Chapitre 5

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Ainsi dos à dos, ils pouvaient chacun surveiller les arrières de l'autre.

Finalement, ils arrivèrent à destination sans difficulté. Ils quittèrent peu à peu les quartiers bondés pour se glisser dans les ruelles résidentielles. Cela ne les empêcha pas de rester proches et de continuer à guetter le moindre recoin, veiller au moindre bruit, observer chaque mouvement.

Une fois la porte de la maison fermée derrière eux, les garçons soufflèrent un grand coup, laissant redescendre la pression. Karma finit par lâcher Nagisa pour fouiller dans le sac de pharmacie.

« Pourquoi tu nous as fait faire autant de détours avant de rentrer ? » Demanda le bleuté en suivant son ami dans la pièce à vivre.

Ils ouvrirent les volets du salon qu'ils avaient laissé baisser en jetant un dernier coup d'œil vers l'extérieur.

« J'avais un mauvais pressentiment dans la pharmacie. Je voulais juste le confirmer et je pense que comme tu l'as vu, j'avais raison. » Répondit le carmin en se tournant vers le plus petit.

D'un signe de tête, il l'invita à s'installer sur le canapé. Il sortit la crème, les compresses et l'alcool à désinfecter. Ils s'assirent face à face, en tailleur.

Le carmin imbiba une compresse d'alcool pendant que le bleuté déballait la crème. Lorsqu'il tenta d'approcher la compresse du visage de Nagisa, celui-ci recula et lui lança un regard de défi. Le plus petit lui prit la compresse des mains et se l'appliqua lui-même contre la plaie qui barrait le haut de sa pommette. Il tressaillit légèrement lorsque le produit agressa ses sens.

« Je n'allais tout de même pas te laisser un tel plaisir. » Lança le bleuté avec un clin d'œil à l'adresse de Karma, un grand sourire aux lèvres.

L'intéressé sourit à son tour en s'emparant du tube de crème.

« Okay, si tu veux, mais pour ça tu auras besoin d'aide. »

Il désigna l'œil assombri de Nagisa. Après un moment de doute, ce dernier capitula, acceptant de faire confiance au carmin. Il le menaça de le tuer si jamais il lui prenait l'envie de vérifier que le bleu lui faisait vraiment mal. Cela déclencha un rire chez son vis-à-vis.

Karma alluma la télévision pour mettre les informations pendant qu'il soignait son ami. Il lui appliqua la crème le plus délicatement possible. Il n'avait jamais soigné quelqu'un avant ce jour. Il s'excusa à chaque grimace qu'il provoquait chez le bleuté, tout en écoutant distraitement la télévision.

Le carmin proposait à Nagisa de lui mettre de la pommade sur ses bleus dans son dos quand une alarme détourna leur attention. Ils tournèrent la tête vers l'origine du bruit : la télévision. Une journaliste apparut, le visage grave, dans un cadre rouge au titre « Disparition – Enlèvement ». Elle commença son discours alors qu'une photo de Nagisa s'affichait à l'écran.

« Alerte enlèvement : Ce matin, le jeune Shiota Nagisa a disparu. Il a quinze ans, mesure un mètre cinquante-neuf pour quarante-huit kilos et a les yeux bleus. Ses cheveux sont également bleus, longs et souvent remontés en deux couettes. Il a été porté disparu par sa mère Shiota Hiromi vers huit heures ce matin. Elle assure que la veille, son fils était simplement allé se coucher dans sa chambre après le repas qu'ils avaient partagé avec des invités. Lorsqu'elle a voulu le réveiller, elle a découvert sa chambre vide, la fenêtre grande ouverte et que plusieurs de ses affaires avaient disparu. C'est son petit ami, Akabane Karma, quinze ans, mesurant un mètre soixante-quinze pour soixante kilos, qui est suspecté d'être à l'origine de sa disparition. Il a les cheveux rouges coupés court et des yeux ambrés. Akabane Karma est connu pour avoir été renvoyé momentanément du prestigieux collège de Kunugigaoka pour mauvais comportement et faits de violence. À l'heure actuelle, certains passants nous ont rapporté les avoir vu se promener dans les rues de Tokyo alors que Shiota Nagisa portait des marques de coup sur le visage. Ne connaissant pas les circonstances de cette affaire, vous êtes invités à ne surtout pas intervenir. Si vous croisez l'une de ces deux personnes dans la rue, continuez votre chemin et contactez les autorités locales ... »

De fille à filsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant