#7 Un nom de sérum tout droit sorti de Harry Potter

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« Oh mon dieu... ».Naya était figée. Son regard scotché sur la photo qu'elle regardait depuis plusieurs minutes. Elle en avait le souffle coupé et avait envie de vomir. Alors c'était ça, son mal  au front qu'elle ressentait de temps en temps, qui lui vrillait le crâne sans qu'elle ne sache ce que c'était. Naya eut un mouvement de recul, les yeux larmoyants de dégoût. Alors c'était ce genre de choses qu'ils lui faisaient dans la salle de contrôle, et à en juger par les piles de dossiers, elle ne devait pas être la seule, toutes les veuves avaient sûrement dû passer par là. Mais pourquoi ? Est-ce que la Chambre Rouge n'était qu'un prétexte pour Dreykov et ses hommes afin de faire des expériences sur elles, ou alors...Naya toucha son front du bout de ses doigts, il n'y avait rien, pas de marques ou de cicatrices, comme si tout avait guéri miraculeusement en une nuit.

La première fois qu'elle avait eu ces maux de tête, c'était lors des supposés premiers jours dans la Chambre Rouge. Elle essaya de se souvenir de ce qui s'était passé et réalisa quelque chose. Elle ne se souvenait plus de ce moment. Elle avait un trou de mémoire entre le moment où Lovro l'emmenait dans les couloirs et le moment où elle s'était réveillée dans sa chambre avec un affreux mal de crâne. Elle essayait tant bien que mal de se rappeler de quelque chose mais rien ne revenait. Ce mal de crâne revint peu à peu. Naya se tint le front et recule de quelques pas. Soudain elle eut comme un flash de souvenirs remontant à la surface.

Elle se voyait rentrer dans la salle d'opération et s'allonger sur la table. Elle voyait les nombreuses personnes en blouse blanche amener du matériel de chirurgie, Des machines, elle les voyait lui attacher les mains et les pieds. Elle voyait le docteur Lovro, ou plutôt quelqu'un qui lui ressemblait et à qui elle faisait aveuglément confiance, s'approcher d'elle et lui marquer le front avec un feutre, partir puis revenir avec un scalpel à la main et la dernière chose qu'elle avait entendu fut l'homme dire d'une voix peu rassurante : « ne bouge pas, tout va bien se passer », Et ensuite vint une douleur insoutenable au front.

Naya sorti de sa transe, elle avait les larmes aux yeux, la douleur sur son front disparaissait doucement. Elle voulait quitter cette pièce au plus vite, retourner se blottir dans son lit qu'elle trouva soudainement très attirant, et oublier toute cette histoire. Malheureusement, elle avait plein de questions en tête et elles n'arrêtaient pas de revenir pour obtenir des réponses. Que c'était-il passé ? Que lui avaient-ils fait ? Pourquoi ne s'en souvenait-t-elle que maintenant ? Comment le docteur Lovro avait-il pu lui faire ça ? Et d'ailleurs qui était ce Dreykov ? Elle avait entendu ce nom sortir de la bouche de Lovro pendant 2 semaines et celui-ci sonnait comme une bonne personne dans son esprit, mais ça ne pouvait pas être ça. Ce Dreykov devait être à l'origine de tout ça, comme Lovro, même si son esprit lui disait le contraire, elle ne devait pas leur faire confiance.

Un autre détail attira son attention. À côté de la photo, il y avait plein d'écriture, principalement en russe, mais une partie, en anglais bizarrement, l'intéressa particulièrement. « Produits utilisés : tranquillisants, anesthésiant, plein d'autres trucs au nom imprononçable et enfin, serum oblivionis ». Naya resta perplexe quelques secondes puis compris que c'était du latin. Elle était surprise d'avoir compris aussi vite et remercia Dieu, encore une fois, de lui avoir fait faire des études d'historienne. Enfin elle allait trouvé une utilité à ces interminables cours de latin de l'université. Même s'il lui fallut plusieurs secondes pour replonger dans le peu de souvenirs qu'elle avait de ses cours de langue ancienne, elle eut une illumination, oblivionis voulais dire l'oubli. Elle se congratula elle-même de sa trouvaille. Donc c'était bien eux qui lui avaient effacé sa mémoire et tous ses souvenirs d'avant la chambre rouge. Donc toutes ces personnes dont elle entendait le nom chaque soir depuis près de trois semaines, ça devait être des gens de son ancienne vie. Cette Selene devait aussi en faire partie.

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