Misy Tantara HS - La clef des sentiments

CHAPITRE 3

Cléo fut surprise de découvrir la personne qui se trouvait sur le pas de sa porte. Elle ne s'attendait pas à le voir de si tôt. Elle marqua un temps d'arrêt face au sourire éclatant de son visiteur.

Il la regarda avec malice se délectant d'avance de la suite des évènements. Il savait que la convaincre de l'accompagner à cette soirée ne serait pas chose aisée, mais il devait tout de même tenter et le lui proposer. Il détestait ce genre de soirée mondaine où tout le gratin se réunissait et où les femmes usaient de multiples stratagèmes pour gagner, ne serait-ce qu'un instant, des miettes de son attention. Il adorait venir accompagner de sa douce et pétillante Cléo, elle était tellement anticonformiste, malgré le fait qu'elle ait évolué dans ce milieu, et la voir choquer ces dames, qui rêvaient d'être à sa place, était son petit plaisir personnel.

Et il était hors de question qu'elle échappe à cette soirée-là en particulier. Depuis que les médias soupçonnaient une idylle entre eux, elle se montrait de moins en moins à son bras et il l'avait laissée partir pour Strania afin de faire ses preuves, avait-elle dit. Mais, aujourd'hui, il estimait lui avoir donné suffisamment de liberté et il était temps maintenant qu'il se mêle à nouveau de sa vie, comme il avait adoré le faire jusque-là. Elle le laissait faire la plupart du temps, car elle savait qu'il n'avait que son bonheur en tête.

Toutefois, ce qu'il aimait avec Cléo, c'était son caractère bien trempé. Elle en avait besoin avec le métier qu'elle avait choisi d'exercer, mais il s'était forgé au cœur même de l'enfer qu'elle avait côtoyé dans son enfance, si enfance, on pouvait appeler le cauchemar qu'elle avait vécu. Par conséquent, lorsqu'elle n'était pas d'accord avec quelque chose ou quelqu'un, elle n'hésitait jamais à donner son point de vue et à le défendre peu importe l'interlocuteur qui lui faisait face. Et c'était cela, plus que tout, qu'il aimait chez elle.

Il faut dire aussi que sa Cléo était une jeune femme remarquablement belle et dotée d'une intelligence hors du commun. Elle avait une mémoire absolue, qui faisait sa force et sa faiblesse. Il y a avait, en effet, des choses pour lesquelles elle serait prête à tout pour les oublier. Mais sa mémoire lui avait permis d'acquérir un énorme éventail de compétences qu'elle était en mesure d'exploiter facilement grâce à son intelligence et à ses raisonnements logiques.

Et une grande part du succès, qu'il avait aujourd'hui, n'avait été possible que grâce à elle. Et c'est pour ça qu'il était là ce soir, espérant de tout son cœur réussir à l'entraîner à cette soirée, parce que, plus que tout autre au monde, il voulait que cette femme, sur qui il avait veillé, soit enfin heureuse et comblée.

— Tu es enfin là, dit-il à la jeune fille, je suis déjà passé ce matin et en début d'après-midi mais tu étais absente !

— Je travaillais Max, je viens juste de rentrer et j'allais repartir à un rendez-vous.

Maximilien avisa sa tenue et leva un sourcil sceptique.

— Pas romantique Max, c'est pour le travail, déclara-t-elle en levant les yeux au ciel. Je vais voir Zackaria Krytchek, le responsable de la sécurité de K.R Industrie.

— Depuis quand, tu mets volontairement les pieds à la K.R Industrie ? Demanda l'homme surpris et véritablement intrigué par sa réponse.

— Depuis que je dois obtenir des informations pour l'enquête sur laquelle je bosse. Et tu ne devais pas arriver que demain ? Mes colocs ne partent en vacances que demain matin.

— Mon rendez-vous a été avancé. Ne t'inquiète pas, je séjourne à l'hôtel. Je ne m'installerai ici que demain, comme convenu.

Il savait que les deux colocataires de la jeune fille ne portaient pas les hommes riches dans leur cœur, il ignorait pourquoi, et à vrai dire, il s'en fichait, et comme il ne souhaitait pas créer de tensions entre elles, surtout lors de leur dernière soirée ensemble, il avait décidé de prendre une chambre à l'hôtel pour la nuit. D'autant que cela lui permettait également d'avoir une certaine souplesse, même si Cléo n'était pas une hôtesse exigeante et qu'il pouvait agir comme bon lui semblait quand il était chez elle.