Mirajan
Il s'assoit dans le fauteuil que j'occupais encore il y a quelques secondes et allume une clope. Ma terreur retombe peu à peu, les battements de mon coeur affolé ralentissent en comprenant que cet homme ne me fera pas de mal.
- Assieds-toi, je vais pas te manger, me lance-t-il.
Je me tourne vers lui et m'assois en ramenant mes genoux contre ma poitrine, recroquevillée afin de me protéger de tout danger extérieur. Mes mains s'accrochent sur le côté de mes jambes, j'enfouis mon menton dans mes genoux, ne laissant plus que la partie supérieure de mon visage de visible.- Ton métier, c'est pas escortgirl, pas vrai ? devine-t-il.
Je secoue la tête négativement.
- J'ai bien eu cette impression quand je t'ai vue, au bar, marmonne-t-il.
Il écrase son mégot dans le cendrier posé sur la petite table à côté du fauteuil. J'ai cessé de trembler.
Dabi
Elle a l'air terrifiée. Je l'ai pas agressée, pourtant. Enfin, vu ma gueule, c'est pas si étonnant que ça. Les autres passaient outre en voyant l'argent. Je continue de fumer en silence, évitant d'engager la conversation. Je vais pas la forcer si elle a pas envie, c'est pas mon trip. Et je peux pas la foutre à la porte, vu la crise de panique qu'elle vient de frôler. Donc on va rester là pour la nuit. Après tout, j'ai déjà payé l'hôtel.
Une heure défile pendant que je la surveille, ne me lassant pas du spectacle de sa beauté absolument pas gâchée par le silence entre nous. Les yeux clos, elle s'est endormie sur le canapé. Je tire une taffe sur une énième clope sans la quitter des yeux. La fumée blanche plane un moment puis disparaît dans la pièce obscure. Recroquevillée dans le coin le plus éloigné de moi, elle est tournée dans ma direction comme pour garder un oeil sur moi jusque dans son sommeil. Un flash de son effroi me revient, j'écrase ma cigarette dans le cendrier rempli à ras-bord. Je ne sais pas pourquoi elle s'est louée ainsi, mais ce dont je suis certain, c'est qu'elle a besoin de cet argent à tout prix. Une fille comme elle n'a rien à faire avec quelqu'un comme moi. Je me lève et attrape une couverture écarlate posée sur un fauteuil voisin puis m'approche d'elle sans bruit, évitant de la réveiller.
Mirajan
Je dors depuis un moment quand je perçois une présence avancer vers moi. Je tend le bras avant d'ouvrir les yeux, vieux réflexe remontant des abysses de mon enfance. Ma main aggripe une couverture, je me réveille tout à fait en sentant la texture entre mes doigts. L'homme balafré se tient juste en face de moi portant la couverture que j'ai attrapée dans un instinct défensif. Tout cela n'était pas un cauchemar. Je lâche aussitôt le plaid et m'écarte sur le divan. Il pose la couverture près de moi avant d'aller se rasseoir. Je l'observe se réinstaller dans le fauteuil puis remarque le cendrier rempli sur la petite table devant lui. Un toussottement commence à me secouer, mon asthme se rappelle aigrement à moi. Je me drape dans le plaid tout en étouffant ma toux.
- Merci, murmurai-je.
Je me rendors instantanément, épuisée par le trop-plein d'émotion.
Dabi
Sa réaction à mon approche m'a provoqué de nouvelles interrogations à son égard. Elle s'est réveillée en me sentant venir, c'est un réflexe. Un mécanisme d'auto-défense engrangé par une existence à la dure. J'ai aussi développé ça à cause de mon enfance : je sais quand quelqu'un entre dans ma chambre même quand je dors sur mes deux oreilles. Ça me réveille et si je sens que l'intrus est trop près, je tends la main devant moi pour l'attraper. Elle a eu exactement la même réaction. Je l'observe, une lueur d'intérêt scintille au fond de mes yeux. Je glisse la main dans ma poche pour prendre une nouvelle cigarette mais trouve le paquet vide. Je n'ai plus qu'à attendre.
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Regarde-moi dans les yeux {Dabi x OC}
FanfictionLorsque la mère de Mirajan fait une rechute à l'hôpital, celle-ci n'a de cesse de rassembler la somme nécessaire à payer ses soins. Décidant courageusement de se louer pour une nuit, elle rencontre Dabi qui la tire de ce mauvais pas. Le vilain la pr...