Chapitre 12

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Karma regarda vite fait ses poignets endoloris, par chance ils ne saignaient pas. Il se rassit plus confortablement et put se replonger dans ses réflexions.

Le temps passa lentement pour Karma. Les effluves d'alcool de son colocataire l'insupportaient, c'était une véritable infection ! Plus le temps passait et plus il trouvait ça étrange. Qu'est-ce qui leur prenait autant de temps ? Étaient-ils toujours en train d'interroger Nagisa ?

Karma ne savait pas depuis combien de temps il était là, assis, à attendre lorsque la porte s'ouvrit enfin. En tous cas, trop longtemps vu la raideur qu'il ressentit dans ses articulations lorsqu'il se releva. Ses yeux rencontrèrent le visage froid du policier qui l'avait fouillé plus tôt. Lorsque le regard de l'homme tomba sur les menottes, son visage se ferma plus encore, à la plus grande surprise de Karma. Comment cette expression faciale était-elle humainement réalisable ?

L'adolescent fût traîné sans ménagement à l'extérieur de la cellule en direction de la porte d'accueil cette fois. Derrière cette porte il n'y avait aucun guichet, aucune salle d'attente, rien qui ressemblerait à l'accueil d'un commissariat. Ils étaient dans un nouveau couloir, bordé de toutes parts par des salles. Des vitres dans la partie supérieure des portes permettaient de regarder à l'intérieur des bureaux. En longeant l'allée, Karma en profita pour chercher du regard le visage familier de Nagisa. Il n'eut pas le temps de le trouver avant de devoir entrer lui-même dans l'un des bureaux et d'être poussé sur une chaise, face à l'un des policiers qui l'avaient arrêté. Séparés par un simple bureau, l'agent ne lui accorda pas le moindre regard, concentré sur son ordinateur. Son accompagnateur se tenait toujours derrière lui, sans dire un mot. Le silence de la pièce était uniquement interrompu par le bruit du clavier martelé par le policier. Malgré cet atmosphère tendue, Karma parvint à rester calme et relaxé, sûr de lui sans paraître arrogant.

Après quelques minutes d'attente des coups retentirent à la porte du bureau. La porte s'ouvrit, avant qu'un des occupant de la pièce n'ait répondu, sur un nouvel agent de police suivit par un étrange individu au teint jaunâtre. Karma retint un pouffement, le nouvel arrivant était le professeur Koro ayant revêtu un déguisement ridicule d'avocat, sûrement inspiré d'un film stupide ! Bien que cette vision soit des plus cocasses, la situation actuelle ne permettait pas à Karma d'en rire à loisir. Après tout, si son professeur était là, c'était que ses amis l'avaient contacté pour leur venir en aide. Le carmin reprit son visage sérieux et calme, saluant poliment son pseudo avocat. Ce dernier ne pipa mot et s'installa plus ou moins droitement sur une autre chaise, à côté de l'adolescent.

Le tintement sur le clavier s'interrompit et l'agent qui faisait face à Karma et à Koro prit la parole :

- « Nom : Akabane ; Prénom: Karma ; Âge : 15 ans ; Genre : Masculin. Est-ce que ces informations sont justes ?

- Oui. Répondit l'interpellé.

- Connaissez-vous Shiota Nagisa, jeune homme de 15 ans également ? Reprit le policier.

- Oui.

- Connaissez-vous les charges retenues contre vous ?

- J'en ai vaguement entendu parler. Lança l'adolescent d'un air peu inquiet.

- Votre arrestation fait suite à la plainte de Madame Shiota Hiromi, mère de Shiota Nagisa. Les accusations sont : enlèvement, séquestration, coups et blessures, le tout sur la personne de Shiota Nagisa. Qu'avez-vous à déclarer à ce sujet ? »

Karma ne fut pas surpris par les chefs d'accusation. Confiant, il répondit à l'interrogatoire avec assurance et prudence, cachant au mieux son arrogance naturelle.

De fille à filsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant