All the sun [BxB]

Chapitre sept - PDV RAFAEL

« 7 Décembre »

Aussi loin que je me souvienne, je n'ai jamais manqué à mes promesses. Alors, comme promis, à partir de ce jour, je n'ai plus lâché Nash d'une semelle. Tous les matins avant de partir à la fac, je suis venu leur apporter le petit-déjeuner, et les déposer si besoin à l'hôpital ou au Planet Books. Je dois avouer qu'au début, Nash n'était pas particulièrement enchanté de me voir débarquer tous les matins devant sa porte avec un sachet de croissants et mon petit sourire en coin. Puis, plus les jours ont passé, plus lui aussi arborait un sourire en m'ouvrant la porte. Je l'aidais avec Maya après mes cours quand ses journées étaient trop longues, je l'accompagnais pour garder Olly, dès qu'un trou dans mon planning me libérait je courrais comme un dératé pour le rejoindre au magasin afin de l'aider... Au début, Anthea paraissait surprise en me voyant débarquer au magasin tout essoufflé, tout ça pour les aider. Mais après quelques semaines, seul un sourire narquois aux lèvres m'accueillait.

Je ne saurais dire si durant ces quelques semaines, j'ai su marquer des points avec Nash. Cette journée passée au magasin est restée gravée dans ma tête. Je ne sais pas ce qu'il m'a pris de lui sauter dessus de cette manière, mais honnêtement, je ne regrette pas. Quand j'ai pris conscience de ce que j'avais fait, j'ai essayé de paraître le plus normal possible même si un milliard de questions et de sensations me dévoraient. Et je crois que ça a marché. Quand je suis sorti du magasin pour aller à la fac, je me suis mis à rire comme un vrai malade. Les passants me prenaient pour un fou, et me regardaient avec de gros yeux. Et bien sûr, impossible de me concentrer sur mon cours.

Le mois de novembre a laissé place à un mois de décembre glacial. Le vent me dévore la peau à chaque fois que je mets un pied dehors. Les couloirs des amphis dans lesquels j'ai cours durant toute la matinée ne sont même pas équipés d'un chauffage. Attendant d'un air maussade que la machine à café me prépare mon cappuccino, j'essaie tant bien que mal de relire mon cours approfondi sur la Bastille, mais rien n'y fait, mes pensées sont toutes tournées vers un mystérieux jeune homme aux cheveux de jais.

Résigné, je prends mon café brûlant, et pars m'asseoir sur les seuls escaliers présents dans cette partie de la fac. Essayant de faire passer le temps comme je le peux, je déroule mon fil d'actualité Twitter. Puis, je reçois un curieux SMS de la part d'Anthea.

'' J'ai besoin de te parler, tu peux venir dans les toilettes du bâtiment C ? ''

Méfiant, mais tout de même un peu inquiet, je réponds immédiatement. De toute manière, je ne reprends les cours que dans une petite heure.

'' J'arrive ''

Je range mes fiches de révision dans mon sac, et fini d'une traite mon café. N'ayant aucune envie de passer par l'extérieur pour me rendre au bâtiment C, je décide de prendre le chemin le plus long, mais le plus chaud. Je serpente dans plusieurs couloirs et monte quelques étages avant d'arriver à destination. Lorsque je pousse la porte des sanitaires, je vois Anthea les yeux rougis, le visage tourné vers la fenêtre qui donne sur la grande cour où les étudiants adorent se promener quand il fait beau.

-Anthea ? L'appelais-je.

Elle sursaute lorsqu'elle m'entend l'appeler, et instantanément, des larmes se remettent à couler le long de ses joues. Sans réfléchir, je laisse tomber mon sac sur le sol, et vais la prendre dans mes bras. Elle se cramponne à moi comme un coquillage à son rocher. Je ne dis rien, me contentant de lui caresser doucement les cheveux pour la calmer. Après quelques minutes, elle se détache d'elle-même en reniflant et en s'essuyant le visage avec la manche de son manteau.