Hunting me [en réécriture]

S2 - Chapitre dix : Conscience, ma jolie conscience

YSIA SCOTT

6:30pm, Bellay Garden

Le parfum des nombreuses fleurs présentes dans le jardin de la ville de Bellay caressait mes narines, offrant à mon odorat un milliard de saveurs délicieuses. Mes mains avaient cueilli un minuscule bouquet de fleurs blanches qui peinaient à résister au froid émanant de ce début d'automne. Je les tenais contre ma poitrine, sans les serrer pour ne pas les blesser. Je décidai de m'asseoir sous un arbre aux feuilles flamboyantes. J'appuyais mon dos et l'arrière de mon crâne contre celui-ci. Le bruit du vent s'engouffrant dans son feuillage me berçait et je ne tardais pas à fermer les yeux.

" Hey ... "

Je sursautai à l'entente de cette voix féminine qui accompagnait le visage désolé de ma rousse. Elle se tenait droite devant moi, les mains fourrées dans les poches de sa veste en jean trop large pour ses maigres épaules où je rêvais de me reposer. Mais je ne pouvais pas. Je me levai mais elle me barra immédiatement la route ce qui me surprit.

" Désolé... "

Elle gratta machinalement sa nuque. Elle semblait terriblement gênée. Ses joues s'empourprèrent et je ne pouvais pas concentrer mon regard ailleurs que sur ses lèvres rosées.

" C'est juste que... Ça fait deux semaines que ça s'est passé et je n'arrive pas à avoir de tes nouvelles. Alors je m'in-

- Je vais bien, la coupais-je.

- J'avais demandé à Zain de venir à la soirée et de me tenir au courant, expliqua t-elle.

- Et grâce à toi, Tate ne lui adresse plus la parole. Il lui en veut terriblement. À moi aussi. Mais il dit que Zain aurait dû me coller tout le temps, ou mieux: m'empêcher d'y aller.

- J'étais sûre qu'il se passerait quelque chose, grimaça t-elle.

- Je sais me débrouiller seule. T'avais pas besoin de le manipuler pour qu'il vienne.

- Ça me rassurait de ne pas te savoir seule...

- Alors tu as fait ça dans ton intérêt, soufflais-je.

- Pour te protéger. Je voulais simplement te protéger, c'est si mal que ça? ironisa t-elle. "

Elle croisa ses bras sur sa poitrine et pencha sa tête à droite. C'était son truc à elle, ça, pour montrer qu'elle était contrariée. Je sais ce que vous pensez : "Elle a fait ça pour ton bien et toi, tu l'envoies chier?". Je me rends bien compte que ça partait d'une bonne intention. Mais je ne pouvais pas m'empêcher de lui en vouloir. Parce que ça prouvait délibérément qu'elle me considérait comme une enfant. Et Tate le faisait déjà très bien. J'en avais marre qu'on se mette constamment en danger sous prétexte que l'on souhaite "me protéger". Je n'ai pas envie qu'on me protège, je n'en ai pas besoin, je ne veux pas ça. J'ai juste envie qu'on me laisse me débrouiller seule. Sans me surveiller. Me laisser faire mes erreurs. Et m'en sortir sans aucune aide extérieure.

" Je suis désolée que ce soit tendu entre Zain et Tate. C'est pas ce que je voulais.