S3 - Chapitre trois : Confidences

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SOANE WILSON

- 21 heures 10, Ascenseur -


Ysia appuya sur la touche pour faire descendre l'ascenseur au rez-de-chaussée avant de se tourner vers moi. Elle n'avait toujours aucune trace de maquillage, et son sweat large cachait ses nouvelles formes. Elle profita du miroir pour coincer ses cheveux dans un chignon, son coude manquant de percuter ma joue.


- Pardon, s'excusa-t-elle rapidement. 


Je baissais simplement la tête, sans répondre, préférant tenter de rentrer l'ordinateur de Zain dans mon sac à main, hélas bien trop petit pour accueillir autre chose que le strict minimum. 


- Tu t'entêtes toujours à prendre ce sac minuscule? gloussa-t-elle. 


La sonnerie de l'ascenseur retentit, nous annonçant que nous avions dévalé les quelques étages qui nous séparaient du bas de l'immeuble. Je sortis avant elle, la tête bien plus haute que tout à l'heure. Dehors, la pluie continuait à s'écraser contre le goudron. Ysia déploya son parapluie, me faisant signe de la rejoindre. Je ne pus refuser, ne voulant pas prendre le risque de mouiller le pc que son ami m'avait prêté. Seulement, une fois hors de la résidence, je pus constater qu'il était petit. Comme... Vraiment petit. J'étais obligée de me serrer contre l'épaule de la blonde qui, elle, arborait un sourire victorieux.


- Quoi? Moi aussi j'aime bien les choses minuscules, plaisanta-t-elle en désignant son parapluie. 


Elle était définitivement rusée. Et ringarde. Oui, voilà, une rusée ringarde. Le genre de personne capable de trouver n'importe quel prétexte pour vous obliger à vous rapprocher d'elle. Au fond, est-ce que cela me déplaisait vraiment? Un bus passa, manquant de nous éclabousser, ce qui fit rire la blonde. Et malgré tout ce temps passé loin de son coeur, son rire cristallin résonnait toujours comme la plus belle des mélodies.


- Tu entames déjà les révisions? questionna t-elle soudainement.

- J'ai un peu de mal, alors je pense que c'est préférable, oui.

- Taylor peut t'aider, pas vrai? 


Elle semblait réellement inquiète, elle avait comme un besoin d'être rassurée, de savoir que tout allait bien pour moi. Comme avant.


- Elle avait l'air d'être une bonne élève l'autre jour, au café, poursuivit-elle en évitant une énorme flaque d'eau.

- Elle l'est, répondis-je brièvement, perdue dans mes pensées.

- Vous pourriez venir réviser plus souvent au café, proposa-t-elle.


Je m'arrêtais. 


- Ce n'est toujours pas une question, si?

- C'est comme vous voulez. C'est un endroit calme, justifia-t-elle en haussant les épaules. Et il paraît que les chocolats viennois sont divins, là-bas.


Elle sourit, et je ne pus m'empêcher de l'imiter. Elle reprit sa marche, et je me blottis à nouveau sous son parapluie. Silencieusement, elle me raccompagna jusque devant le hall de mon immeuble, son sourire toujours ancré sur ses lèvres que j'avais tant de fois couvert de mille baisers. 

Hunting me [en réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant