Mirajan
Nous arrivons dans un vieux quartier éloigné du centre-ville et nous garons devant ce qui a l'air d'être un bar désaffecté. Dabi descend de la moto puis range nos casques en silence. Il sort un grand imperméable noir de l'espèce de boîte fixée sur le côté droit de la moto. Il me le tend, toujours aussi impassible.
- Mets ça.- Pour quoi faire ? m'intéressai-je en soutenant son regard.
- Parce que y'a pas que des toubibs là-dedans, informe-t-il en désignant le bâtiment.
Je prends le manteau et l'enfile en me gardant de me faire mal au bras. Il esquisse un geste vers mon visage. Je balaie sa main d'un revers défensif.
- Oublie pas la capuche, précise-t-il. Et ferme les boucles devant.
Je m'exécute en vitesse pour finalement avoir la moitié inférieure du visage dissimulée par l'imperméable noir. Le vêtement est beaucoup trop grand pour moi, il m'arrive à la moitié des cuisses et les manches descendent bien plus bas que mes mains. Je les retrousse du mieux que je peux puis enfouis ma main droite dans la large poche. Mes cheveux rassemblés dans mon dos sont cachés à toute vue extérieure, seuls mes yeux et quelques mèches rousses dépassent du capuchon. Dabi m'a regardé l'enfiler sans un mot, tranquille.
- On peut y aller, valide-t-il.
Nous marchons côte à côte dans le couloir sombre menant à l'intérieur. Nos pas résonnent dans le silence pesant, j'entends le froissement de l'imperméable et ma propre respiration derrière le tissu noir luisant. C'est donc ici qu'il travaille. Je me demande dans quelle branche il bosse. L'entrée ne m'inspire pas trop confiance. La douleur dans mon bras remonte à tel point que j'en vois trouble. Je m'appuie sur le mur pour ne pas tomber. Dabi s'arrête.
- Tu n'arrives pas à marcher ? suppose-t-il.
- Ça va, assurai-je.
Je m'apprête à repartir lorsqu'il glisse un bras derrière ma taille et l'autre sous mes genoux pour me porter contre lui. Je veux me débattre, mais un éclair fulgurant me parcourt dès que je bouge.
- Tiens-toi tranquille, me glisse-t-il en se remettant à avancer.
Je grogne à demi, frustrée, mais me laisse faire. Je ne suis pas un objet qu'on déplace d'un point A à un point B.
Nous débouchons sur un bar à l'allure plus que respectable ; un parquet en lattes d'acajou brillant de propreté, des sièges en bon état installés devant un comptoir sur lequel ne trône pas un grain de poussière, des dizaines de bouteilles soigneusement rangées derrière le bar, tout semble avoir sa place et s'y tenir. L'endroit a même quelque chose de cosy, avec son billard vert et la bonne odeur de café flottant dans l'air. Peut-être ai-je mal jugé l'entrée. Une ombre aux yeux jaunes astique un verre derrière le comptoir. Le barman. Mais je doute qu'on soit dans un simple bar. Deux personnes entrent par une autre porte, discutant allégrement.- Mais si, je te dis que j'en ai eu trente-huit, aujourd'hui ! assure Toga, joyeuse. Je n'ai pas pu tricher !
- Tu m'agaces... marmonne un homme encagoulé des pieds à la tête. Je te battrai, demain !
- Nous verrons bien cela, mon cher Twice...
Je ne saisis pas de quoi ils parlent. Je jette un coup d'oeil à Dabi qui me porte toujours entre ses bras puissants. Je me suis blottie contre lui, mon bras blessé pend sur le côté. Il marque une pause.- Bonsoir, Crématorium, lui lance l'ombre.
- Qu'est-ce que tu as là ? demande Toga en s'approchant, curieuse. Oh, mais c'est...- Où est Compress ? l'interrompt-il.
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Regarde-moi dans les yeux {Dabi x OC}
FanfictionLorsque la mère de Mirajan fait une rechute à l'hôpital, celle-ci n'a de cesse de rassembler la somme nécessaire à payer ses soins. Décidant courageusement de se louer pour une nuit, elle rencontre Dabi qui la tire de ce mauvais pas. Le vilain la pr...