Jeu dangereux

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- Il suffit. dit Méliodas en tirant la jeune succube par les cheveux pour lui signifier d'arrêter la gâterie qu'elle était en train de lui faire, Ça en devient ennuyeux.
- Je peux faire autre chose, si vous le désirez maître ...
- Non, en fait je crois que je suis las de toi, va me chercher une de tes sœurs car vraiment tu me fatigues.
- Bien, maître ...

Allongé sur le lit royal qui lui a été réservé, le prince se délecte d'un des meilleurs vins du royaume, pensif. D'un bond, il se relève, la précédente discussion qui s'est déroulée entre son frère et lui, trotte dans sa tête. Comment peut il éprouver des ... "sentiments" pour cette succube ? Cette être inférieur qui ne mériterait que d'être asservie par leur père. D'ailleurs pourquoi ne l'a-t-il pas encore fait ? Tout cela le dépasse.

- Vous m'avez fait mander maître Meliodas ? dit Kheylis en entrant, accompagnée de sa soeur aînée
- Hmm ? Ah oui, finalement je ne vais pas avoir besoin de tes services, saurais tu où se trouve mon frère ?
- Le prince Zeldris ?
- De qui veux tu donc que je parle ? Bien sûr du prince Zeldris. Alors le sais tu ?
- Non, je ...
- Décidément, vous êtes toutes plus insignifiantes les unes que les autres !
- Moi... Moi, je sais, maître... répond la soeur

Asmodia continue de caresser la nuque de Zeldris, l'embrassant langoureusement puis, prise d'une envie irrésistible, elle descend ses mains sur sa ceinture et lui défait rapidement. Excité par ce geste, le prince lui plaque violemment les mains au sol, caresse sa cuisse puis se frotte à elle tout en continuant de l'embrasser.

- Zeldris... gémit-elle

A l'aide d'une de ses mains, la jeune fille lui caresse l'entrejambe, aussitôt il lui mord violemment la lèvre, la rapprochant encore plus de lui.
"Viens à moi..." entend il soudain, il s'arrête un instant pour la regarder dans les yeux, était ce sa voix ? Non, elle n'a rien dit, pourtant il aurait juré que c'était elle... La princesse continue de le caresser puis, ne voulant plus attendre, saisit son attribut pour l'inciter à la pénétrer.

Ondia détourne le regard, ne voulant pas voir les détails de leur premier ébat intime.

Intense et tendre à la fois, la future souveraine sent qu'elle ne va plus tenir longtemps. Une vague de chaleur envahit tout son corps, ses yeux convulsent, elle l'embrasse encore mais il ne s'agit plus d'un baiser ordinaire. Asmodia n'arrive plus à se contrôler et, petit a petit, elle sent son énergie vitale la transcender. A chaque baiser, elle s'en nourrit sans arriver à se maîtriser...

" Je ne veux pas le tuer !" pense-t-elle

Paniquée et ne sachant comment résister à cette envie incontrôlable, elle le repousse violemment. La violence est si intense, que le prince se retrouve projeter dans l'eau du lac.

- Asmodia ?

Affolée, la princesse s'éloigne en courant à travers la grande foret qui entoure l'étendue d'eau tandis que Zeldris rejoint la rive, déboussolé et dans l'incompréhension la plus totale. 
Derrière l'un des grands arbres qui habitent la forêt, l'héritière du trône pleure à chaudes larmes, se cachant le visage au creux de ses mains.

- Asmodia ? Asmodia, réponds moi ! hurle-t-il en avançant dans la forêt, la cherchant des yeux tout en se rhabillant mais la jeune fille reste silencieuse, honteuse de ce qui vient de se produire, Asmodia, je sais que tu m'entends... Je....Je suis tellement désolé ... Je ne sais pas ce qui m'a pris... Je ne suis qu'un imbécile ...
- Ce n'est pas de ta faute. répond au loin la voix de la princesse, comme un écho retentissant de toute part
- Si, sinon jamais tu n'aurais réagi ainsi, je me suis laissé dominer par mes désirs mais je n'aurai pas dû...
- Zeldris ! Ce n'est pas de ta faute mais de la mienne. Si nous avions continué tu serais mort, jamais tu m'entends, jamais je ne permettrai qu'une telle chose arrive...
- Je ne comprends pas.
- Il en est ainsi chez les succubes, lorsque nous nous unissons, notre partenaire meurt après lui avoir aspirer toute son énergie vitale...

Toujours dissimulée par l'immense tronc, elle peut l'observer et, au fur et à mesure qu'il se rapproche, l'héritière du trône d'Oscarath se mord la lèvre inférieure, retenant ses pleurs.

- C'est vrai, j'avais oublié ce détail mais je suis certain qu'il est possible de le contrôler.
- Non...

De nouveau nez à nez, Zeldris tend la main pour lui caresser la joue mais elle se recule, lui faisant un geste de négation de la tête. D'un pas, il se recule à son tour, réalisant que s'il continue, il n'y aura pas d'autres issues que la mort. Alors, Il abaisse sa main, avalant péniblement sa salive, les dents serrées et, sans rien dire, il s'éloigne, ressentant le besoin de réfléchir. Asmodia ne le retient pas, s'écroulant au sol contre le tronc qui lui offre la sensation d'être dissimulée du reste du monde, ou presque...

- En effet, tu es un imbécile, mon cher petit frère... murmure Méliodas après avoir observé toute la scène




Le crépuscule descend doucement sur le royaume d'Oscarath, dans sa chambre, assise sur les genoux, les mains à plats, Oprah regarde son sceptre avec attention et dévouement. Ses joues sont recouvertes d'eau mais aucun son ne sort de ses lèvres, ses yeux sont bordés de cernes noires mais le sommeil ne vient pas la chercher. Dans ce silence presque chaotique, un bruit survient, la régente n'est pas surprise, il était certain qu'il viendrait, tôt ou tard.

- Entre Burach...

D'un pas hésitant, le jeune homme s'avance dans la chambre de celle qui a veillé sur lui depuis sa plus tendre enfance. Les mains tremblantes, il ne sait par où commencer mais une question lui brûle les lèvres et l'heure est venue pour lui de la poser.

- Allons, pourquoi te montres-tu si hésitant ? Tu sais que tu peux tout me dire ...
- Oprah, cet après-midi... Asmodia nous a rejoint, elle est venue à mon secours et sans elle ainsi que sans le prince Zeldris, je serai ne sûrement plus de ce monde à l'heure qu'il est...
- En effet.
- Seulement, lorsque la princesse est arrivée, j'étais complètement recouvert de blessures, mon ventre était pratiquement fendu en deux...

La vieille sage reste statique, silencieuse, attendant qu'il pose sa question avec appréhension.

- Oprah, répondez moi honnêtement, j'aime Asmodia comme si elle était ma soeur mais... comment est-ce possible ? Comment a-t-elle pu guérir mes blessures d'un simple baisé ?
- Je ne peux répondre à cette question...
- Pourquoi ?
- Parce que la réponse ne m'appartient pas.
- Je ne comprends rien, vous êtes là régente, celle qui sait tout, comment la réponse pourrait elle ne pas vous appartenir ?

La vieille femme regarde dans le vide, les mains désormais rejointes, bien sûr qu'elle sait la réponse mais elle sait également qu'il ne lui ai pas permis de lui dévoiler. Tout a coup, un grand fracas survient, suivit d'éclats de voix qui interviennent a leur tour. Aussitôt, avec l'aide de Burach, Oprah se relève, sort de sa chambre et voit plusieurs servantes supplier le prince Méliodas. Dans l'incompréhension la plus totale, la régente s'avance vers le jeune homme, inquiète.

- Prince Méliodas, rencontreriez vous un problème ?
- En effet. Mon frère et moi même allons partir immédiatement.
- Comment ? lance son cadet en entrant dans le couloir après avoir entendu les paroles de son aîné retentir dans tout le palais
- Tu m'as très bien entendu, nous rentrons.
- Notre séjour n'est pas censé se terminer aussi tôt, nous n'avons pas encore fini de [...]
- Inutile, j'en ai bien assez vu.

Sans plus attendre, le blondinet traverse l'immense couloir pour se diriger vers la porte centrale du palais, poussant l'épaule de son frère au passage. Asmodia, accompagnée de sa soeur, Jézadel, arrive en courant après avoir entendu les servantes hurler.

- Que se passe t il ? demande t elle à sa nourrice
- Il semblerait que nos invités aient décidé de partir plus tôt que prévu.
- Je suis navré. répond le prince Zeldris en inclinant légèrement la tête, Je vous remercie de votre accueil, portez vous bien.

Sans adresser le moindre regard à la princesse, le jeune homme tourne les talons pour rejoindre son frère. Devant tant d'indifférence et de froideur, le coeur de la future souveraine se fend en mille morceaux, sa soeur le ressent immédiatement et, par réflexe, elle lui prend la main. A peine eut-elle fait ce geste de tendresse qu'Asmodia s'effondre en larmes, serrant cette main réconfortante, le corps tremblant de chagrin. 

C'est fini, non seulement elle ne reverra plus le prince Zeldris mais en plus, le roi des démons va être très mécontent en apprenant ce qui vient de se produire...

Asmodia, reine des succubesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant