Chapitre 33 - Une bonne fois pour toutes

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Le lendemain l'équipe composée à la fois des soldats d'Atlanta et de Floréal se dirige vers le château où réside Théodore. J'ai réussi à convaincre Lilith de ne pas partir avec eux et de rester avec Pauline et moi. D'ailleurs c'est cette dernière qui, elle aussi m'a plus obligé que convaincu de rester en retrait. Je me sens totalement inutile, mais au moins, j'ai indiqué aux soldats tous les points faibles du château. Avec un peu de chance, il n'y aura pas trop de pertes.

Ma future femme est partie faire un tour dans le jardin de notre hôte. Moi, je suis restée à somnoler sur le canapé, certainement parceque les cachets me fatiguent beaucoup. Mais ce moment paisible laisse vite place au chaos. C'est bien connu, que l'on ne peut pas avoir un moment de répis.

Quelqu'un frappe à la porte et Pauline va l'ouvrir. C'est bien évidemment son cousin qui se trouve devant celle-ci.

Ah, ma chère cousine adorée! Quel dommage que l'on doive en arriver là. Dit-il sur un ton pas du tout désolé.

Il entre sans en être invité et parrait plus que surpris de me voir. Pendant ce temps, j'essaye tant bien que mal de m'interposer entre Théodore et Pauline.

Toi? Tu es pire qu'un cafard, même quand on t'écrase tu t'entête à vouloir revenir.

Deux gardes le suivent et me mettent à terre rapidement. Comme c'est pathétique. Et dire que quelques jours plus tôt, je les aurais tous mis hors d'état de nuire en un claquement de doigt.
Pour couronner le tout, Théodore met son arme sous la gorge de sa cousine, qui est terrorisée.

Heureusement que j'ai un ange gardien. Que j'ai une ange gardien, plutôt. Et en plus, elle est magnifique.

Lilith fait apparition par la porte arrière de la demeure. Elle tiens un arc à la main, prête à tirer.

Tu es insolent et incontrôlable. Maintenant arrête ce cirque. Dit-elle d'une voix assurée.

Choqué de sa présence, Théodore se retourne, laisse partir Pauline et fonce vers ma bien aimée, épée en avant.

Noooooon !! Criais-je, impuissante, alors que son corps s'effondrait.

Il y eu un moment de silence. Les deux gardes qui me tenaient relâchèrent leur emprise pour se précipiter vers le corps sans vie de leur roi. Pauline, assise par terre est totalement perdue.
Moi, toujours à genoux, je regarde Lilith.

Tu... tu vas bien? Demandais-je, sachant d'avance que non, elle n'allait pas bien.

Elle ne réagit pas, elle reste immobile. Lilith regarde toujours Théodore. Elle regarde toujours la personne qu'elle a tué. Elle laisse finalement tomber son arc au sol, puis c'est elle qui tombe à genoux. Je la rejoins et la prends dans mes bras.

Tu as fait ce qu'il fallait. Affirmais-je.

Je... je l'ai vraiment tué?

Oui, et c'était ce qu'il fallait faire. Dis-je en essayant de garder de la confiance dans ma voix.

Je sais ce qu'elle ressent, et pire encore, je sais ce qu'elle ressentira après. On ne s'en sort pas indemne.

Les gardes qui accompagnaient Théodore sont totalement déboussolés, ils ne savent pas vraiment quoi faire ni même si ils doivent faire quelque chose.

Pauline, qui a retrouvé ses esprits, se dépêche de récupérer les armes des soldats, qui se laissent faire. Ils ont bien compris que ça ne servait à rien de résister, c'est trop tard. Ils ont perdu.

Avec Lilith, on décide de retourner le plus rapidement possible à Atlanta pour annoncer la mort de Théodore à ses frères, et par la même occasion, leur dire que je suis encore en vie. Les soldats que Pauline avait envoyé au château de Floréal sont revenus dès qu'ils ont vu que le roi n'y était pas. Elle sera rapidement couronnée reine et la paix pourra être rétablie une bonne fois pour toutes.

On arrête nos chevaux devant le grand grillage qui entoure la propriété. Les gardes présents nous ouvrent et on se dirige immédiatement dans le château.

Lilith tu... Commence Adrien. Ineba? Continue-t-il, ne sachant pas vraiment si c'était réel.

Surprise surprise ! Dis-je en souriant.

Il me serre dans ses bras avec toute la force qu'il pu mettre.

Doucement, elle est blessée! Réplique Lilith.

Adrien se confond en excuses alors que son jumeau fait son apparition.
Les retrouvailles avec Philippe sont aussi fortes qu'avec Adrien, littéralement.

On leur explique donc ce qu'il s'est passé, Philippe ordonne immédiatement le retrait des troupes au combat et oublie même de passer un savon à sa sœur qui s'est (encore) enfuie, certainement trop heureux que tout soit enfin terminé.

Comme la première fois, les rois et la reine signent un traité de paix. Les deux royaumes ont encore beaucoup à faire pour que tout reprenne un semblant de normal, mais on va y arriver.

Les jours passent mais Lilith n'arrive pas à oublier, en même temps, ce n'est pas facile, d'oublier. Elle se réveille toutes les nuits prise par des cauchemars. Je la vois souffrir seule au lieu de me parler.

Est-ce que je suis une mauvaise personne? Me demande-t-elle alors qu'un énième cauchemar vient de la réveiller.

Pourquoi tu me demande ça? Tu n'es pas du tout une mauvaise personne et je dirais même que tu es tout le contraire. Je ne te laisserai pas penser ça de toi.

Comment tu fais... pour vivre avec ça?

Il faut l'accepter et se rendre à l'évidence que rien ne pourra ramener cette personne à la vie, et que c'est certainement mieux ainsi. On n'oublie jamais vraiment, si c'est ça que tu demandes.

Quand tu as du... tuer mon père, tu as dit que tu avais déjà tuer avant. C'était qui?

Je suppose que tu as le droit de savoir. Dis-je en craignant la suite. La famille qui m'a acheté n'était pas seulement composée d'un mari et de sa femme. Ils avaient un fils qui était déjà adulte quand je suis arrivée. J'étais chez eux pour faire plus ou moins toutes les corvées. J'y suis restée de mes sept ans à mes douze ans, et c'est à cause de ce qu'il s'est passé que je suis partie non seulement de chez eux mais aussi de Kaichi. J'étais dans la pièce qui me servait de chambre et le fils est entré. Pas besoin d'être devin pour savoir ce qu'il voulait, ça se lisait dans ses yeux. J'ai réussi à sortir de la chambre je ne sais comment et à m'enfermer dans la salle de bain, mais j'étais prise au piège. Il frappait de toutes ses forces sur la porte et je savais qu'il ne me restait pas beaucoup de temps. J'ai brisé le grand miroir qu'il y avais accroché au mur. Je me suis servie d'un morceau de verre pour me protéger, et je l'ai tué. C'était pas volontaire, mais je ne le regrette pas.

Elle reste silencieuse, toujours à regarder dans le vide. Et, pour la première fois depuis plusieurs jours, elle vient se blottir dans mes bras. Ça me réconforte de savoir que je ne l'ai pas perdue.

Tu veux toujours m'épouser? Demande-t-elle d'une petite voix.

Bien sûr que je le veux toujours. Jamais je ne t'abandonnerais, promis.

Promis. Répète-t-elle.

Elle resserre son étreinte jusqu'à ce qu'elle s'endorme.

Ma princesse charmanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant