Chapitre 10

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Yoann

- Tu devrais prendre un verre, Terry me tapota l'épaule en prenant d'une traite un autre shot. Ce n'est qu'un match!

Je soupirais. Il ne pouvait pas sortir pire bêtise pour me contrarier davantage. Mais j'aurais dû le prévoir avec mes résultats catastrophiques en Histoire. Le coach avait décidé que je ne jouerai pas le match de cette semaine, le match qui aura lieu demain vers cette même heure. Et pourtant, j'étais le meilleur joueur et à cause de ma propre paresse; même mon statut de meilleur quater-back ne suffira pas. Je ne sais pas si je pourrais jouer d'autres rencontres si ma moyenne ne grimpe pas.

Habituellement, je me serai encaissé ma plus belle cuite mais même cette idée me démoralise encore plus. Je voudrais juste rentrer chez moi, je ne sais plus pourquoi je suis venue à cette putain fête d'avant-match. Ah oui! Celui que je pensais être mon pote m'a suggéré que cela m'aiderait à me vider la tête.
Je soupirais une nouvelle fois, en baladant mes yeux un peu partout dans cette maison.

- Je vais me resservir de ce truc! C'est de la bombe! S'écriait le brun en quittant son tabouret pompette
- Tu devrais arrêter avec les shots, demain on a un match. Lui suggérais-je en le retenant

Il retira violemment ma main, en me dévisageant l'air éméché.

- Tu me racontes quoi Yoann? Je fais ce que je veux! Et tu n'as aucun conseil à me donner, tu ne joues pas! Il rigolait. Occupes-toi de tes notes avant d'ouvrir ta-

Il ne put finir sa phrase avant de dégueuler tout ce qu'il a pu ingérer sur le sol. Je râlais, il était vraiment détestable bourré. Je l'aidais à se diriger vers la salle de bain, sous les regards écœurés de certains.

- Tu me le revaudras, crétin. Lançais-je

Après avoir rincé Terry, il s'est tout de suite effondré dans la baignoire de fatigue. J'ai préféré le laisser là, je cherchais Joaquim pour lui demander de le garder pour cette nuit car je n'avais pas le luxe de le ramener chez moi. Et encore moins, l'envie.
Je dûs bousculer quelques personnes pour me frayer un chemin, ce qui m'agaçait. Étant quasiment le seul sobre de cette soirée, mon humeur était fragile. Enfin, plus que d'habitude.

Je sortis de la maison, allant vers le jardin et je trouvais Andrews se prenant la tête avec une blonde. Il me semblait l'avoir déjà vu. Je m'avançais et je dis d'une voix, sans me soucier de leur dispute:

- Il y a Terry qui est complètement inconscient dans ta salle de bain. Je crois qu'il devra passer la nuit ici.

La blonde me fusiller du regard, mais je ne lui prêtais pas attention. Joaquim, se pinçait l'arrêt du nez et souffla.

- D'accord, mais il faudra qu'on l'allonge dans la chambre d'amis.

- Je comptais rentrer. Mais il y a d'autres mecs qui pourront t'aider. Sur ce, bonne soirée.

Je les dépassais et entrais dans ma caisse.
La route ainsi que la nuit étaient calmes, je me sentais assez léger malgré ce poids contre ma poitrine puis je me rappelais: La blonde, était la sœur de la dégénérée.
Je me remémorais son regard après mes mots, sa gifle et les larmes qui se formaient au recoin de ses yeux, l'impression d'être vraiment blessée; sa peine.
Je frappais violemment mon volant. Pourquoi je pense à cette folle? J'ai passé une semaine assez merdique pour me rappeler que c'est de sa faute, en partie, si je suis mis au banc. Je la déteste, simplement.

...

Le vendredi soir était bel et bien arrivé, le fameux jour de match. Une opposition entre notre lycée et celui rival. J'étais encore frustré d'être obligé de regarder cet événement auquel je ne pourrais pas participer, assis sur les places attribuées. Je commençais à fulminer.
Les places commencèrent à se remplir, des sifflements s'installèrent, des rires, des fortes voix. J'imaginais mes coéquipiers, se préparant dans les vestiaires, Logan lançant toujours ses piques pour détendre l'atmosphère, Terry jurant à cause de sa gueule de bois pas très bien passée...

- Nous pouvons occuper ces places? Entendis-je

Je levais les yeux vers la petite famille, et je ne pus m'empêcher de sourire.

- Oh, c'est vous! S'exclama le père de la brune. Hum...
- Yoann, Yoann Thomas. Oui, c'est moi. Et oui, vous pouvez.
- Merci beaucoup, répondit la mère en longeant déjà suivi de son mari.
- Je croyais que vous jouiez vous êtes habituellement...
- Il est mis à pied, papa.

Enfin, elle daignait parler. Je lui Lançais un air plein de malice, c'est alors que je remarquais que l'autre n'y était pas; sa grande-soeur.

- Oh, d'accord. Peut-il répondre

Elle prit place, à la seule place de libre: à cité de moi, et se tendit.

- Ta sœur n'est pas là? Sortis-je
- Elle n'avait pas envie. Fit-elle toute aussi froide qu'elle
- Et pourtant, son mec joue. Rajoutais-je

Elle ne répondit plus, se contentant d'essayer de se détendre; en vain. J'esquissais un sourire, satisfait et lorsque le coup de sifflet fût entendu, je me penchais vers son oreille, murmurant ainsi:

- C'est moi qui te fait cet effet? Articulais-je innocemment

Elle se retournait vivement sans alerter ses parents et lançait des éclairs avec ses iris. Elle se leva alors.

- Je vais me prendre une boisson et un truc à grignoter; elle prévint ses parents
- D'accord ma chérie.

J'attendais qu'elle soit au niveau des stands pour me lever et me diriger vers la même direction.

- Alors, tu savais pour ma suspension Michael. Lui crachais-je derrière elle, la faisant sursauter
- Arrêtes ça! Et oui, que veux-tu que cela me fasse? Tu n'avais pas réviser.
- Peut-être si tu avais accepter...

Elle se posta en face de moi et prit un air furieux.

- Je ne suis pas quelqu'un avec qui tu peux simplement jouer à ta guise pour satisfaire ton égo. Un instant tu me menaces, l'autre tu m'exiges quelque chose et après ce sont des grossièretés. Elle ria jaune. Sans façon et laisses-moi passer.
- Quoi j'aurais dû te le demander autrement, souris-je en me rapprochant d'elle et elle recula, j'aurais pu te proposer de rester plus longtemps chez moi c'est ça?

Elle poussait vivement, ayant ainsi pour réaction de renverser un peu de pop-corn sur moi.

- Ne sens pas pousser des ailes, pendejo.

Je riais à ses mots, mordant fiévreusement mes lèvres. Cette fille, je ne saurais l'expliquer...
Je la regardais se diriger vers gradins, les yeux briller de désinvolture. Je devais l'avouer, cette folle est magnifique.

Je revins à mon siège, un gobelet contenant du soda à la main. J'observais furtivement le score, voyant notre lycée mener d'un point. Je soupirais.
Une odeur de mandarine chatouillait mes narines, et je compris bien vite qu'elle émanait des mèches de la brune. Je me penchais légèrement, le nez en avant pour confirmer cette senteur estivale. Elle se crispait lorsque j'inspirais ce parfum.

- Qu'est-ce que...
- Et c'est un nouveau point pour les jaguars!!!! Hurlait le commentateur avant qu'elle ne puisse finir

Presque toute la foule se levait, agitant les mains, huant de bonheur et d'autres visiblement irrités. Nous étions tous deux restés assis, elle n'osait affronter mes pupilles. Je rapprochais un peu plus mon nez de son cou, elle tourna vite la tête; fouettant mon visage avec ses cheveux.

- Arrêtes! Geint-elle autoritaire

Je me replaçais sur mon siège, sirotant mon soda.

- J'aime l'odeur de ton shampooing, avouais-je entre deux gorgées

Évidemment, elle ne dit rien. Je ne me concentrais que trop peu sur le match et il finit trop lentement à mon goût.
En repartant vers les vestiaires, les gars me firent signe qu'on se retrouve dehors après. Je libérais la brune et sa famille de ma présence.

***


Te Amo...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant