Chapitre 11

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- « Pas partageur ? Touché ?

Mauvais joueur. Touché. »

Répondit l'interpellé en allant délibérément poser sa tête contre l'épaule de Karma, observant la partie de Pocky continuer.

Maintenant ce couple officiellement déclaré, plus aucun de leurs camarades tenta de les inviter dans le jeu, au grand soulagement des deux intéressés. L'intérêt pour le jeux ne diminua pas pour autant et il reprit même de plus belle.

Ce ne fut qu'après avoir manger tous les gâteaux, mettant fin à la partie de jeux, que les élèves reprirent le travail. Deux groupe se formèrent : dans l'un les adolescents s'entraînaient à leur oral d'anglais alors que dans l'autre ils se testaient sur les autres matières. Au bout d' un moment, les deux groupes s'inversèrent. L'après-midi touchait finalement à sa fin lorsqu'ils terminèrent leurs révisions. Nagisa observa, un peu en retrait, ses camarades ranger leurs affaires puis entamer le chemin du retour. Comme il l'avait prédit, il nota que ses amis étaient tous fatigués et n'était pas lui-même en un meilleur état.

Ils étaient tous éreintés, et en ce début de trajet, leur formation pour protéger Karma et Nagisa fut défaillante. Ils avaient tous la tête ailleurs, à discuter de tout et de rien, simplement guidés par Ritsu. D'ailleurs, le jeune couple n'était pas en meilleur état. Côte à côte, ils se mirent d'accord sur le menu du soir ainsi que sur la composition de leur bento pour le lendemain.

Pourtant, le danger planait toujours au-dessus de leurs têtes. Quelques passants se retournaient sur leur passage et la rue s'emplit de murmures les concernant. Ce bruit les accompagna jusque dans les bas fonds du métro, ne les lâchant pas, même dans le train à moitié vide.

Ils étaient montés dans une ligne directe, leur laissant la possibilité de prendre place sur les sièges et de se reposer. Au fil des arrêts, le groupe se réduit : les élèves descendaient pour rentrer chez eux. Parmi ceux descendants en dernier, il y avait Karma et Nagisa, assis côte à côte, qui allaient jusqu'au terminus.

Les collégiens étaient tous terrassés par l'épuisement, faisaient fi des allées et venues des passagers ou des bruits de couloir rompant le silence religieux habituel des transport en communs. D'un coup d'œil sur sa gauche, Karma constata que Nagisa avait sombré dans le sommeil : il avait les yeux clos, les bras mollement croisés sur son ventre, et la tête, légèrement penchée en avant, ballottant au rythme des secousses du wagon. Le carmin luttait lui-même contre les bras de Morphée et se demanda un instant ce qui l'empêchait de se laisser sombrer lui aussi, « Eh dis, ce ne serait pas ceux qui sont recherchés ? On devrait appeler la police, non ? »

Cette phrase, prononcée à peine plus fortement que les murmures environnants, parvint jusqu'aux oreilles de Karma, l'arrachant complètement à sa somnolence. Bien sûr qu'ils ne pouvaient pas juste dormir ! Ils étaient toujours recherchés !

Sur le qui-vive, il attrapa Nagisa par le poignet par réflexe, le réveillant involontairement par la même occasion. Cependant, le bleuté n'eut pas le plaisir de geindre ou d'exprimer son mécontentement, l'expression d'alerte peinte sur le visage de Karma l'en dissuada. Leur situation actuelle se fraya un chemin dans sa tête et il se fustigea mentalement pour avoir été si peu prudent. A présent inquiet lui-aussi, il chercha le reste de ses camarades du regard. Sugino, Meg, Kayano et Isogai étaient encore avec eux et avaient, eux aussi, réagis à la phrase du passager. D'un accord tacite, ils se mirent en quête d'un moyen de sortir de là au plus vite.

Le train se mit à ralentir, indiquant qu'ils approchaient d'un arrêt. C'était leur chance ! Ils allaient profiter de cette occasion pour prendre la poudre d'escampette. Une fois le quai en vue, la petite bande se leva et s'approcha des portes, prête à bondir dès leur ouverture.

De fille à filsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant