CHAPITRE 4

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Après avoir traversé la horde de journalistes, qui hurlaient leurs questions à leur passage, se demandant qui était la mystérieuse jeune femme dissimulée sous sa cape et qui accompagnait le leader mondial de la technologie, ils arrivèrent finalement à l'entrée du hall où se tenait la réception.

Ils furent accueillis par Boris, le vice-président de l'entreprise, qui s'était dépêché de saluer l'invité d'honneur à l'annonce de son arrivée. Il fut, toutefois, surpris de voir Maximilien accompagné. Il faut dire que depuis trois ans, il préférait sortir seul plutôt que mal accompagné. Cléo avait gardé la capuche de sa cape, qui lui descendait jusqu'au nez, de sorte que l'homme ne pouvait pas la reconnaître.

Comme elle l'avait dit à Maximilien, elle n'était pas la bienvenue dans cet endroit puisqu'elle était flic et que les membres de sa profession n'étaient pas toujours appréciés.

Quand, elle rencontrait Zach, ils se retrouvaient dans le café juste en face, et la seule fois où elle avait pénétré dans cet endroit, c'était trois ans plus tôt pour une affaire liée à un réseau de prostitution. Son supérieur de l'époque pensait dur comme fer que Kaelen trempait dedans jusqu'au cou alors qu'en réalité, il était complètement innocent. Cela lui avait valu de se faire virer et c'est elle qui avait été mutée à sa place.

— Nous ignorions que vous viendriez accompagné, dit Boris curieux de connaître l'identité de la mystérieuse jeune femme qui se tenait à ses côtés.

— Allons, Boris, je ne pouvais décemment pas venir seul à cette soirée et par chance mon amie était disponible.

— Je n'ai pas vraiment eu le choix, répondit-elle renfrognée tout en enlevant sa capuche.

Elle s'était dite qu'il valait mieux qu'elle passe le pas de cette porte en étant reconnue avant plutôt qu'après ... Elle n'était pas sûre du traitement qu'on lui aurait réservé alors. Après tout, le fondateur de K.R Industrie avait appartenu à la mafia avant de diriger ses affaires de manière légale.

— Lieutenant Saint-Laurent, déclara-t-il surpris.

Sa stupeur était tellement comique qu'elle eut grand mal à se retenir de hurler « surprise ! ». Mais elle savait qu'il ne l'aurait pas bien pris. Et ça n'aurait pas arrangé ses affaires.

— Et oui, c'est bien moi, dit-elle en dissimulant son sourire.

— Vous n'avez pas d'invitation ? Déclara-t-il sèchement.

— À quoi bon, puisqu'elle m'accompagne. J'ignorais que je devais lui fournir une invitation. Mais entre nous, vous n'avez pas tellement le choix, elle vient avec moi ou je ne viens pas du tout, s'exprima Maximilien avec un sourire mielleux si terrifiant qu'il lui donna des frissons.

Ainsi remis à sa place l'homme referma et ouvrit la bouche à la manière d'un poisson rouge, son regard passant de Maximilien à la jeune femme et inversement. Sa stupeur remise, il bredouilla un « veuillez m'excuser, je reviens tout de suite » et partit en courant comme s'il avait le diable à ses trousses.

— Je l'aimais bien avant, mais s'il ne sait pas gérer des imprévus de ce genre, cela peut être dangereux, dit-elle pensive à l'homme qui l'accompagnait.

— Je sais, je l'ai dit à Kaelen.

Cléo se tourna vers lui et leva un sourcil à son attention.

— Vraiment, dit-elle, et cette petite mise en scène était prévue pour lui prouver que tu avais raison ?

Il haussa les épaules, un sourire rusé peint sur son visage. Ce vieux filou ! Pauvre Kaelen, elle avait presque pitié de lui. Presque, seulement ! Rappelez-vous, ils ne s'aimaient pas beaucoup. Cléo fut sortie de ses pensées à l'arrivée du grand patron.

Misy Tantara HS - La clef des sentimentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant