𝙻𝚊 𝚏𝚊𝚌𝚎 𝚌𝚊𝚌𝚑é𝚎 𝚍𝚎 𝚕𝚊 𝚕𝚞𝚗𝚎

𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟺

4 mars 2025

Pierre se réveilla le premier, il était 10h07.

Il se tourna pour faire face à son amant et vit l'autre homme ouvrir les yeux petit à petit.

« Salut toi. » dit Pierre avec un sourire jusqu'aux oreilles.

« Salut. » répondit Benjamin avec sa voix roque et cassée du matin. « Il est quel heure ? »

« Plus ou moins 10 heures. »

« Déjà ?? Les autres vont se poser des questions... d'ailleurs tu crois qu'ils nous ont entendu cette nuit et..et... »

« Oh oh oh. Calme toi » le coupa Pierre « si ils se posent des questions, et alors ? C'est nos amis ils devraient être contents pour nous. Et ils nous ont probablement entendu, les murs sont fins. »

Le visage de Benjamin se crispa. En effet, l'ancien youtubeur n'assumait pas ses sentiments envers les hommes. Mais il devait bien ça à Pierre, il fera de son mieux pour ne pas être trop froid.

« Tu as raison. Aller viens Pierrot, si non ils vont petit-déjeuner sans nous. »

Et les deux hommes se levèrent pour retrouver la salle à manger.

En arrivant dans la salle, tous étaient présents. Ils les regardaient tous avec un petit sourire en coin.

« Salut les marmottes, bien « dormi » ? » lança Fred en entourant dormi de guillemets.

Pierre se contenta de sourire en s'assoyant tandis que Ben rougit restant un peu debout.

« J'ai pas très faim, je vais aller courir. » dit Benjamin avant de s'éclipser par la porte fenêtre donnant sur le jardin.

Tous regardèrent Pierre, perplexes.

« Qu'est-ce qu'il s'est passé là ? » demanda Lucas perdu, comme toujours.

Pierre prit une grande inspiration et commença. Il raconta tout. Ce qui s'était passé il y a 5 ans, ce qui s'était passé cette nuit et ce matin au réveil. Mais Croce ne comprenait pas pourquoi Benjamin n'assumait pas, et ça le blessait.

Après que Pierre ait fini de raconter, les autres ne posèrent pas trop de questions, estimant que ça ne les regardait pas.

La journée passa et Benjamin resta beaucoup dehors, seul. Non pas que ça le dérange, depuis qu'il avait quitté Maison Grise, l'italien été entré en dépression profonde, être seul faisait parti de son quotidien. Il n'a jamais voulu se faire aidé, il en était bien trop orgueilleux. Il réfléchit abondamment à tout ce qui s'était passé ces derniers jours. Benjamin ne s'était jamais vraiment trouvé sexuellement parlant. Les femmes, c'était pas vraiment son truc. Les hommes, il avait essayé avant Pierre c'était pas vraiment son truc non plus. Mais avec Pierre, c'était différent. C'était vraiment bien. Alors lui frappa de plein fouet une évidence qu'il s'efforçait de cacher, il aimait Pierre Croce. Mais il ne voulait pas, il ne pouvait pas. Ben était très pudique sur ses sentiments, jamais il ne dirait tout cela à Pierre, après tout ça ne fait qu'un jour qu'ils sont à nouveau en contact. Ce que prenait Benjamin pour de l'amour était peut être en réalité de la nostalgie ? L'italien se leva et reparti en direction de la villa. Il était déjà 23h57, seuls quelques membres étaient encore là, mais pas Pierre. Alors il salua ses amis présents dans le salon et se dirigea vers la chambre qu'il partageait avec le blond.

En arrivant dans la chambre, il vit Pierre sur la terrasse, tête baissée.

« Tu décides enfin à te montrer ? » demanda Pierre sur le coup de la tristesse.

« J'ai pas de comptes à te rendre. » répondit Benjamin en s'asseyant sur le lit.

Pierre se retourna et foudroya Benjamin du regard.

« C'est pas comme ça que ça marche Ben, tu peux pas jouer avec les sentiments des gens comme ça parce que t'en as envie. »

« Je joue pas avec tes sentiments Pierre, j'ai peur. »

Cette phrase, Benjamin l'a dite en fondant en larmes. Pierre n'avait jamais vu son ami pleurer, il ne savait pas quoi faire. Le blond s'approcha du brun pour le prendre dans ses bras.

« Non. C'est bon Pierre. Laisse moi. » dit Benjamin en repoussant Pierre.

Le blond eut lui aussi envie de pleurer, mais ne le fit pas. Le plus vieux se coucha de son côté du lit, dos au plus jeune. Pierre se coucha lui aussi, faisant face au dos de Benjamin.

« Je t'aime. » dit Benjamin en fondant encore une fois en larmes.

« Moi aussi, depuis bien longtemps. » répondit Pierre en passant sa main autour de la taille de Benjamin.

Et nos deux amoureux s'endormirent comme ça, dans les bras l'un de l'autre.

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