La pluie, les orages et les nuages sombres, voici donc le paysage qui domine les terres d'Oscarath depuis le rejet violent du prince envers la reine. Nombreux sont les oscarathiens qui craignent leurs souveraines mais la crainte continue malgré tout de dissimuler une douce affection mélangée à une profonde admiration. Chaque sujet vouant un culte à celle qui, malgré les tensions ambiantes, les protège des ennemis toujours plus nombreux.
Au sein du palais, les questions se bousculent, Burach, l'ami et frère adoptif de la reine se remet lentement de ses blessures, seulement un mystère persiste, pourquoi les archanges lui ont-ils laissé la vie sauve ?
- Tu dois le faire Jézadel, toi seule est en capacité de prouver si nos soupçons sont justifiés ou non.
- Oprah, il s'agit de mon frère, comment pouvez vous imaginer qu'il soit capable d'une telle trahison ?
- Je l'ai déjà vu nous trahir dans l'une de mes visions.
- Voulez-vous réellement parler de "votre vision" ? En êtes vous réellement certaine ?Le visage ridé se crispe, elle n'apprécie pas le ton qu'elle emploie, d'un mouvement maladroit, la sage s'avance pour être certaine qu'elle l'entende sans avoir à haussé sa voix.
- Qu'essaies tu d'insinuer ? Que je mens sur ce que j'ai vu ?
Soudain des bruits de talons sur le sol carrelé font leur apparition, résonnant tel une douce mélodie a travers les couloirs du palais. Le tissu noir de la grande cape sertie d'améthyste virevolte au gré des pas élégants de la souveraine du royaume. Avec calme et prestance, la jeune femme s'avance, poussant à la révérence toutes les personnes présentes dans l'immense hall décoré de tapisseries mauve.
- La trahison ne saurait être pardonnée. intervient la reine, en ondulant telle une danseuse céleste, Tous ceux qui oseront déroger à cette règle se verront payer cher cette offense.
Les yeux rouges de Jézadel brillent, la tension entre son professeure et elle n'est pas redescendue mais Asmodia ne s'émeut aucunement devant cette scène.
Le temps n'est plus aux lamentations et aux chamailleries, la guerre fait rage et la reine sait que ce n'est qu'une question de temps avant qu'elle ne vienne toquer à leurs portes. Songeuse, elle les abandonne un instant pour s'avancer vers l'arbre sacré des chuchoteurs, au coeur du jardin intérieur du palais, celui qui arbore de majestueuses fleurs mauves. Son tronc noir et brillant abrite une sève exceptionnelle aux vertus incroyablement utiles, d'aucun dise qu'une seule goutte de ce rare nectar suffit à décupler les capacités de n'importe quel être vivant.- Majesté, dit un garde en entrant à toute vitesse dans le jardin, Izraf, du clan des vampires, demande une audience.
- Vraiment ? Fais le entrer.Le garde s'exécute et, quelques secondes après, deux autres gardes entrent, accompagnés du chef des vampires, enchaîné de la tête aux pieds. Mécontent, l'homme à la musculature imposante grogne, se dégageant comme il le peut de ses geôliers mais la reine ne détourne pas le regard, feignant de l'ignorer.
- Reine Asmodia, on ne m'avait point menti sur votre beauté légendaire. dit-il en inclinant légèrement la tête, Mais, je dois bien avouer que malgré tout ce que l'on peut raconter, aucune tirade ne saurait vous rendre justice.
- Les flatteries sont toujours agréables à entendre bien que futiles. Dis-moi Izraf, toi qui connais mes lois, quelle peut bien être la raison de ta venue jusqu'ici ? elle se retourne, le parcourant des yeux avec lenteur puis plonge dans son regard noir pour le déstabiliser, Que pourrait bien vouloir le chef des vampires, laqué du roi des démons, d'une reine telle que moi ? A moins que ce ne soit lui qui t'envoie ?
- Votre magnificence, je vous assure qu'il ignore tout de ma venue et... il secoue la tête pour montrer son inconfort dû aux chaînes oppressant son cou, Je préférerai que l'ignorance soit son nouvel ami.
- Continue.
- Voyez-vous, j'aspire à autre chose que servir le roi des démons.
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Asmodia, reine des succubes
FanficAsmodia ne comprend pas pourquoi les différents clans se font la guerre, son rêve est de vivre en paix et surtout d'aimer à la manière dont les humains aiment. Ah les humains, quelles créatures fascinantes. Si la princesse le pouvait elle en deviend...