chapitre 8 🍀 happy end

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Tous les jours, à l'heure habituelle, Minho allait à l'endroit où ils avaient l'habitude de se rencarder chaque matin, chaque été. Il se sentait un peu pitoyable, à attendre quelqu'un qui lui avait fait du mal. Comme s'il s'accrochait à lui malgré tout, qu'une part de lui espérait entendre des excuses pour que tout ça ne soit que du passé. Pour qu'ils puissent passer à autre chose.

Puis, alors que ça commençait à l'agacer de déployer tous ces efforts alors que Jisung était celui en tord, le blondinet finit par venir.

Minho avait déjà commencé à rebrousser chemin qu'une exclamation retentit dans la vallée.

- Minho ! Attends !

L'interpellé se stoppa. Maintenant que Jisung était là, il n'était plus sûr de vouloir entendre ses excuses. Indécis, il restait là, les bras ballants, sans reprendre sa marche mais sans pour autant se retourner.

Jisung arriva finalement à son niveau, complètement essoufflé.

- Je... ah... désolé du retard, s'excusa-t-il en reprenant son souffle, courbé en deux - peut-être un peu pour éviter le regard de Minho.

Celui-ci tourna la tête vers le blondinet, l'observant alors que des mèches blondes pointaient vers le sol. Il était là, en chair et en os, comme il l'était depuis quatre étés maintenant. Minho ne sut plus quoi penser, toutes les réflexions qui avaient tourné dans sa tête les jours auparavant semblaient bien floues à présent. Il se contentait de l'observer respirer, presque subjugué.

Puis, finalement, Jisung se redressa. Son regard rencontra immédiatement celui de Minho, qui le fixait. Le blond ouvrit la bouche, pris au dépourvu. Il déglutit, il ne savait pas si c'était fait exprès, mais le regard de Minho était écrasant. Ses prunelles semblaient agitées par une trop grande intensité d'émotions, qui irradiaient de tout son être. Sa posture figée, son souffle court, ses yeux brillants mais fixes, toute son attitude criait un trop-plein menaçant de déborder à tout instant - et d'engloutir le blondinet au passage.

Pourquoi est-ce qu'avec eux, tout prenait des proportions énormes ?

Jisung se força à respirer plus calmement. Et, sans que l'on sache comment, il trouva finalement la force de faire une phrase entière sans bégayer face à la prestance de son aîné :

- Minho, je suis vraiment, sincèrement désolé.

Il respira. Ne pas rester en apnée trop longtemps. Puis, comme Minho ne bougeait pas, il enchaîna :

- Je sais que c'est ma faute, je vais trop vite, je te demande pas ton avis, je fais ma vie, je suis trop égocentrique, c'est même mon foutu égo qui m'a empêché de venir plus tôt... C'est bête, je suis bête, j'aurais pas dû attendre autant, je suis vraiment déso-

- Respire, Jisung, murmura Minho.

Jisung osa à nouveau confronter le regard de son aîné. Celui-ci semblait s'être un peu adouci, et cette simple constatation permis à Jisung de détendre un peu ses muscles, trop contractés face au stress que lui procurait la situation.

Peut-être que tout était aussi intense simplement car ils comptaient beaucoup l'un sur l'autre ; parce que le moindre faux pas qui les éloignait un temps soit peu leur apparaissait comme un pas de plus vers la fin du monde.

Ils restèrent un instant sans bouger, à se regarder, avec leurs respirations se dispersant aléatoirement dans le paysage.

- Minho, dis quelque chose, supplia Jisung au bout d'un moment.

Le concerné s'autorisa un faible sourire face au désarroi de son cadet.

- Je, hum... Je suppose que je peux accepter tes excuses ?

Le blondinet souffla de soulagement.

- Merci. Merci d'être tolérant avec moi, de m'apprendre sans cesse tellement de choses, même si je suis parfois un peu trop imbu de moi-même pour m'en rendre compte.

Le cœur de Minho s'accéléra involontairement. Que Jisung décide de l'écouter, de changer pour lui, était une belle preuve d'amour. L'aîné soupira. Son cadet fixait le sol, l'air penaud et un peu dans la lune, sans doute en réflexion intense sur la démarche à adopter.

- Je comprendrais quand même si tu ne veux plus qu'on se voit...

Les yeux de Jisung reflétaient une peur assez mal dissimulée.

- Jisung, c'est bien de remarquer ses erreurs. Mais elles ne doivent pas te définir. On fait tous des erreurs, l'important c'est de tout faire pour les réparer.

Minho leva la main, et émit une faible caresse sur la joue de son cadet. Légère, pour ne pas le brusquer. Assez chaleureuse tout de même pour lui prouver sa sincérité. Il retira sa main presque aussitôt. Il ne voulait rien faire de trop significatif, il avait dit ce qu'il avait à dire, c'était suffisant pour aujourd'hui.

- Je pense qu'on a tous les deux besoin de réfléchir un peu, hum ? murmura Minho.

Jisung ouvrit la bouche comme pour démentir, mais rien ne sortit. Minho l'interpréta comme un trop-plein d'informations, qui ne faisait que confirmer sa supposition.

- On se voit demain, même heure, okay ?

Minho lui adressa le sourire le plus rassurant qu'il put, puis face au manque de réaction persistant de son vis-à-vis, lui fit un petit signe de la main avant de s'éloigner en trottinant sur le chemin.

Minho courait, les cheveux dans le vent, un léger sourire sur les lèvres. Il était heureux que cette situation soit résolue, heureux de voir que leur dynamique tenait toujours : avancer, ensemble. Faire confiance à l'autre pour nous guider, quitte à se blesser au passage. Ça avait quelque chose de drôlement poétique.

Laissé derrière, Jisung perdit rapidement son faible sourire. Les rares contacts de Minho lui faisaient toujours ressentir tout plein de papillons dans le ventre, mais sa fuite accélérée lui était restée en travers de la gorge, tout comme les mots qu'il avait brûlé de lui lancer avant qu'il ne s'en aille.
Reste, Minho. Je suis venu m'excuser, parce que demain, ce sera finit. Il n'y aura plus d'oliviers, plus de lavande, plus de repères, plus d'elfe.
Plus que le béton de la ville.

Minho courrait à travers les bois, et il se mit à penser que ça y était, Jisung avait définitivement déteint sur lui. Le voilà qui commençait à se prendre pour le héros d'un roman pour ados.

Jisung, lui, resta immobile pendant une éternité, planté là, sur le chemin, les yeux dans le vague. Pourquoi ne l'avait-il pas retenu ? Peut-être qu'au fond, il savait que Minho avait raison, ils ne pouvaient pas enchainer sur leurs activités habituelles comme si de rien. Pourtant, plus le temps passait, plus le regret lui serrait la gorge. Le temps avec son aîné était si précieux, mais il passait son temps à le gaspiller.

Alors, c'est comme ça que ça va se terminer ? Il m'aura pardonné, mais l'on ne se reverra plus ? Il m'aura pardonné, mais notre histoire restera quand même sans suite ?

J'suis vraiment un héros en carton, même pas foutu d'avoir une happyend.

*****

Chapitre un peu court, les excuses c'est pas vraiment mon fort. Mais on ne va pas rester sur ça !

J'ai commencé le prochain chapitre, je vais essayer de le finir aussi rapidement que possible, même si la vie étudiante a repris et la course contre le temps aussi...

la gloire au cœur ᵐᶦⁿˢᵘⁿᵍOù les histoires vivent. Découvrez maintenant