Chapitre 5

587 83 91
                                    

Sakusa et Shirabu regardait le blond s'avancer vers eux, ses affaires en main. Il s'arrêta devant leur banc.

- Il semblerait que je suis votre partenaire.

Le plus grand fronça ses sourcils et sortit du gel hydroalcoolique de son sac.

- Tes mains.

Atsumu le regarda bizarrement, ne comprenant pas pourquoi il devait lui présenter ses mains. Shirabu jura en prenant de lui-même les mains du nouvel arrivant pour les mettre de façon à ce que le noiraud puisse lui donner du désinfectant. Le voisin de classe de ce dernier présenta également les siennes pour recevoir du gel. Les deux nouveaux l'appliquèrent partout sur leurs mains. Kiyoomi sortit ensuite son sachet où se trouvait ses masques de secours et en sortit le haut en les montrant au blond.

- Prends-en un, et t'as pas intérêt à toucher les autres.

- Tu préfères que je lui en donne un de la boite que tu m'as offerte ce matin ?

- Non, ça va.

Atsumu fit bien attention de n'en prendre qu'un avant de le mettre sur son visage.

- Es-tu Livaï d'une autre dimension, mais en encore plus propre ? Son fils caché, peut-être ?

Sakusa en avait déjà marre avant même d'avoir commencé. Le Miya s'installa à leur table et se sentit drôlement inconfortable de se retrouver avec d'autres personnes que son frère ou son ami.

- Donc euh... Est-ce que vous avez déjà décidé quel type d'œuvre on allait présenter ?

- Pas besoin de sembler si constiper, on va pas te bouffer, tu sais ?

- Une musique. On a un ami qui-

- TU as un ami qui. Cet idiot n'est pas mon ami.

- J'ai un ami qui est passionné donc on pensait lui demander de l'aide.

- Ok...

Un silence assez gênant s'installa entre eux. Le teinté regardait les traits du banc, n'osant pas relever les yeux, jusqu'à ce que Kenjiro l'interpellât.

- Ça arrive souvent ?

- Hein... ?

- Les disputes pour avoir ton cul dans leur groupe.

- Oh, euh... Au début...

Le garçon aux cheveux cuivrés lui adressa un regard lui clamant d'aller plus loin dans son explication et qu'il ne pouvait pas comprendre si ce-dernier ne disait rien parce qu'il ne peut pas lire dans ses pensées.

- Oh, euh, au début les gens veulent de moi parce que... Je-ne-sais quelle raison et quand ils commencent à un peu trop me connaitre ils partent parce qu'ils ne m'aiment soudainement plus. Je me demande pourquoi d'ailleurs, je suis pas SI... si... ? Quelle que soit la raison pour laquelle ils ne m'apprécient pas.

Sakusa posa une question à son tour, la tête toujours tournée vers la fenêtre.

- C'est pour ça que t'as changé d'école ?

- On peut dire ça, oui, mais pas que. En fait, mon père était parti dans une autre ville à cause du travail et il nous avait demandé à Samu et moi si l'un de nous voulait y aller avec lui, pour qu'il ne soit pas seul. Mais comme un de nous devait bien rester avec notre mère, on a été séparés pendant un an et comme papa a eu une augmentation, il a demandé de retourner à notre maison. Je lui avais dit que je n'avais pas vraiment d'ami à l'école et que Samu me manquait donc il a voulu qu'on retourne chez maman.

- C'est beau comme ton frère te manquait, mais pas ta mère.

- Si, évidemment ! C'est pas ce que j'ai dit, ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit Shirabubu ! Shira. Bubu. Baby. Shirababy, mowh.

- J'espère pour toi que tu ne comptes pas m'appeler comme ça.

- Non, bien sûr. Je t'appellerai Bébé tout court.

Le blond fit un sourire en coin à Shirabu tandis que celui-ci était complètement désespéré de ce comportement.

- Vite qu'on termine ce projet.

- Hé, c'est pas gentil !

- Quel dommage.

Le sarcasme présent dans la voix du plus petit fit bouder Atsumu qui gonfla ses joues en croisant ses bras sur son torse.

- Espèce de sale gros méchant pas beau.

- On en est à ce faible stade d'insulte, maintenant ?

Il lui tira la langue puérilement et Sakusa souffla de la nouvelle dispute dans laquelle était son voisin de classe.

Enfin, après plusieurs dizaines de minutes, le cours cessa enfin et les trois avait donc eu l'occasion de faire un peu connaissance et de discuter un peu du projet de groupe. Ils avaient décidé de demander à Semi s'ils pouvaient tous aller chez lui pour leur travail après le lycée. Ils commencèrent par demander l'autorisation à leurs parents, et également prévint son frère pour le Miya. Ensuite, une fois confirmation de la sortie autorisée, ils partirent voir le cendré qui attendait aux grilles.

- Sakusa, qu'est que ce que tu foutais, t'es dans les premiers à sortir d'habitude ?

- On peut s'inviter chez toi pour un projet de groupe ?

Il le regarda, croyant déceler une once de rigolade, mais il paraissait sérieux.

- On ne peut pas avoir de projet de groupe ensemble, je suis un an plus vieux ?

- Non, on a un projet en art et on est en groupe et on a décidé de le faire sur la musique pour que tu puisses aider. On a déjà demandé à nos parents si on pouvait aller chez toi, ils ont dit oui.

- Et vous comptez juste vous inviter, comme ça ?

Les trois partagèrent un regard avant de hocher simplement la tête. Semi souffla en prenant son téléphone tout en tournant les talons pour commencer à prendre la route. Il composa le numéro de sa mère.

- Vous allez attendre devant l'école encore longtemps ? Elle dira oui, donc vous pouvez me suivre, vous inquiétez pas pour ça.

Ils le suivirent alors, le laissant appeler sa mère pour, au moins, la prévenir de la visite surprise d'amis à lui. Enfin, d'un ami, d'un gamin et d'un inconnu. Ouais, de trois amis, en fait.

Ils ont passé la soirée ensemble, à rigoler et s'amuser - même s'il y avait quelques disputes, certaines fois - et ils ont même mangé ensemble, par insistance de madame Ayuki. Comme les parents de Semi étaient divorcés, sa mère avait repris son nom de jeune fille, dont la raison pourquoi ils n'ont pas le même.

Finalement, ils avaient réussi à se mettre d'accord sur la chanson choisie. Atsumu et Eita étaient ceux qui faisaient le plus pour la chanson, parce que les deux autres n'écoutaient pas spécialement de musique et ne voulait pas intervenir dans leurs débats sur Taylor Swift et Olivia Rodrigo. Ils intervenaient à l'occasion, mais ont décidé qu'ils feraient plus de travail de recherche, à la place.

Ils s'étaient donc tous bien rapprochés, et on pouvait dire qu'ils étaient devenus amis.

Sauf Semi et Shirabu, qui ne pouvait pas se voir en peinture. Enfin, de ce qu'ils disaient, parce que qui sait ce qu'ils pensent réellement ?

Nouveaux liensOù les histoires vivent. Découvrez maintenant