Chapitre 20 - Mariage de désamour

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Ma tête me fait mal. Le sol est froid. Il fait sombre, je ne vois pas grand chose. J'essaie de me lever mais je n'y arrive pas à cause des liens serrés autour de mes chevilles et de mes poignets. Je ne l'avais pas senti avant, mais maintenant je sens seulement la corde qui brûle ma peau. Mes yeux s'adaptent petit à petit à l'obscurité de la pièce. Vide. Il y a rien ici. Le sol n'est que de la terre, les murs autour de moi sont en pierre et la seule porte est en fer. Bien sûr il n'y a pas de fenêtre. J'essaye de défaire le lien autour de mes chevilles mais là seule chose que j'arrive à faire c'est de me brûler d'avantage.

Après plusieurs heures à attendre, quelqu'un ouvre enfin la porte. La lumière présente à l'extérieur de la pièce m'éblouit, bien qu'elle soit faible.

Mange. Dit l'homme qui vient d'entrer.

Il dépose un plateau avec de la nourriture en face de moi.

Attendez. Dis-je avant que l'homme s'en aille. Vous avez fait quoi à ma famille?

J'en sais rien. Maintenant mange sinon le prince sera furieux.

Il repart ensuite comme il est venu, me laissant à nouveau seule.
Hors de question que je touche à ce repas, pas qu'il ne me fasse pas envie, mais surtout par peur d'être droguée.

Je ne peux m'empêcher de penser à Adrien et à ma mère. J'espère qu'ils vont bien. Et Sophie, j'espère qu'elle n'a rien vu et surtout qu'ils ne lui ont rien fait. Est-ce que Théodore s'est battu contre mon père? Est-ce qu'il l'a blessé, ou... tué?
Et Philippe et Ineba, où sont-ils? Est-ce que je les reverrai un jour?

Pauvre idiot de Théodore. Tu peux bien me retenir prisonnière aussi longtemps que tu voudras, jamais je ne t'épouserai. Mon cœur appartient déjà à quelqu'un.

Je perds vite la notion du temps, je ne sais pas vraiment quelle heure il est quand Théodore qui fait irruption dans ma cellule.

Tu ne comptes vraiment rien manger. Comprend bien que ça ne changera rien à ton destin. Tu te mariera avec moi que tu le veuille ou non. Mon père a déjà tout organisé. Maintenant rentre toi bien dans le crane qu'une fois que je t'aurais épousé, je ferais ce que je voudrais de toi.

Un frisson glacial s'empare de mon corps. Il repart en claquant la porte et je me met simplement à pleurer.
Je veux rentrer chez moi, je veux revoir ma famille et je veux revoir Ineba. Il se passera quoi si je refuse, est-ce que mon choix a vraiment une importance après tout?

Un froid glacial s'empara de la pièce qui me retenait prisonnière. Pour me réchauffer je repense aux bras d'Ineba me serrant pendant son sommeil. On avait pris l'habitude de dormir ensemble, dans ma chambre ces dernières semaines. Le simple fait de sentir son odeur en me réveillant me rappelait pourquoi la vie valait le coup d'être vécue. Et maintenant que nous somme séparées, maintenant que je ne sais plus où elle est, je me demande si je la reverrais.

Le même homme que la veille m'apporte mon repas.

T'as rien mangé?

C'est que c'est compliqué avec ça. Dis-je en montrant mes liens.

Attends un peu je vais te les enlever.

Il m'enlève les liens serrant mes poignets, ce qui laisse des traces rouges.

Et... je pourrais aller aux toilettes aussi? Demandais-je surtout pour qu'il m'enlève la corde serrant mes chevilles aussi.

Il paraît hésiter puis coupe le liens qui m'empêchait de marcher avec son poignard. Il me dit de le suivre, ou plutôt c'est lui qui me suit parcequ'il me tient devant lui les mains dans le dos.
Je peux constater que je suis dans les sous-sol du château, éclairés que par de faibles ampoules. Je m'en doutais un peu, mais maintenant j'en ai la confirmation. Je sais d'avance que c'est inutile d'essayer de m'échapper maintenant.

Je dirais environ une heure après ma petite balade, Théodore vint me rendre visite.

Le mariage aura lieu en fin de journée. Maintenant suis moi pour que les domestiques puissent de préparer. Et tu n'as pas intérêt à essayer de t'enfuir, parceque tu peux dire adieu à ton idiot de frère.

Adrien? Pourquoi?

Tu lui as fait quoi? Demandais-je.

Pour l'instant, rien. C'est lui qui est venu se jeter dans la gueule du loup. Il pensait vraiment pouvoir faire quoi? Il ne sait même pas tenir une arme! S'exclama-t-il.

Deux gardes m'escortèrent jusqu'à une chambre où plusieurs domestiques étaient déjà là. Les hommes me laissèrent dans cette chambre tout en refermant la porte à clé derrière eux.

Ça ne pouvait pas être vrai. J'espérais au fond de moi que quelqu'un viendrai me sauver avant... avant maintenant. Et Adrien, qui a voulu me secourir c'est lui aussi trouvé pris au piège, certainement sans traitement de faveur.

Les larmes coulaient sur mon visage alors qu'une des employées me dirigeait vers la salle de bain.

Il ne faut pas pleurer. Vous l'aimerez vite. Et puis ça vous permettra d'avoir de magnifiques enfants.

Elle voulait peut-être me rassurer mais ça ne fait qu'empirer les choses. Je ne veux pas me marier avec cette personne qui me dégoûte. Et je veux encore moins porter ses enfants.

Le soir s'approcha beaucoup trop vite à mon goût. Je portais déjà la robe de mariée, bien trop encombrante pour que je puisse tenter de m'échapper. J'étais aussi coiffée et maquillée. Je me serai trouvé sublime si c'était pour une autre occasion.

La cérémonie se déroule à l'extérieur, malgré le froid glacial qui règne en cette période. Je vis au loin Théodore m'attendant déjà devant l'autel, dans un costume aussi blanc que ma robe. Je sentais mes yeux me piquer et non pas à cause de l'émotion mais bien à cause de la colère que j'éprouve envers cette homme. C'est son père qui me conduisit jusqu'à lui.

Ma princesse charmanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant