All the sun [BxB]

Chapitre treize - PDV NASH

Je ne sais pas combien de temps nous restons couchés l'un à côté de l'autre dans un silence quasi total, mais les Colins ne tardent pas à nous appeler. Mort de faim, Rafael se lève d'un bond, complètement débraillé et les cheveux en bataille. Un sourire incontrôlable au visage, je le regarde tomber à moitié au sol en s'emmêlant dans les sacs de voyage maintenant vides.

-Qu'est-ce que tu fais ? S'exclame-t-il en me regardant encore vautré dans le lit.

-Je ne veux pas t'affoler, mais je crois que tu as un sérieux problème avec la nourriture.

Outré, il me regarde avec deux yeux grands ouverts.

-Pourquoi tu dis ça ?

Il est tellement adorable. J'aurais presque envie de l'embrasser.... ce que finalement, je ne me prive pas de faire. D'abord surpris, il reste stoïque, mais après quelques secondes ses bras s'enroulent autour de ma taille, et il me rend mon baiser, un sourire plaqué aux lèvres.

-Je peux pas savoir c'était en quel honneur ? Me demande-t-il, soudain tout joyeux.

-J'ai plus le droit d'embrasser mon copain, maintenant ?

-Alors là, ne te gêne surtout pas pour moi, s'exclame-t-il, les yeux brillants.

Habitué à ses sous-entendus, je lui prends la main, et nous descendons rejoindre tout le monde dans la cuisine. Meghan et Josh sont tous deux collés au bar buvant un café, et Anthea regarde Olly et Maya s'amuser dehors depuis la baie vitrée. Lorsque Meghan nous entend arriver, elle pose sa tasse fumante sur le bar, et vient à notre rencontre.

-Je suis désolée de vous imposer ça les garçons, mais est-ce que ça vous dérange de garder les enfants une petite heure ? Il faut qu'on aille faire des courses il n'y a rien à manger, et Anthea veux absolument venir avec nous.

-Aucun soucis, répond immédiatement Rafael. Prenez le temps qu'il vous faut.

Ravie, Meghan prend son manteau suivis de près par son mari, et non sans nous tirer la langue, Anthea sur les talons.

Une fois la voiture ayant quitté le parking, Rafael me lance mon manteau à la figure, et ignorant totalement mon regard noir, me demande :

-On va rejoindre les petits ?

Marmonnant un « oui » ronchonnant pour la forme, je le suis à l'extérieur et ferme la baie vitrée derrière moi.

Je ne m'attendais pas à ce que le paysage soit aussi beau. Le lac est complètement gelé, et les petits s'amusent avec la neige. Les arbres autour du lac sont dénudés de leurs feuilles. Tout est figé, et pourtant, je trouve ça terriblement beau et calme. Rafael observe le ciel, mais il n'y a rien à y voir. Tout est d'un blanc immaculé. Ou peut-être voit-il quelque chose que je ne vois pas ?

-C'était dur pour toi, le fait d'aimer les garçons ? Dans la vie de tous les jours.

Sa question me surprend un peu, mais j'y réfléchis quelques secondes avant d'y répondre.

-Pas vraiment. Je n'ai jamais eu l'occasion de le dire à mes parents. Je ne pense pas que ça aurait dérangé mon père. Pour ma mère je ne sais pas... je ne suis pas sûr qu'elle l'aurait accepté si facilement. Et vu que tu es mon premier vrai petit ami, personne ne m'avait jamais fait de remarques dans la rue jusqu'à aujourd'hui.

-Et pour l'école ? Me demande-t-il, écoutant attentivement tout ce que je lui dis.

-La même chose, personne n'était vraiment au courant. Mais il y a ce garçon au lycée que j'avais embrassé une fois en cachette. Il s'appelait Julian. Lui n'a pas eu cette chance. Les élèves lui rendaient tellement la vie difficile que ses parents ont décidé de le faire changer d'école. Il n'a jamais rien dit pour moi.