the hidden secret

Chapitre 2

Je soupire et observe la tenue posée sur mon lit : un jean et un pull rouge. Comme j'ai les cheveux bruns, ce dernier m'ira bien au teint.

Un jour, à Seattle, j'ai décidé de faire les magasins, souhaitant clouer le bec à toutes ces pestes pour leur prouver que moi aussi, je pouvais porter des habits à la mode. Mais je n'ai pas eu l'occasion de leur montrer. Ici, l'opportunité de recommencer à zéro s'offre à moi. La première impression est très importante. Ainsi, je pourrais me noyer dans la masse. Vêtue comme une lycéenne« normale », et non comme avant, avec des énormes pulls ou des pantalons amples, personne ne me remarquera. C'est ce que je désire par-dessus tout.

Une fois habillée, je me dirige vers la salle de bains. Déjà, au bout du couloir, j'entends ma mère s'affairer dans la cuisine. La connaissant, elle est en train de me préparer un petit-déjeuner digne d'une princesse. Alors que manger le matin m'écœure. Je me débarbouille le visage et me brosse les dents avant de la rejoindre.

Comme je l'imaginais, sur la table reposent le pot de sirop d'érable et une assiette avec une montagne de pancakes.

— Coucou, ma chérie, tu as bien dormi ?

Prête pour ton premier jour de cours ?Je me contente de hocher la tête. Tant que je n'ai pas bu une goutte de thé, je ne suis pas apte à répondre à toutes ses questions.

Ma mère ne demande rien de plus et pivote en direction de la poêle.

En silence, je m'installe à table et, heureuse de constater que ma tasse fumante est là, je m'en empare. Mes doigts tapotent nerveusement la table.

L'angoisse est à son comble, me compresse la poitrine à cause du premier jour de cours qui m'attend.

Faites que tout se déroule bien !

***

À peine ai-je franchi le portail de mon nouveau lycée, que je sens tous les regards se diriger vers moi. Des bouffées de chaleur me prennent d'un coup et mes jambes tremblent à chaque pas. Je déteste être le centre de l'attention et là, c'est bel et bien le cas. Je passe devant plusieurs groupes d'élèves qui me dévisagent comme si j'étais une extraterrestre.

Une fois à l'intérieur de l'établissement, un immense bâtiment d'une blancheur impeccable, je traverse un long couloir rempli de casiers à codes, tout en gardant la tête baissée. Mes joues sont en feu, l'envie de déguerpir d'ici se fait de plus en plus forte, mais je dois me rendre dans le bureau de la directrice pour avoir des informations concernant ma classe et mon emploi du temps.

Je suis soulagée de le trouver si vite, ne m'imaginant pas demander ma route à qui que ce soit. Au moment où je pose une main sur la poignée, la porte s'ouvre à la volée. Quelqu'un sort et me percute de plein fouet. Je perds aussitôt l'équilibre et m'étale sur le sol. Mon sac à dos vole un peu plus loin et le rire de quelques personnes résonne derrière moi. Moi qui souhaitais me faire discrète le premier jour, c'est raté. Les fesses à terre, je redresse la tête.

Oh non... Il ne manquait plus que lui.

— Pour quelqu'un qui aime reluquer les gens, tu ne regardes visiblement pas devant toi.

Mes yeux lui lancent des éclairs. J'attends qu'il me tende la main pour m'aider à me relever, mais il ne bouge pas. Il se contente de m'observer, un sourire moqueur dessiné sur ses lèvres.

— Tu aurais pu faire attention au moins, râlé-je.

Il hausse ses épaules d'une manière nonchalante. Ses prunelles claires restent braquées sur moi et son air sadique commence à me taper sur les nerfs. Inutile de perdre mon temps, je me mets debout, puis ramasse mon sac à dos.