8. Erwin

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Des picotements désagréables dans mes yeux me réveillent alors que j'étais plongé dans un profond sommeil. Ma gorge se noue quand je repense au rêve que j'étais en train de faire. J'ouvre difficilement mes paupières : c'était la chaleur de rayons de soleil traversant les stores qui me dérangeaient tant. Des stores inconnus installés sur une fenêtre que je n'ai jamais vu, les draps qui m'entourent ont l'odeur d'une marque de lessive que je n'utilise pas, ma tête est posée sur un oreiller beaucoup plus dur que le mien. Je ne suis pas chez moi. Je ne suis pas chez moi ? Je ne suis pas chez moi putain !

Après cette conclusion, je me dépêche de passer à la constatation des dégâts. Je me retourne, la place à côté de moi dans ce lit double est libre. À part mes chaussures et mon pull, qui lui est soigneusement plié et posé sur la table de nuit, je porte tous mes vêtements. D'après ce que je vois, je n'ai pas fait de conneries hier soir. Je tente de me redresser pour m'asseoir dans le lit mais ma tête se met à tourner, qu'elle idée de merde d'avoir bu autant. Surtout que je sais très bien ce qu'il se passe quand je bois trop. Mes rêves sont comme... influencé. Je ne sais pas comment ni pourquoi mon cerveau associe l'abus d'alcool au sexe. Et donc au moment où les rayons du soleil m'ont réveillé, j'eta en train de rêver de Livaï et moi. Bon dieu que j'ai honte. J'espère que je n'ai rien dis de trop malaisant hier soir.
Pourquoi ai-je même pensé à faire ça ? C'était mon premier rendez-vous depuis longtemps avec un homme qui me plaisait vraiment, et j'ai tout fait foirer en abusant du whisky. J'ai beau essayer, je n'arrive pas à me souvenir de comment la soirée s'est terminée exactement. Mes derniers souvenirs nets s'arrêtent à peu près au dernier verre que j'ai bu, et j'ai quelques visions floues de Livaï qui me traîne depuis le bar en étant au téléphone. La suite, c'est le trou noir.

Je rassemble toutes mes forces pour me lever et marche en direction de la porte. En l'ouvrant, je tombe nez-à-nez avec Armin Arlert, un de mes élèves. Je savais qu'Eren et Mikasa habitaient chez Livaï, mais pour lui je n'en avais aucune idée. Il lève la tête pour me regarder.

– B... Bonjour Monsieur Smith, balbutie-t-il, visiblement troublé de me voir là, ce que je comprends évidemment.

– Bonjour Armin.

Il baisse le regard et fonce d'un pas rapide vers une autre pièce.

Je suis sur ce que je devine être le deuxième étage d'une maison. À ma droite se trouve la porte vers laquelle Armin s'est dirigé, et à gauche une autre porte entrouverte, j'apperçois une baignoire, la salle de bain donc. En face, il y a un escalier que j'entreprends de descendre, anxieux à l'idée de devoir faire face à Livaï après hier soir.

En bas des marches, j'atterris dans ce qui s'apparente à un salon avec une cuisine ouverte. Une grande table vide trône au milieu de la pièce. Il y a sur le côté un petit canapé sur lequel Livaï est assis, un livre à la main. Il a un sweat-shirt gris et des lunettes qu'il doit certainement ne porter que pour la lecture, il ne les avaient pas avant. Ça lui va bien.
Sûrement après m'avoir entendu descendre, il lève la tête de son bouquin vers moi.

– Oh tiens, bonjour. Je t'ai fais un thé au miel et au citron. J'ai lu sur Doctissimo que c'était efficace contre la gueule de bois. Je l'ai fais il y a plus d'une heure donc il ne dois plus être très chaud, mais je cru comprendre que tu préférais le thé froid alors...

Je me sens extrêmement embarrassé, et Livaï est si attentionné. Je culpabilise vraiment d'avoir autant bu lors de notre rencard. Je vais prendre la tasse de thé sur le comptoir puis vais m'assoir sur le canapé auprès de Livaï avec la ferme intention de m'excuser.

– Je suis vraiment désolé à propos d'hier soir. Je ne sais même pas pourquoi j'ai autant bu.

– T'inquiète pas, c'est rien.

– Comment ça s'est fini hier soir ? C'est le black out total.

Je bois une gorgée du thé que m'a préparé Livaï alors que je le vois hésiter avant de répondre à ma question. Il ferme son livre et retire ses lunettes puis tourne le regard vers moi.

– Je t'ai traîné dans ma voiture, et je comme je ne sais pas où tu habites je n'ai pas eu d'autre choix que de te ramener ici. Je t'ai mis dans mon lit et moi j'ai dormi dans le canapé.

– Hum hum, je vois, mais je n'ai rien fait de bizarre ? Genre un truc de mec bourré ?

Le malaise s'installe sur son visage. Putain, j'ai définitivement fait quelque chose de bizarre. J'hésite à le supplier de me le dire au risque de me rendre encore plus embarrassé – mais moi avec. Je pourrais aussi juste lui demander de tout oublier et vite partir de chez lui. Je n'ai pas encore réagi qu'il reprend la parole.

– Tu, hum, il s'éclaircit la gorge. Quand je t'ai couché, je t'ai retiré ton pull, et à ce moment là tu m'a embrassé.

Le rouge me monte très vite aux joues. Je suis vraiment un idiot de première. Je cache mon visage dans mes mains après avoir posé la tasse de the sur la table basse.

– Livaï je suis vraiment désolé. Je contrôle tellement rien quand je bois, je m'en veux je suis désolé.

– Hé, détends toi c'est pas grave. Ça m'a un peu surpris mais c'est pas comme si tu m'avais à faire quoi que soit...
Je fais aussi n'importe quoi quand je bois.

– Tu as gardé l'addition d'hier ? J'imagine que j'étais pas en état de me servir de ma carte bleue, je ris. Le moins que je puisse faire c'est te rembourser ma part, avec tout ce que j'ai bu...

– T'en fais pas pour ça non plus, si tu savais les montants exorbitants que j'ai payé à Hange, tes 5 petits whisky hier c'était rien.

– 5 ! je m'exclame. J'ai vraiment merdé. Tu me laisserais t'inviter à déjeuner pour me faire pardonner ?

– Hum ça se discute. Si on va manger au restaurant la tentation de commander un verre pourrait te venir...

– Alors chez moi ? Je n'ai pas d'alcool à la maison.

– Comme ça ça me va.

Parents - fanfiction Eruri Où les histoires vivent. Découvrez maintenant