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 _Alors, normalement, tu devrais te présenter toi aussi, me fait-il remarquer

_Oh, oui en effet, je suis Alia. Et enchantée du coup, je fais une révérence tous en prenant garde de ne brûler rien ni personne avec ma cigarette, il l'a regardée d'ailleurs et sans réellement me contrôler, je lui tends. Heureusement, il ne me repousse pas et l'accepte, il tire dessus et me la redonne, son ADN est donc présent dessus. En espérant ne pas paraître suspecte, je l'ai remise entre mes lèvres et continue de fumer. Nous sommes toujours devant la salle de spectacle. Il me regarde et jette un coup d'œil aux cigarettes que j'ai pré roulées en l'attendant et j'acquiesce d'un signe de tête, il en prend donc une et la coince entre ses lèvres, si belles, elles paraissent si douces. En soit, qu'est ce qui m'empêcherais de lui sauter au cou à part le fait qu'on se soit rencontrer que ce matin ? Oe non, on va éviter je pense... Je me sens tellement étrange, en une journée et seulement quelques apparitions, j'ai l'impression d'être dépendante de lui, mais en sachant très bien que jeudi soir tous sera fini. Je repartirais et cela ne sera plus qu'un souvenir.

D'ailleurs, ne dit-on pas "One life" ? Mon regard revient a lui, la clope entre les lèvres, ses yeux se tournent également vers moi, j'entrouvre les lèvres et dit lentement et en articulant :

_Je te plaît ?

Il semble choqué et s'étouffe d'ailleurs avec la fumée, mais le temps ne m'ait pas donné cette semaine alors chaque seconde est précieuse, il se gratte la nuque, il est donc en effet gêné, mais dans un élan qui semble d'ailleurs, lui coûter presque un rein, il souffle légèrement, comme s'il ne voulait pas répondre, mais qu'il s'y sentait obliger ;

_Evidemment que tu me plais, mais c'est impossible, je me ferais virer.

_C'est probable, mais seulement si les gens le savent, ma mère le sait elle et elle m'encourage dans tout ce que je fais depuis le décès de mon père donc on est ok, c'est la seule personne qui aurait pu réellement nous en empêcher.

_En effet, toute cette histoire est tentante...

_Suis moi, dis-je.

_Mais le bar ?

_On reviendra dans deux petites minutes, fait moi confiance.

C'est l'une des premières fois de ma vie où je prends autant le dessus, je crois que j'ai était trop influencée par le "one life" en soit, ça ne me dérange pas, je m'écoute et je fais ce que j'ai vraiment envie de faire donc est-ce-mal ? Certainement pas. Excitant ? Complétement. Clément me regarde toujours avec un regard mêlant inquiétude et excitation et je l'entraine par la main, vers la plage artificielles, on marche grâce à un petit passage effectué dans le sable et arrivé a la fin de celui-ci, on enlève nos chaussures. On est en plein mois de juin alors le sable est encore un peu frais aussi tard, mais c'est plutôt agréable. Nous continuons de marcher jusqu'à l'eau, fraîche, elle aussi, et je me tourne face à lui, très cucul comme scène, mais c'est ce que je voulais, je plonge mon regard dans le sien et il semble perturbé, il ne sait décidément vraiment pas pourquoi je l'ai amené ici, moi oui. Alors je me lance ;

_Tu as donc bien dit que je te plaisais ?

Il sourit et lâche un léger rire, probablement nerveux, le courant de l'eau nous donne quelques frissons lorsque l'eau monte plus haut que la fois précédente. Nos regards s'intensifient, peut-être a-t-il compris où je voulais en venir...

_Oui, tu me plais beaucoup, en une journée, je t'ai découverte et j'aime ce que j'ai devant moi.

_Développe. Son sourire s'élargit et il tourne la tête, il semble exaspéré de moi dès le premier jour parfait ^^

_Et bien, ce que j'aime chez toi, il fait mine de réfléchir et reprends, tes yeux, ton caractère, tu sembles sure de toi, confiante, tu sais dire les choses, ton regard me fais fondre et t'est magnifique, chaque millimètre de toi est beau et voilà, le fait que tu sois mineure ne change rien au fait que je t'apprécie énormément, c'est comme un coup de foudre sauf que j'aimerais que la tempête dure l'éternité.

Je ne peux m'empêcher de sourire à ces propos, je le sens sincère et ça me touche énormément, en effet j'ai aussi l'impression d'avoir eu le droit à un coup de foudre.

_T'a quel âge Clément ?

_23, j'aurais 24 le 15 novembre et toi, c'est probablement le moment où je dois stresser, dit-il

_Je fais 17 ans lundi, j'ai 16 donc.

_Tranquille 7 ans d'écart, c'est carré

_Tu sais ce que j'ai envie de faire la tout de suite ?

_Te baigner ? On n'a pas le droit dans le lac.

_Tais toi idiot.

Mon rythme cardiaque augmente énormément en très peu de temps, je m'approche encore un peu de lui malgré qu'on soit déjà très proche et sans dire un mot, j'attrape ses joues dans mes mains fraiches et je viens coller mes lèvres aux siennes, je dépose un baiser très chaste, très rapide uniquement pour voir s'il me le rendra et il a juste reculé très légèrement, a tourné la tête à droite puis à gauche, son regard à très vite retrouver le chemin jusqu'à mes yeux et alors que je regrettais déjà mon acte, il s'avance et mis sa main dans mon cou. Notre baiser fut vraiment intense, bien mieux qu'un simple bisous, c'était très bien. Je savais donc qu'il pourrait avoir une suite à cette journée, peut-être une histoire de vacances, une histoire sans lendemain comme on voit dans beaucoup de film.

Après ce long baiser, on retourna lentement et main dans la main jusqu'au petit chemin menant a la place centrale du camping et une fois arrivé au début du chemin, on redevint des inconnus, ou du moins, un animateur et une campeuse. Mais visiblement, Clément était décidé à me payer un verre et mon bracelet violet allait me servir, je pris un Monaco et Clément une bière, je crois. On a passé la soirée à se raconter nos vies, le nombre de chats qu'il avait, deux. Ses frères et sœur, il n'a qu'une sœur. Sa dernière relation date d'il y a trois ans, il a peur des clowns et des poupées, tant mieux moi aussi. Il aime les films d'horreur, comme moi. On a quelques points communs malgré notre différence d'âge et c'est agréable. Je m'entends très bien avec lui. J'apprécie ce moment, le temps semble être au ralenti, je n'ai bu qu'un seul verre et pourtant, j'ai l'impression de planer, la fatigue sans doute. J'ai prétexté une envie pressante pour aller payer directement au comptoir, il l'a appris une fois qu'il a demandé l'addition à son collègue qui a ri et a simplement dit

_Pas assez rapide Clément, ton accompagnatrice a déjà payée. Dommage pour toi, gentleman.

Après un regard complice, il rit et moi aussi. Je vous l'ai dit, c'était très agréable, mais chaque chose a une fin alors à trois heures du matin, on a dû rentrer. Clément me raccompagna jusqu'à mon mobil-home, comme indiqué par ma mère la clé était sous le paillasson, mais lorsque je suis arrivée devant la porte, il n'y avait pas de paillasson, si ce n'est une note "Dommage, tu vas devoir dormir ailleurs" signé évidement par ma mère. Je l'aime, ce n'est pas le problème et elle fais ça probablement, pour me donner une opportunité, mais qui lui dit que Clément n'est pas un psychopathe ? C'est vrai, je ne le connais pas si bien que ça.

Mais, je lui fais confiance, en espérant ne pas le regretter.

Je m'avance vers lui alors qu'il attendait que je rentre pour partir, son visage se durcit et il fronce les sourcils. Je lui tends le mot, il le lit et un sourire se dessine sur ses lèvres.

_Quel dommage, tu sais où tu vas dormir ? Dit-il fièrement comme s'il faisait partir de la confidence.

_Je ne sais pas, j'avais pensé sous la terrasse, avec un peu de chance, les lapins vont m'adopter.

_Fait pas l'enfant Alia, rigola-t-il

_Bah c'est vrai qu'à 17 ans, je vais faire quoi ? La personne âgée ? Tu es drôle toi.

On fut interrompu par un gros CHHHUUUT venant d'un mobil-home avoisinant le mien. C'est vrai qu'à trois heures du matin, ce n'est pas amusant d'entendre des gens rire.

_Bon, tu dors chez moi alors, mais n'en profite pas.

_Je ne te promets rien...

Un dernier sourire s'échangea et ont parti, ensemble, vers le mobil home de Clément qui évidement est à l'opposé du mien. Pas main dans la main, désolé, mais j'ai épuisé tout mon courage pour aujourd'hui, il m'en restait juste assez pour lui mettre un léger coup d'épaule, qu'il me rendit, que je lui rendis, qu'il me rendit, etc. Jusqu'à son logement.

Clément, il est cool. Je l'aime bien.

À suivre

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