Catastrophe

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Kageyama
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Mercredi. C'est sans doute la journée la plus chargée dans mon emploi du temps mais aussi la plus ennuyante. 4h de biologie animale, la matière que je supporte le moins. Ajouté à ça, de la biochimie ...
Cela pourrait être intéressant mais étudier des mollusques, des araignées, des vers et toutes autres animaux ce n'est pas pour moi.

En pleine réflexion existentielle sur les matières de ma journée, quelqu'un vient me parler.

- Bonjour Kageyama, comment vas - tu ?

- Salut Alice. Je vais bien merci, et toi ?

- Un peu déprimée par la journée qui nous attends mais sinon tout va bien pour moi. Une troisième personne nous rejoint, Yukie.

- Oh, c'est le beau brun !

Trop tard, Alice n'a pas le temps de dissuader son amie de m'appeler de cette façon. Je reste perturbé et apparemment elle aussi.

- Bah quoi ? C'est comme ça que tu me parles de lui.

Oh qu'Alice est gênée. Et moi-même.

- Bon vous venez ? Tu t'assois avec nous, Kageyama ?

Nous partons nous installer. Alice entre nous deux.
C'est étrange de ne pas passer la moitié du cours à regarder cette fille. Je peux apercevoir un léger maquillage accompagnant ses yeux, seulement du fard à paupières si je me souviens bien que ce soit comme ça qu'on appele ça. Je peux aussi confirmer qu'elle est vraiment belle.

- J'ai quelque chose sur le visage ?

Pris en flagrant délit.

- Ah non, je voulais te demander si tu avais compris le truc avec la coenzyme A ?

Elle m'explique ce que je comprend déjà. C'était seulement une excuse.
Le cours se passe finalement bien, tous ce que l'enseignante explique, je le comprend. Et midi arrive très vite.
Nous sortons tous les trois et naturellement nous nous dirigeons vers le restaurant universitaire sans même s'être demandé si l'on mange ensemble.

- Kageyama ? Tu ne m'attends même plus ?

- Akaashi ! Oh Akaashi, je te présente Alice et Yukie.

- Tu es le petit ami de Bokuto Kotaro ? Demande Yukie très enthousiaste et toute excitée.

Nous les regardons avec des grands yeux, choqués que quelqu'un ait reconnu si vite mon ami.

- Elle s'est trompée c'est ça ? Demande Alice.

- Non, non pas du tout. Mais tu connais Kotaro, enfin Bokuto ?

Nous continuons d'avancer en même temps que nous parlons.

- Et bien c'est un joueur très connu alors on sais qui il est et tu es souvent en couverture avec lui sur les magazines de volley.

- Alors vous aimez ce sport ?

Un sourire se dresse sur mon visage.

- C'est un sport qu'on aime beaucoup. Par contre on le joue en tant qu'amateur seulement.

- C'est comment de jouer avec le champion de l'équipe nationale ? Demande Alice.

Nous répondons en même temps

- Facile.

- Difficile.

Nous rions légèrement.

- Pour toi c'était facile parce que tu as joué avec lui trois ans et que t'es le seul à le comprendre. Je peux te dire qu'avec Atsumu on galère un peu à jouer avec lui. Depuis les stages nationaux, c'est super dur.

- On est comme toi et Hinata j'imagine.

Yukie s'arrête et m'interpelle.

- Tu as bien du "stages nationaux" Kageyama ?

Alice me devance en répondant avant moi.

- Tu pourrais m'écouter quand je te parle quand même. Je te l'ai déjà dit qu'il venait de rentrer dans l'équipe nationale.

Elle finit par me regarder. Sa voix, dans sa phrase transmet de l'admiration envers moi, mais son expression ... elle boude envers son amie.

Note à moi-même, elle est un peu susceptible.

- Arrête de le regarder comme ça, tu vas lui faire peur.

Elle reprend ses esprits et par la même occasion manque de tomber. In - extrémiste Yukie la rattrape et lui parle quelques mots en français j'imagine. Je ne comprend pas, Akaashi non plus. Nous nous regardons d'ailleurs, et comme moi, il a du mal à se retenir de rire.

Comment a t - elle pu trébucher alors que rien ne lui bouchait le passage ?

- Allez - y, vous pouvez rire. Sachez qu'il n'y a pas un jour ou je ne trébuche ou que je ne tombe pas.

- Cette fille est une vraie catastrophe. Renchérit Yukie.

Doucement mais sûrement j'apprends à la connaître. En plus de savoir qu'elle est plutôt cache et sans-gêne au quotidien, elle est très tête en l'air. Il y a déjà quelques semaines que nous parlons. Malgré cela, elle semble cacher ce qu'elle ressens vraiment et ce qu'elle est vraiment.

Le repas se passe sereinement. A vrai dire il n'y a aucune raison pour avoir le contraire.
Nous en apprenons plus sur leur condition. Deux françaises arrivées de France au second semestre de première année de licence, elles sont ici pour au moins jusque la fin de la troisième année. Yukie possède des origines Japonaises du côté de sa mère et Alice est française des deux côtés.
Le sujet des parents semble délicat, du moins pour Alice. Yukie nous en parle ouvertement et avec le sourire. Lorsqu'un sujet paraît sensible, cette dernière est là pour détourner la question. Quand viens le sujet des frères et soeurs, Alice se munit d'un sourire sincère. A travers ses yeux, nous pouvons voir tout l'amour qu'elle leur porte. Elle les aime plus que tout, j'en mettrai ma main à coupé.

L'après-midi s'est passé de la même façon que le midi, dans le calme et la sérénité. Bien que les matières ne soient pas mes préférés, je reste attentif le plus longtemps possible.

En rentrant dans mon appartement, je le retrouve quelque peu en bazard. Hinata. Il ne peux y avoir que lui pour avoir fait ce genre de choses.

- Oh Kag, je ne t'attendais pas si tôt. Ne t'inquiète pas je vais tout ranger d'ici 20 minutes. C'est juste que je retrouve plus ma deuxième basket alors pour l'entraînement ça devient compliqué si tu vois ce que je veux dire.

- T'as plutôt intérêt.

Mon appartement est assez grand pour une seule personne. Bien trop grand même. Deux chambres, une grande salle de bain, un séjour - salon - cuisine très grand également. Je ne serai dire le nombre de mètres carrés mais quand mes parents ont acheté cet appartement, je n'ai eu mon mot à dire. Je devais le prendre, c'est tout et être content du fait qu'ils me le payaient. Alors que si ça ne tenait qu'à moi, je préférais me débrouiller seul et avoir quelque chose de plus petit.
Quoi qu'il en soit, quand les deux garçons partiront d'ici, je me sentirai sans doute seul. Je ne leur admet pas mais leur présence donne de la vie à cet endroit.

~ A suivre

Les regards ne trompent pas [en pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant