Chapitre 1: Prémices

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Un matin d'octobre comme un autre dans ce petit village perdue des Ardennes, la vie suit son cours sous un ciel gris. Le brouillard se dispute au ciel chargé de pluie. Au bout de la route principale du village une femme marche sous la pluie, hagarde, comme si elle ne sentait pas la pluie...

Le gérant de la pompe à essence située à l'entrée du village vient de terminer avec un client. C'est encore une pompe à l'ancienne, avec le pompiste qui gère la caisse mais offre aussi le service au client. On compense la rareté des clients par rapport aux autoroutes ou aux grandes villes, par un accueil et un service bien plus complet et agréable.

En levant les yeux il l'aperçoit:

- Mais que fait cette personne dehors par ce temps? Et d'où vient-elle comme cela au milieu de nul part?

Bien sûr il n'y a personne pour lui répondre, vu qu'il travaille tout seul dans sa pompe à essence. Alors il fait la seule chose logique et se précipite pour lui proposer de l'aide mais elle ne réagit pas comme si elle était en détresse, mais juste perdue ou égarée lors d'une promenade. Mais en regardant ses vêtements et surtout la route d'où elle arrive, on peut en douter.

Elle demanda à téléphoner à sa famille pour que l'on vienne la chercher. Mais refusait catégoriquement de parler à la police. Et surtout insista sur le fait qu'il n'y avait aucune raison de la prévenir. Le pompiste, entretemps rejoint par des clients et voisins, n'ont bien sûr pas tenu compte de ses protestations et plusieurs d'entre eux, ont prévenu la police ou les pompiers.

À l'Arrivée de la patrouille constituée de deux policiers, les choses se sont un peu plus compliqué car ils ne purent que constater son comportement peu cohérent, caractérisés par ses vêtements trempés, et l'absence d'explication de la personne concernée sur sa présence au bord de la forêt par ce temps... Ils pensèrent immédiatement à une agression voire kidnapping, mais la personne refusa absolument de raconter quoi que ce soit et surtout de déposer une plainte...

En désespoir de cause ils l'amenèrent aux urgences de l'hôpital le plus proche. Peut-être que une fois sur place, en se sentant plus en sécurité et au calme, elle voudra raconter quelque chose.

A deux cents kilomètres de la, un autre cas similaire datant de quelques jours provoquait des d'intenses réflexions chez Catherine. Sa meilleure amie avait disparue de longues journées avant de réapparaitre à la fin de la semaine sans aucune explications valables ou logique. Et surtout, elle ne voulait pas en parler. Pire la police ne voulait rien entendre, estimant que puisqu'elle était réapparue et surtout, ne voulait pas porter plainte, cela voulait dire fin de l'affaire.

Mais, elle, elle savait qu'il s'était passé quelque chose. Son amie n'avait pas disparu et réapparu comme cela. Et puis, depuis, elle était différente. Elle était stressée, déprimée, renfermée. Elle s'était renseignée et avait envoyé un mail à une personne qui enquêtait sur des cas similaires. Elle espérait beaucoup de cette tentative de contact. Mais elle se sentait seule, car son cas n'intéressait absolument personne. Son amie était adulte, avait réapparu, et refusait de porter plainte...

- Bonjour madame, que puis-je pour vous?

-C'est au sujet de la disparition de mon amie...

- Votre amie a disparu? Depuis quand? Avez-vous essayé de la contacter, de contacter toutes les personnes qui pourraient la connaitre et surtout les endroits où elle pourrait se trouver?

- Mais elle a été retrouvée, je voulais savoir s'il y avait du nouveau dans l'enquête.

- Elle a été retrouvée? Ah oui je me souviens de vous. Mais madame, il n'y a pas d'enquête. Votre amie a été retrouvée et surtout, elle assure qu'il ne s'est rien passé de grave. Elle a catégoriquement refusé de porter plainte madame.

- Mais enfin !! Vous savez qu'il s'est passé quelque chose quand même. Elle n'a pas donné de raison à sa disparition, est restée presqu'une semaine sans donner de nouvelles. Et depuis son retour elle est bizarre.

- Madame, une personne adulte à tout à fait le droit de ne pas justifier ses déplacements. De disparaitre sans donner de nouvelles et de réapparaitre.

- Monsieur !! votre travail est de...

- Madame !! Mon travail est de protéger la population. Votre amie n'a pas sollicité de protection, elle assure qu'elle n'a besoin de rien. Il n'y a aucun élément pouvant nous amener à enquêter puisqu'elle ne demande rien. Enfin si elle demande qu'on la laisse tranquille. Je ne peux rien faire et même je pense que nous ne devrions rien faire jusque preuve du contraire. Votre amie devait avoir ses raisons de disparaitre. Dépit amoureux, stress ou autre. Elle avait peut-être besoin de calme pour réfléchir. Je pense que jusqu'à l'apparition d'un nouvel élément on devrait en rester là, madame.

- Vous êtes tous pareils !! vous ne pensez qu'à votre confort et à la loi du moindre effort !!

- A votre service madame. Content d'avoir pu vous aider. Bonne journée.

Catherine était folle de rage en sortant du commissariat et surtout désespérée. Elle passait pour une folle et son histoire n'intéressait personne.

Elle était loin de savoir que loin de n'intéresser personne, elle intéressait les mauvaises personnes.

De l'autre côté de la capitale, à une trentaine de kilomètres de la, Fabienne vivait la même situation. Elle collectait les témoignages de proches vivant les mêmes situations. Et obtenait les mêmes résultats que Catherine, à la différence que sa frustration était au niveau du nombre de témoignages collectés. Elle était souvent au poste de police, et était souvent éconduite.

Dans un élan de colère elle décida de rédiger une lettre pour les autorités et d'y joindre les dossiers des témoignages collectés:

Madame, monsieur,

Je souhaitais attirer votre attention sur une situation inquiétante. Il y a une multiplication de disparitions, réapparitions non expliquées. Les disparitions concernant des personnes adultes, les services de polices traitent cela avec une certaine distance. Les réapparitions de ces personnes n'étant pas suivies d'un désir de porter plaintes, ces dossiers tombent carrément dans la corbeille. Mais cela ne résout pas le problème et ne fait pas disparaitre les questions. J'ai recueilli les témoignages des proches de ces personnes et elles témoignent de leur trouble et assurent que cela n'est en aucun cas anodin.

Je tenais à vous informer de la situation et de solliciter votre aide. J'ai créé une association pour rassembler les proches de ces victimes. Recueillir leurs témoignages et porter leurs voix. Je compte lancer un appel dans les médias pour avertir la population et tenter d'avoir d'autres témoignages pour élargir l'enquête.

Veuillez agréer l'expression de mes sentiments respectueux.

PS: Je joins les témoignages et les différentes informations que j'ai pu recueillir.

Après avoir terminé ce courrier, elle le dépose dans une boite postale et se rend à son travail. L'esprit encore tout accaparer par ses témoignages. En faisant son trajet en voiture, elle voit des publicités pour des assurances, et autres services. Mais aussi une publicité pour des agences qui s'occupent de louer les biens immobiliers, promettant une gestion personnalisée. Ainsi que des firmes de sécurité privées qui s'occupent de protéger des sites, des habitations, voir même des rondes dans les quartiers. Et la cela fait tilt dans son esprit. Pourquoi ne pas engager un enquêteur privé.

- Mais oui !! Suis-je bête, si je l'engage, il sera obligé de s'occuper de mon dossier. Je serai sa cliente et il devra forcement s'occuper de ce qui je lui demanderai. Pas comme les autres mous du genou.

Elle se décida sur un coup de tête, elle allait se mettre en quête d'une agence de détectives dès sa pause au bureau.

Brelan de Dames 1: Le Club du rire *Old VersionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant