Hunting me [en réécriture]

Chapitre vingt : Ambré

Point de vue Ysia.

17h00.

        Nous étions lundi, et ce jour là était le plus chargé dans mon emploi du temps scolaire. Cela faisait à présent deux heures que j'étais assise dans l'amphithéâtre, n'accordant aucune attention au cours de Philosophie qui se déroulait actuellement. Ma tête soutenue dans la paume de ma main gauche, je soufflai. J'étais placée à la troisième rangée en partant du haut, et j'étais quasiment seule dans cette ligne : les trois sièges à ma gauche était libre, et les deux sièges à ma droite l'étaient également. Il n'y avait qu'un garçon en train de se curer le nez. Ecoeurée, je reportai mon attention sur mon ordinateur et me connectai à mon compte Facebook. J'ouvrai ma conversation avec Soane. Elle n'avait toujours pas répondu à mes sms, ni aux messages que j'avais envoyé ici d'ailleurs. Elle ne s'était pas connectée depuis samedi. Je décidai de relire tout ça, mon index tapotant nerveusement la table.

        Conversation avec Soane Wilson

Ysia Scott, 10:00am: Tu n'as toujours pas répondu à mon message d'hier.

10:30am: J'espère que tout va bien.

2:00pm: On est dimanche. Je suis fatiguée. Je vais essayer de dormir un peu.

3:45pm: C'est nul sans toi.

6:00pm: Je regrette tant.

11:00pm: Je vais dormir. J'ai cours demain. J'espère te voir au lycée. Bonne nuit... xo

8:00am: Si tu me cherches, je suis sur notre banc.

10:56am: Livia vient de me dire que tu ne viendrais pas.. Mais tu es où, bordel?

12:15pm: Je suis assise à la table de celle que tu appelles "Miss Monde". C'est vrai qu'elle est superficielle, tu as raison. Tu as toujours raison d'ailleurs.

12:32pm: Et moi j'ai eu tort de te quitter.

2:39pm: Reviens-moi.

        

Je soufflai bruyamment, à tel point que le garçon devant moi se retourna. C'était Pete. Il venait rarement à l'université, et à vrai dire, il semblait bien plus intéressé par les gribouillons qu'il griffonnait sur son cahier vert olive que par le cours. Il ne me quitta pas des yeux et je fermai mon pc avant de le ranger dans mon sac. Je décidai de quitter l'amphi d'un pas déterminé, les poings serrés. Je pouvais évidemment sentir de nombreux regards pointés sur moi mais je n'y prêtais pas grandement attention. J'étais bien plus préoccupée par l'absence de ma Soane. 

Quelques jours plus tard...

21h08.

        Une semaine sans avoir de ses nouvelles. J'étais déboussolée, perdue. J'avais besoin d'un signe qui me montre qu'elle était encore là. Je m'inquiétais. J'avais dû envoyer une bonne centaine de messages, mais aucun n'avait eu de réponses. J'étais allée chez ma grand-mère pour le week end. Nous étions samedi et ma cousine venait d'annoncer qu'elle était enceinte. C'était donc ça, la "surprise". Mais étonnamment, je n'arrivais pas à me réjouir de cette nouvelle. Je m'étais assise sur le toit de la maison de ma grand mère, et je regardais les flammes du feu qu'ils avaient fait dans son jardin se confondre avec les nuances orangées de ce coucher de soleil. Il tardait à disparaitre dans l'horizon, comme si lui aussi était perturbé par le silence de Soane.