J'avais l'impression que Corentin m'appelait, mais je me trompais peut-être. Dans tous les cas, je ne voulais pas répondre.
Je croyais aussi que mon téléphone sonnait depuis tout-à-l'heure, mais je n'avais pas envie de répondre du tout.
Au fond tout n'était que flou depuis maintenant deux semaines.
Le drap épais au dessus de ma tête me donnait chaud, mais j'étais bien sous ma couette. Elle me protégeait en quelques sortes.
Ma gorge était sèche.
J'avais soif.
J'enlevai ma couette de ma tête et me levai.
Je laissai mon regard se baladait partout dans la chambre et la seule chose que je trouvai à me dire fut que je préférais celle de Ethan.
Même prononcer son nom me faisait mal.
Je soufflai bruyamment et secouai ma tête pour parvenir à effacer son visage de mon esprit.
Il me manquait tellement.
Mais je ne pouvais pas être avec lui.
J'ouvris la porte de la chambre que je gardais toujours fermée à présent et franchis le salon pour aller vers le frigo pour prendre une bière.
Je n'avais jamais aimé boire, mais en ce moment je trouvais que c'était vraiment le meilleur remède.
— Raphaël ?
Je me tournai vers Corentin et hochai la tête pour lui demander ce qu'il voulait tout en décapsulant ma boisson.
— Qu'est-ce que tu fais encore ? Lâche-moi cette bouteille.
Il voulut me prendre ma bière de ma main, mais je me décalai et portai le goulot à mes lèvres.
Le liquide me brûla immédiatement l'œsophage dans une sensation désagréable qui me donna envie d'arrêter, mais je me dis que si je buvais assez, tout aller s'effacer de ma mémoire.
— Raphaël putain. Tu ne peux pas continuer comme ça, souffla-t-il inquiet.
Ou désespéré, je ne savais pas trop.
— Comment ?
— « Comment » ? répéta-t-il avec un petit rire jaune. Mais la seule chose que tu bois ce sont des bières ! Et tu t'es vu dans un miroir dernièrement ? Tu as des cernes et tu es pâle comme un cul !
— Merci du compliment. Je m'en rappellerais.
— Tu as changé aussi.
Je haussai les sourcils lui demandant silencieusement ce qu'il voulait dire et il sembla tout de même comprendre mon intention bien que je n'ai pas parlé car il déclara :
— Le Raphaël que je connais n'est pas comme ça.
— C'est faux, dis-je en me tournant.
Je pris une gorgée.
— Ah oui ? me questionna-t-il comme s'il me mettait au défi.
— Celui que tu connais est faible et triste en permanence.
— Sur ce dernier point je ne vois pas trop la différence.
Je pivotai vers lui et soufflai en buvant encore une nouvelle fois.
Il m'énervait de plus en plus.
— Je t'avais dit qu'il finirait par te faire du mal.
Mes yeux me piquèrent à l'évocation de mon ex — ou pas ? Comment savoir — mais je secouai la tête et dis :
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Après nous (BXB)
RomanceRaphaël est un étudiant en couple depuis maintenant plus de trois ans qui apprend par son petit-ami qu'il l'a trompé. Détruit et sans domicile, il va retourner chez ses parents à Nice où il va découvrir ce garçon d'à côté. C'est un nouveau départ po...