All the sun [BxB]

Chapitre huit - PDV NASH

Les lèvres de Rafael s'écrasent contre les miennes et m'empêchent pratiquement de respirer. Mais à cet instant, manquer d'air est clairement le dernier de mes soucis. Un milliard de sensations et de pensées jouent les montagnes russes et se bousculent dans ma tête. Une agréable chaleur s'empare de mon corps tandis que je sens ses mains caresser doucement mes cheveux. Instinctivement, je pose délicatement les miennes en dessous de son pull. Je sens tout son corps se tendre, tandis que nos baisers deviennent de plus en plus fougueux.

-Hé... Nash, attends, doucement, essaie-t-il d'articuler en me repoussant gentiment entre deux baisers. Attends, s'il te plaît.

Frustré, je me laisse retomber sur le canapé, le bras sur le visage. Mais deux mains m'aident à me remettre assis avec douceur. Mes yeux sont instantanément braqués aux siens.

-Désolé... murmurais-je en regardant avec avidité ses deux yeux brillants, son visage rougi par l'excitation, et ses cheveux ébouriffés à cause des passages effrénés de mes mains.

-Arrête de t'excuser, tout va bien Nash... je... vraiment. Je crois même que ça ne pourrait pas aller mieux, ajoute-t-il dans un petit rire. Sérieusement. C'est juste que je ne veux pas précipiter les choses. Je ne sais pas ce qui est en train de se passer, mais c'est beaucoup trop précieux pour que je gâche tout.

-Mais tu ne gâches rien du tout ! M'exclamais-je.

Il ne répond pas, mais incline un peu la tête avec un petit sourire. Puis, il inspire un grand coup, et se rassied correctement sur le canapé. Un peu sonné par les derniers événements, je l'imite, et essaie de m'asseoir au plus proche de lui, le plus discrètement possible. J'ai vraiment l'impression de retomber en adolescence.

J'essaie également de comprendre comment la situation a pu en si peu de temps autant dégénérer, mais je n'arrive pas à regretter ou à me résonner. Ces baisers... j'ai eu l'impression que mon corps tout entier allait s'embraser, comme si les rayons du soleil me brûlaient la peau. Pourtant, je n'ai jamais connu meilleure sensation. Oui. Malgré toutes les peurs irrationnelles qui m'assaillent telles des petites aiguilles me transperçant la peau, embrasser Rafael était sûrement la meilleure chose qui aurait pu arriver dans ma vie.

Nous restons un long moment assis sur ce canapé, à calmer les battements de nos cœurs. Si bien qu'au bout d'un certain temps, seules nos respirations et les bruits alentours de la ville viennent nous bercer. Mes yeux se ferment tout seul, lorsque je sens Rafael bouger à côté de moi. Je tourne la tête, et je ne peux m'empêcher de sourire. Il me fixe si intensément que j'ai l'impression d'être observé sous des rayons X.

-Arrête de me regarder comme ça, dis-je soudain mal à l'aise.

Aucune réponse, mais cette fois-ci, il sourit à son tour. J'ai l'impression de tomber dans un précipice. Il est si... beau. Je ne suis pas sûr d'avoir rencontré quelqu'un d'aussi beau de toute ma vie. Les boucles de ses cheveux bruns retombent sur son front. Il y a aussi ses yeux dans lesquels on pourrait se noyer... Je soupire de dépit. Sérieusement, qu'est-ce que je vaux, face à lui ? Maintenant complètement déprimé, je détourne le regard et le laisse couler autour de la pièce. Mais Rafael me sort très rapidement de mes pensées en me prenant la main et en la serrant dans la sienne.

-Rassure-moi... tu ne regrettes pas au moins ? Me demande-t-il d'une petite voix.

Je peux voir dans ses yeux le reflet de toutes mes peurs. J'aimerais tellement avoir les mots pour le rassurer. Pour lui faire comprendre que jamais je ne pourrais regretter de l'avoir embrassé. Qu'il est sûrement la plus belle chose qui soit arrivé dans ma vie depuis bien longtemps, et qu'il n'a rien à craindre. Qu'il vaux le coup et mérite lui aussi le bonheur, même si je suis loin d'être la personne merveilleuse qu'il mériterait pourtant tellement. Mais, à court d'idée, je décide simplement de prendre son visage dans mes mains et de l'embrasser une nouvelle fois. Mais cette fois-ci, c'est un baiser d'une douceur inexplicable. Soudain, je n'en crois pas ma chance. Qu'ai-je mérité pour avoir le bonheur de le toucher, et de sentir ses lèvres contre les miennes ?