Billie and Violette 2 (French)

7. Discussion

Billie retira ses chaussures et croisa les jambes pour se mettre en tailleur en face de moi.
J'avais oublié ce regard. Ce regard qui voulait dire « dis moi tout ».

Moi : Quand t'es partie ça m'a vraiment ruinée émotionnellement.

Billie : Je sais. J'aurais pas du te laisser une lettre. J'aurais dû te le dire en face mais je crois que j'avais peur de te voir souffrir devant moi.

Je me tue. Sa présence ici me faisait bizarre. Pendant des années j'avais du m'adapter à ne plus la voir, ne plus lui parler. Et la voilà ici.

Moi : Ta tournée s'est bien passé ? Répondais-je pour changer de sujet.

Billie : Oui et non. Beaucoup de choses se sont passées depuis. Je pensais pouvoir t'oublier.

Ces mots faisaient mal. Elle avait voulu m'oublier.

Billie : C'était impossible. Mais j'avais ma famille pour me soutenir.

Elle s'arrêta un instant et regarda autour d'elle. Elle passa une main dans ses cheveux et ajouta.

Billie : Tu bois souvent ?

Moi : Je buvais un peu avant de te rencontrer. Et après j'ai totalement arrêté quand on était ensemble, sans y penser en plus, seulement parce que t'étais avec moi. Ensuite... enfin tu sais.

Billie baissa la tête comme honteuse et regardait ses doigts.

Billie : J'ai pas voulu t'abandonner tu sais. Te voir comme ça... elle hésita. Je suis désolée Violette.

Entendre mon nom dans sa bouche était douloureux.

Moi : Je comprend vraiment pas pourquoi t'es revenue. Et pourquoi aussi tard ?

Billie : J'avais peur que tu me haïsse. J'ai toujours voulu revenir mais je savais pas si en revenant j'allais pas tout gâcher dans ta vie actuelle. Je sais pas vraiment pourquoi je suis revenue.

Moi : Ta mère m'avait appelé plusieurs fois pour demander des nouvelles.

Billie : Je sais. J'étais souvent derrière elle à écouter tes réponses.

Moi : Bon. Et si on faisait autre chose ? Histoire de pas trop replonger dans le passé.

Billie : Tu voudrais bien me montrer tes œuvres ?

Moi : Je vais chercher les clefs de voitures et on y va.

En arrivant devant la galerie j'allumais les lumières et posa un petit panneau sur la porte avec écrit « ouvert ».
Billie me suivait et je lui montrais un à un les tableaux accrochés aux murs.
Elle semblait les regarder attentivement.

Billie : Celui là me semble familier.

Je la regarda un peu gênée.

Moi : C'est notre ancienne maison mais en ruine.

Billie : Oh... Souffla-t-elle accompagné  d'un sourire gêné.

Elle continua alors de regarder mes tableaux et j'essayais de percevoir ce qu'elle pouvait penser. Ses yeux bleus scrutaient chaque détails. Je me perdais alors à la regarder. Son nez, ses lèvres, ses cheveux. Merde. Je sentais mon cœur battre un peu trop fort.

Moi : Je pourrais te peindre ?