#8 Un minimoys en costume de patate et une folle fan de monopoly

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Naya se figea à l'entente de cette voix glaciale et se retourna lentement. L'homme parlait dans un français approximatif et son accent était détestable. Elle releva la tête et put enfin observer la personne en face d'elle. L'homme faisait à peu près sa taille, il était habillé d'un costume gris qui avait l'air de coûter la peau du cul. Il portait des lunettes et avait des cheveux courts grisonnants et un visage rougeaud. Naya détestait déjà cet homme avant même de connaître son nom.

Même si à l'extérieur, elle avait le visage déformé par la colère, à l'intérieur, elle était en colère bien sûr, mais elle était également terrifiée. Elle avait baissé sa garde après le passage de la 1ère personne et comme elle le pensait, elle avait été prise sur le fait en train de fouiner. Elle ne dit pas un mot, même si elle était terrorisée, elle était décidée à lui tenir tête, bien qu'elle n'avait aucune idée de qui il était. Elle remarqua la montre en or sur son poignet et songea qu'il devait être quelqu'un d'important. C'est alors qu'elle eut un autre de ses rares éclairs de génie et eut une petite idée sur l'identité de l'homme, ce qui acheva de la terroriser. Soudain l'homme prit la parole.

« Vu ton expression tu dois avoir devinée qui je suis, mais je vais me présenter par simple doute ». Il s'avança dans la pièce et ferma la porte derrière lui. « Je me prénomme Dreykov, Je suis le « directeur » de la Chambre Rouge ». Naya, qui s'était avancée un peu, recula de nouveau jusqu'à heurter les tiroirs remplis de dossiers. Son intuition était bonne, le chef de la chambre rouge, le commanditaire des opérations, se trouvait là, à seulement quelques mètres d'elle. Vu sa stature, il n'avait aucune chance contre une veuve entraînée au combat. Ce serait si simple, de courir, de passer au-dessus du bureau et donner un bon coup dans les boules de Dreykov . C'était si simple et pourtant Naya était incapable d'esquisser un mouvement envers lui.

Une petite voix dans sa tête lui interdisait de lever la main sur l'homme en face d'elle, pourtant, tout son corps en mourait d'envie. Dreykov continua d'avancer vers elle et il se retrouva rapidement devant le bureau, encore plus proche de Naya. C'était encore plus simple, que quelques pas à faire et elle était débarrassée de l'homme juste en face d'elle. Pourtant son corps refusait de bouger. Elle resté plantée là, les points tellement serrés qu'elle en venait presque à trembler, toute la haine qu'elle ressentait envers Dreykov déformait son visage en une expression de rage pure.

Elle espérait faire comprendre à Dreykov, que si elle pouvait, elle l'étriperait ici et maintenant. Son expression à lui montrait qu'il avait bien compris ses intentions et prenait un malin plaisir à lui montrer qu'il n'en avait rien à faire, et qu'elle était totalement impuissante. Il arborait un sourire satisfait, comme s'il savait pertinemment qu'elle ne pouvait rien faire. Naya avait juste envie de lui faire ravaler son air satisfait en lui faisant bouffer sa Rolex puis ses propres couilles. Elle repensait à tout ce qu'elle avait vu dans le dossier et ses flashs. C'était lui qui avait tout orchestré, lui qui supervisait l'entraînement éprouvant des veuves, lui qui planifier les opérations visant à les stériliser et les hypnotiser, et c'était lui qui contrôler le Soldat de l'Hiver, enfin Bucky. Cette pensée la fit bouillir de rage encore plus et toute trace de peur fut effacé par la colère intense qu'elle ressentait en ce moment-là.

Elle arriva soudainement à bouger. Sa colère était telle qu'elle réussit à avancer vers Dreykov. Au fur et à mesure qu'elle se rapprochait de lui, l'expression de l'homme changea légèrement. Il avait toujours en main ce sourire satisfait mais ses yeux reflétaient du doute et de la peur. Bien, il devait ressentir de la peur. Il devait être terrorisé. Elle arriva tout proche de lui. Leurs visages étaient à moins d'un mètre l'un de l'autre. Un coup de main bien placé et il était mort. Il le savait mais il n'esquissa pas un mouvement pour se dégager. Il restait là, à la fixer, son horrible sourire collé sur le visage.

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