas apprécié, je lui parlerai ou au pire je le dirai à Joaquim pour qu'il ne recommence plus.

- Hannah, soupirais-je, je t'ai dit que ça n'a rien à voir. Juste que je n'aime pas "l'effet de masse" si on peut dire.

- Ok, mais préviens avant la prochaine fois que tu veux t'éclipser telle une voleuse.  Rigolait-elle. Et au fait, le fameux hispanique vient d'arriver même s'il ne reste que pour quelques minutes. Il est venu chercher Marco.

- Je vois.

Nous marchions jusqu'à vue Joaquim, qui nous rejoignait en prenant par les bras.

- Tu étais où? Lançait-il essoufflé

- J-Je...

Au moment de répondre, mes iris se conjuguèrent à d'autres et je ressentais toute cette frustration depuis des années me prendre par la gorge. Mon pouls accélérait à mesure que mes yeux se remplirent d'eau salée.

- Karol? Qu'est-ce qu'elle a ?

- Je ne sais pas...

¿Cómo es posible?
(Comment est-ce possible?)

Il me fixait avec la même intensité qu'il y a quatre ans et ma vision se brouillait par mes larmes.

- Alita? Perçus-je

- Alita? Répétait Hannah

Mon cœur se brisa à l'entente de ce prénom, en milliers de débris de verre éparpillés au creux de ma poitrine.

Mes lèvres tremblèrent frénétiquement, reculant à chaque pas qu'il fit. Je n'étais pas préparée à ça; à lui.

- Al...

- Ne t'approches pas. Murmurais-je, une voix enrouée

Joaquim et Hannah, comme le reste du groupe nous dévisagèrent sans un mot.

- Estás ahí... Alita.
(Tu es là... Alita.)

- ¡No me llames así!
(Ne m'appelles pas ainsi!)

Le sol semblait se dérober sous mes pieds, je me mordis l'intérieur de la joue laissant ce goût âcre se répandre dans ma bouche.

Ma tête heurtait violemment le sable et mes yeux se fermèrent.

- Karol!!! Ne l'approches pas toi! Joaquim appelles une ambulance. Karol, réveilles-toi. Karol...

***
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