TW dépression et souffrances familiales - si vous ne vous sentez pas de lire ça, ne lisez pas entre les ○○○○. Il y a un petit résumé juste après pour que vous compreniez la fin du chapitre ;)
Quatrième été
Minho soupira lourdement, passant ses mains sur son visage. Il avait montré tous ses endroits favoris à Jisung ; résultat, il ne lui restait plus aucun endroit pour réfléchir. Il n'aimait pas être chez lui, et il voulait à présent éviter tout ce qui pouvait lui faire penser au blondinet.
Cela faisait trois jours qu'ils ne se voyaient plus, et Minho les avait passés à se tourner les méninges dans tous les sens. Ses pensées tournaient principalement autour de sa relation avec Jisung, mais allaient souvent au-delà. Il faut dire que beaucoup de choses étaient liées dans sa vie.
Minho avait toujours eu peur des autres, leur préférant largement les personnages fictifs et tout son petit monde intérieur. Ils étaient les seuls en lesquels il pouvait placer son entière confiance, certain qu'ils ne le decevraient jamais. Pas comme sa famille. Résultat, Minho, il a un peu grandit seul avec ses songes. Il n'est pas allé à l'école parce que c'était loin, mais aussi parce qu'il ne voulait pas. Il avait assez d'humains à supporter a la maison pour ne pas vouloir en rencontrer d'autres.
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Que ce soit son père, sa mère ou son frère, ils l'avaient tous déçus a un moment ou un autre. Son père, avait toujours cru en eux, et s'était toujours efforcé de leur assurer les meilleures conditions matérielles possibles pour que l'éloignement de la ville ne leur pèse pas trop. Mais, malgré ses efforts pour s'en sortir, il avait fait une dépression profonde pendant 10 ans. Ses humeurs étaient instables, si bien que l'ensemble de la famille avait l'impression de marcher continuellement sur des œufs. Il avait fait son possible pour que cela ne rejaillisse pas sur ses enfants, mais l'ambiance qui régnait à la maison, pleine de problèmes, de fatigue et de conflits, eu forcément un impact malgré lui.
Sa mère en avait souffert autant que leurs deux fils. Obligée de se plier en quatre pour apaiser l'ambiance à la maison, elle gérait la vie quotidienne de la maison en plus des humeurs de son mari. Elle était comme une bulle d'air pour les enfants, qui n'osaient presque plus s'adresser à leur père, sans se rendre compte que celui-ci le percevait comme un rejet qui aggravait son mal-être.
Cependant, c'est elle qui avait légué cette sensibilité à Minho, son fils cadet. Elle rêvait beaucoup, et le contraste avec cette vie, ou elle devait subir une pression constante, et se voir constamment rabaissée, fut trop brutal. Elle les abandonna. Elle avait trop donné, c'était au-dessus de ses forces. Elle avait l'impression de chuter sans fin, que seul le noir l'attendait au bout du chemin. Elle est partit, disant à ses enfants qu'elle reviendrait dès qu'elle se sentirait prête. Ils n'ont pas eu de nouvelles d'elle pendant deux ans. Elle leur a ensuite envoyé une lettre d'excuse, précisant que son retour n'était pas pour tout de suite. Ils n'avaient plus aucun lien avec elle depuis. Ça allait faire trois ans, et le manque était encore trop cruel pour les deux ados qu'ils étaient devenus.La dépression de leur père s'était aggravée après ce départ, même s'il avait essayé de compenser pendant un premier temps. Là encore, c'était au-dessus de ses forces. Ses deux fils l'évitaient, rendant l'air encore plus irrespirable dans la maison. Lors des traditionnelles fêtes de famille, ils tentaient de maintenir l'illusion d'une famille - mais le reste de l'année, ils étaient presque devenus des inconnus les uns pour les autres.
Ne restait à Minho que son frère. Celui-ci l'avait toujours défendu, protégé face aux excès de violence de leur père, mais en grandissant, les choses se compliquèrent, là encore. Il avait hérité de leur père cette tendance au pessimisme, et s'enfonçait à son tour, l'ambiance à la maison étant intenable. Il avait désespérément besoin de rencontrer d'autres personnes, contrairement à Minho. Pour le lycée, il a donc quitté la maison pour intégrer l'internat dans la ville d'à côté. Il ne pouvait plus se gérer lui-même, comment aurait-il pu gérer son petit frère ? Il revenait les week-ends, mais Minho le vécu tout de même comme un abandon. Même quand il était là, il n'était plus là. On lisait sans peine dans des yeux son envie de repartir, les rêves qui s'étaient soudainement déclenchés avec le départ. Il semblait plus épanoui, même s'il tentait de le cacher quand il revenait. Il était heureux de ne plus être là, et percevoir ce bonheur indécent, à peine dissimulé fut une nouvelle claque pour Minho.
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la gloire au cœur ᵐᶦⁿˢᵘⁿᵍ
Teen FictionJisung a une vie palpitante. Du moins, c'est ce dont il essaye de se persuader : sa vie est un roman dont il est le héros. Nouvel été. Nouveau chapitre. Au détour d'un olivier, les premières lignes se forment. Elles se répèteront, mais jamais à l'id...