Brelan de Dames 1: Le Club du rire *Old Version

Chapitre 02: Une agence un peu particulière

En périphérie de Bruxelles, dans un zoning administratif au bord du périphérique, un petit groupe de femmes célèbrent leur installation au trois étage d'un immeuble anonyme.

La particularité de ce petit groupe est que ses membres en sont toutes à leur deuxième vie. Que cela soit par choix ou par les vicissitudes de la vie.

Anne dont la carrière fut assez diversifiée et mouvementée a décidé de suivre sa propre route a 50 ans. Après avoir été journaliste, enseignante et consultante en communication elle a décidé de réaliser son rêve et de devenir enquêtrice privée.

Mais refroidie par ses précédentes expériences professionnelles elle a décidé de devenir l'indépendante. Consciente de se lancer dans un milieu masculin et assez fermé, elle a préféré être son propre patron.

Son amie de longue date Sophie-Charlotte l'a rejoint avec enthousiasme presque immédiatement. Quelques années plus jeune qu'Anne mais sensiblement le même parcours et les mêmes motivations que son amie, elles sont complémentaires et envisagent leurs aventures avec enthousiasme et optimisme.

Marie-Hélène est une arrivée dans le groupe via une connaissance de Anne. Ancienne policière, lassée de voir des hommes lui passer devant à chaque tournant de sa carrière, elle avait le sentiment d'avoir fait le tour de la question et surtout déçue de la tournure des évènements.

Anne de son côté la voit comme une opportunité incroyable de mettre du professionnalisme dans son agence.

Quant à Ana elle a rejoint le groupe en répondant à une annonce. C'est la plus jeune du groupe. Débordante d'enthousiasme et prête à tout. A un peu plus de 40 ans elle motivée par l'envie de sortir des sentiers battus et surtout très qualifiée dans le domaine informatique et nouvelles technologies.

Pour le moment notre fine équipe ne possède qu'un plateau de bureau impersonnel et équipé de matériel standard. Et n'a encore aucun client. Mais cela ne pèse pas lourd face à la joie de démarrer ce projet.

Pendant que Anne commence déjà à sonder ses connaissances pour rabattre le client, Marie-Hélène commence à organiser son bureau et les différents locaux suivant son expérience pour en faire un espace de travail efficace pour des enquêtrices dignes de ce nom.

Ana, elle est déjà en piste pour faire connaitre leur nouvelle agence sur le net.

Quant à Sophie-Charlotte, elle s'est lancée dans l'installation des plaques professionnelles sur la porte de leur nouveau nid avec une fierté professionnelle non dissimulée.

L'avenir s'annonce radieux pour notre fine équipe.

Après une petite fête, plutôt sage, pour fêter l'ouverture de l'agence et la concrétisation de leur beau projet. Les filles se sont mises au boulot. Ana finalisa leur site internet vantant leur professionnalisme, ainsi que les services qu'elles offriraient à leurs clients. Sophie-charlotte prépara le côté matériel en vérifiant que tout serait prêt pour le moment où le premier client franchirait la porte de l'agence. Dossier vierge, de quoi offrir un café, mais aussi de quoi lancer les investigations.

Marie-Hélène eut l'idée du siècle en se disant qu'elle pourrait partir à la chasse au fait divers qui pourrait être une source de premier clients. De son côté Anne parti sur l'idée de sonder ses anciennes connaissances qui étaient plutôt dans l'évènementiel ou les médias pour partir en chasse d'un client du genre fait divers ou plus dans ses gouts célébrités ou du moins personnes aisées en désir de résoudre un soucis personnel ou privé dans la discrétion.

Pendant l'absence de Anne, Marie-Helene décrocha son téléphone et appela quelques anciens collègues pour lancer quelques hameçons et voir s'ils n'avaient pas quelques histoires potentiellement intéressantes à lui confier. Les réponses furent majoritairement négatives, même si extrêmement chaleureuses et soucieuses d'avoir de ses nouvelles. Ce ne fut qu'au dernier coup de téléphone qu'on lui parla de ces fameuses disparitions.

Elle se souvient immédiatement d'avoir lu cela dans la presse et d'avoir eu un petit coup d'intérêt professionnel entre deux taches plus urgentes ces dernières semaines. Malheureusement ses anciens collègues n'étaient pas en mesures de donner les coordonnées des personnes concernées. Cela était formellement interdit et sources potentielles de graves soucis. Elle décida de creuser cela, ses connaissances ne pouvaient pas lui donner d'informations plus détaillées mais par contre en recoupant des éléments dans la presse et en observant, elle devrait pouvoir trouver quelque chose.

Elle décida de ressortir toutes les archives des quotidiens des derniers mois. Avec internet, ce n'était pas difficile. En plus, Ana se ferait un plaisir de l'aider. Elle était toute excitée de sa potentielle découverte et imaginait déjà le futur succès que cela apporterait à l'agence.

Elle ne se doutait pas qu'elle mettait un pied dans un engrenage.

De son côté Sophie-Charlotte avait reçu un coup de téléphone d'une amie. Cette amie était inquiète pour une amie à elle. Elle lui expliqua une histoire à dormir debout. Aussi elle décida de l'inviter à prendre un café pour que les explications soient un peu plus posées et surtout structurées.

Aussi se retrouvèrent 'elles face à face dans un petit café à quelques rues de l'agence. Nathalie, son amie était repartie dans une logorrhée incompréhensible. Elle la stoppa immédiatement.

- Nathalie. si tu veux que je puisse t'aider, il faut me raconter les choses dans l'ordre et surtout de manière à ce que je comprenne de quoi tu me parles.

-Une de mes amies est complètement bouleversée par cette histoire de disparition / réapparition en séries. Elle est obsédée par cela, je me fais du souci pour elle.

- Quelle histoire? Celle dont on parle dans les journaux? Celle qui a eu lieu dans les Ardennes? Enfin qui s'est terminé labas?

- Oui, exactement. Elle parle de contacter une association qui s'intéresse à ce genre de cas. Elle n'arrête pas d'aller à la police pour parler de tout cela. Elle est stressée. Elle s'en fait vraiment pour son amie, qui selon elle a changé du tout au tout. Les policiers ne veulent pas en entendre parler. J'ai passé deux soirées avec elle. J'ai même été à un des entretiens qu'elle a eu avec la police. Cela ou rien, c'est la même chose. Ils n'arrêtent pas de répéter que l'affaire est réglée depuis qu'elle est revenue. Pas de danger, pas de traces d'agression, pas de plaintes, pas d'affaires.

- Je ne sais pas trop quoi te dire. Mais si tu veux tu peux donner ma carte de visites à ton amie. Elle peut venir me parler au bureau. Je vais essayer de l'aider. Je suis vraiment désolée de savoir ce qui lui arrive. Tu as eu raison de m'appeler, tu sais que tu peux toujours compter sur moi. En attendant, on devrait prendre une part de ces magnifiques gâteaux que je vois sur la carte. Profitons de l'occasion, gouter cela.

- Tu as raison. Merci de m'avoir écouté. Et surtout de m'aider.

Les deux amies dégustèrent chacune un morceau de gâteau avec un autre café en discutant de manière beaucoup plus légère.