Je ne comptais plus les jours, c'en était bien trop douloureux. Il était revenu dans ma vie et je me suis surprise à être en manque de son absence. J'essayais tant bien que mal de me changer les idées, de me rappeler ce qui nous séparait, tout ce qui nous séparait et cela me renvoyait vers la preuve incontestable que j'avais toujours des sentiments. J'en étais devenue malade. Je voulais savoir comment il avait pu vivre depuis toutes ces années mais par la même occasion, je m'en interdisais. J'étais devenue une boule de contradictions et cela me provoquait des nœuds dans l'estomac.
Je soupirais à cette pensée, je me levais d'un bond et décidais de marcher un petit peu. J'avais porté une robe légère avec des scandales et l'air frais me faisait grelotter. Malgré cela, j'appréciais sa compagnie. Le bruit de mes pas rencontrant le bitume, les soupirs de la brise. Je me laissais guider à une sensation de liberté. Je fermais les yeux.
- Tu m'appartiens Alita. Tu es mienne, à personne d'autre.
J'ouvris les yeux, suffoquant par la panique et rebroussais chemin jusqu'à la maison. Malheureusement pour moi, il se faisait assez tard et je ne reconnaissais plus rien. Toutes les maisons se ressemblaient. Mes tremblements me gagnèrent ainsi qu'une douce chair de poule. Je regardais par dessus mon épaule et me retournais à chaque bruissement.
Puis, des pas. Je courais à vive allure; ils se rapprochèrent de plus en plus. Je suffoquais.
- Karol!
- Non. Lâchais-je en dérapant sur le sol bitumineux
Je ressentis ma tête entrer en contact avec le parterre froid et humide. Je sombrais.
...
Elle chantait. Mi madre, chantait. Elle n'entendait pas mes cris. Ils venaient pour moi, pour me prendre. J'hurlais et elle chantait.
Sa voix, m'attristait. Je pleurais, elle chantait. Une vieille berceuse. La berceuse qui chassait mes craintes, mes peurs. Elle chantait et je finis par fermer mes paupières et je chantais avec elle. Il n'y avait plus d'hommes, plus de cris, juste elle et moi.
Oh madre! Je ne t'ai plus écouté après ce jour.
...
À mon réveil, des bras m'entourèrent et me bordèrent. Tous mes sens semblaient endormis et je m'abandonnais à la chaleur de cet inconnu. Je fermais les yeux en soupirant.
Ce parfum.
Je levais les yeux vers Yoann Thomas, qui semblait préoccupé. Pour preuve, il ne remarquait pas que j'étais éveillé et songeait. Lorsqu'enfin, ses prunelles bleues s'échouèrent aux miennes. Je ne bougeais pas, lui non plus. Nous restions là, à nous fixer sans un mot. Et il brisa ce silence.
- Tu m'as fait peur, en courant comme une dégénérée.
Je continuais de le fixer et analysais ses traits. Il était vraisemblablement beau.
- Je t'ai appelé lors de mon jogging et tu as paniqué. J'ai pensé qu'il vaudrait que je t'accompagne chez moi, comme je ne connais pas chez toi. Tu m'entends?
Mes larmes coulaient et il fronçait étrangement les sourcils en plissant ses yeux. Il essuya de sa main chaude mes larmes.
- Tu as mal quelque part?
Je reniflais bruyamment et je détournais le regard. Je touchais ma tête et tous mes sens, revinrent. La douleur aussi.
Je me dégageais vivement en grimaçant de douleur.
- Du calme, tu as eu une sacré chute!
Je me servis de mes bras comme d'un bouclier, je tremblais.
- Calmate. Calmate por favor.
C'est moi, Yoann. Je ne te veux aucun mal.- Je veux rentrer chez moi.
Mes mots s'accompagnèrent d'une trainée de larmes. Il s'approcha, prudemment de moi en me montrant ses mains; légèrement surélevées au niveau de sa tête. Comme pour me montrer, qu'il ne me ferait aucun mal.
- Alita...
J'entendis mon cœur tambouriner violemment contre mes tampes et j'eus le souffle court.
- Ali...
- Non.
- Alita! Reviens!
J'écarquillais mes yeux, à l'écoute de cette voix; vieille de plusieurs années et j'en fus paralysée. Mon corps ne réagissait plus, je n'entendais plus rien, je ne ressentais plus rien si ce n'est le bruit incessant de mon rythme cardiaque qui se déchaînait et cette peur qui me tenait par les tripes. Cette sensation. Il y a longtemps, que je ne l'avais plus vécue. Ce désarroi total, le vide que mon inconscient se créait pour échapper à la réalité; à cet homme.
Je voulais mourir. Maintenant. Ne plus jamais arriver à entrevoir son visage, sa voix, son toucher... plutôt mourir que de revivre ça. Je n'en peux plus, je n'en supporterai plus. Pourvu que tout s'arrê-
Je ressentis un geste.
Une main posée sur mon avant-bras et j'eus comme une décharge. Mon cœur fit un arrêt et reparti de nouveau, je sortis de mon espèce de transe. Et je vis ses magnifiques yeux bleus... Yoann.
Pourtant, le son qui sortit de mes lèvres déferlaient toute cette peur refoulée et mon angoisse. J'avais hurlé devant son air hébété. Néanmoins, il se reprit et essayait de garder un contact visuel avec moi tout en me maintenant devant lui.- Karol putain!
Sa voix autoritaire mêlée à son geste brusque, me fit taire. J'étais perdue. Il fallait que je me concentre sur quelque chose, n'importe quoi. Ma tête, ma douleur s'éveilla instinctivement et je commençais à voir trouble.
- Qu'est-ce que...
- Ma tête. Puis-je dire
Il m'aidait à m'asseoir sur le rebord de son lit, et revint avec une gourde.
- Essaies de t'hydrater.
Je fis ce qu'il me dit, les mains toujours un peu tremblantes. Lorsque je finis, ma main glissait le récipient sur sa commode.
- Je suppose que tu as les idées claires, on va appeler tes parents.
...
Bonjour, bonne journée/soirée💃🌹
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Te Amo...
General Fiction- No tienes ese derecho; el derecho a volver y poner todo patas arriba en mi vida... ahora tengo una familia real. Por favor vete. (Tu n'as pas ce droit; le droit de revenir et de tout chambouler dans ma vie... j'ai une vraie famille maintenant. S'i...