All the sun [BxB]

Chapitre vingt sept - PDV RAFAEL

Le soleil n'est toujours pas levé lorsque Meghan finit par quitter le pas de mon appartement. Appartement qui d'ailleurs, n'a pas été habité depuis un long moment au vu de son état général. La poussière s'est accumulée au fil des semaines passées, recouvrant mes meubles, et une odeur de renfermé imprègne l'endroit. La lumière des lampadaires à l'extérieur lui donne un aspect fantomatique.

Je m'assoie sur mon canapé, vidé de mon énergie. Est-ce que j'ai encore tout perdu ?

Je ne peux même pas essayer de parler à Nash, Anthea, ou même à Morgane et Tommy, puisque'Isaac a littéralement explosé mon téléphone en mille morceaux après ne plus avoir supporté me voir appeler Nash sans arrêt. Il est bien resté prêt de cinq heures devant ma porte avant de finalement partir, me jurant que je ne le reverrais plus jamais, que je le dégoûtais, et que de toute façon, je pourrirais dans cet appartement seul parce que personne ne s'intéresserais assez à ce que je deviendrais. Mais ses paroles me sont passées au-dessus puisque j'étais bien trop soulagé de l'avoir enfin fait lâcher prise.

Je ne sais pas trop combien de temps je reste allongé là, dans la pénombre de l'aube, mais quand je tourne la tête pour regarder par ma fenêtre, les lampadaires dans la rue sont éteints, et le ciel est gris, attendant patiemment que le soleil vienne enfin l'éclairer de sa présence. Je décide d'aller prendre un peu l'air malgré ma promesse faite à Meghan. J'essaierais de trouver une solution plus tard, mais pour le moment, j'ai besoin de sortir de cet appartement sans vie.

Mais à peine ai-je mis les pieds dehors que je manque de renverser quelqu'un. Lorsque je lève les yeux pour m'excuser, j'ai l'impression que mon cœur dévale les escaliers de mon immeuble à l'infini. Nash est planté devant moi, me regardant avec deux grands yeux explosés de fatigue, pleins de larmes, et aussi cernés que les miens.

Ne sachant pas du tout quoi faire, ni comment réagir, je ne parle pas. Je suis déchiré entre l'envie de me jeter sur lui et de l'embrasser sans jamais me détacher de lui, ou l'envie de lui hurler dessus et de courir me renfermer dans mon appartement.

Mais je ne fais aucune de ces deux options. Lorsqu'il prend la parole, c'est d'une voix complètement épuisée.

-Maya est à l'hôpital.

Mon sang ne fait qu'un tour. Comment ça, Maya est à l'hôpital ?

-Mais elle va bien, ajoute-t-il rapidement. Elle est tombée malade pour je ne sais qu'elle raison, ils ont dû l'opérer d'urgence parce que son rein était complètement foutu. Ils en ont profité pour lui retirer sa tumeur, et tout s'est très bien passé. Elle devra rester en observation encore quelques temps, et elle aura des traitements à prendre pendant un temps mais... elle est soignée. Elle va enfin pouvoir avoir une vie à peu près normale.

Je souffle un grand coup.

-Nash, ne me fait plus jamais peur comme ça.

Il ne me répond pas à son tour, évitant mon regard. Le mien ne quitte pas son visage. Je ne l'ai pas vu pendant une journée et j'ai l'impression d'avoir manqué d'air pendant tout ce temps. Je ne dis rien, voulant le laisser mariner encore un peu. Mais je ne tiens pas très longtemps, le silence devient trop ennuyeux et gênant pour moi.

-On va faire un tour ?

Évitant toujours mon regard, Nash acquiesce timidement. Mais je le connais maintenant assez pour remarquer que ses épaules sont maintenant détendues. Il fait extrêmement froid dehors, mais le ciel est coloré d'un rose léger, et le soleil semble déjà briller et se préparer à se lever pour de bon. On décide de s'arrêter sur un banc à l'entrée d'un parc quelconque au centre-ville. Il n'est que six heures du matin, alors il n'y a pas grand monde à part quelques joggeurs, et des gens promenant leurs chiens.