Après nous (BXB)

Chapitre 26

Je soufflai et me massai les tempes tout en posant mes coudes sur la table.

Ma tête était sur le point d'exploser.

Je fixai le livre que je lisais depuis un bon moment sans plus aucune envie.

J'avais assez lu pour aujourd'hui je crois.

Je regardai par la fenêtre l'extérieur qui n'était pas du tout éclairé.

Je m'ennuyai.

En vérité, je serais bien sorti avec Ethan et ses amis, mais je voulais aussi qu'il sorte et je savais très bien qu'il ne serait pas sorti si j'étais venu avec car ça aurait signifié qu'il aurait dû laisser sa mère seule. Il fallait bien qu'il se change les idées. En plus, je n'avais pas vraiment envie de voir Laurent.

Je soufflai bruyamment et posai ma tête entre mes bras croisés sur la table. J'étais en train de somnoler quand la sonnerie de mon téléphone me réveilla.

J'étouffai un bâillement et tendis mon bras pour l'attraper à côté de moi.

Je répondis sans vraiment regarder qui c'était et ce fut la voix de ma mère résonna à l'autre bout du combiner :

— Allô mon chéri ?

— Oui, maman ? Qu'est-ce qu'il y a ? Comment ça se fait que tu appelles aussi tard ? la questionnai-je avec un froncement de sourcils parce que ce n'était pas dans ses habitudes de me contacter à cette heure-là.

Depuis que j'étais parti, elle m'appelait quelques fois ou moi je le faisais, mais pas à 21:25.

— Oui c'est vrai, mais Grégoire est là.

Ma prise sur mon téléphone se desserra un peu au point où je faillis lâcher mon téléphone des mains et mes yeux s'écarquillèrent tellement j'étais surpris, si bien que je crûs avoir mal compris :

— Tu... Tu as dit quoi ?

— Grégoire est chez nous. Il faudrait que tu fasses quelque chose parce que ton père est sur le point de le chasser à coups de pied au cul, m'informa-t-elle plus bas.

— J'arrive.

Sur mes mots, je raccrochai, me levai si vite que je faillis faire tomber la chaise sur laquelle j'étais et me dirigeai vers l'entrée.

Je n'aurais jamais pensé qu'il serait capable de faire revenir de Paris à Nice juste pour me revoir.

J'aurais préféré qu'il ne le fasse jamais.

Comment est-ce que j'allais pouvoir le dire à Ethan ? Parce que maintenant, c'était sûr que j'allais devoir lui en parler.

Mon coeur battait à cent à l'heure.

Je n'avais aucune envie d'y aller, mais avais-je le choix ?

Oui, je l'avais, mais au fond de moi, je savais qu'il fallait que je lui parle. Je devais à tout prix comprendre ce qui clochait chez lui.

Je sortis précipitamment de la maison en claquant la porte sans faire exprès.

La première chose que je vis en sortant fut mon père à l'entrée en pyjama plongé dans la lumière de la maison, en train de faire de grands gestes et de crier des choses que je ne comprenais pas à mon ex qui se trouvait en face de lui, un sac sur l'épaule.

On était dans la merde jusqu'au cou.

Je m'approchai d'eux en courant et m'aperçus que ma mère se tenait derrière mon père l'air apeuré. Je détestais la voir comme ça. J'allais tuer mon ex.

— Pourquoi est-ce que tu viens ici ? cria mon père au garçon en face de lui.

— Papa !

Ses yeux croisèrent alors les miens et je pus y lire toute la haine et le dégoût qu'il pouvait me porter.