Misy Tantara HS - La clef des sentiments

CHAPITRE 9

L'examen clinique de Jenny O'Neill ressemblait beaucoup à celui de Sandra Miller et des précédentes victimes. Mais cette fois-ci, elle semblait avoir été séquestrée beaucoup plus longtemps. Elle était terriblement maigre et ses premières analyses de sang montraient des signes évidents de malnutrition.

Cléo envoya un message à ses collègues, qui interrogeaient les parents et les amis de la victime, pour qu'ils essaient de découvrir avec précision depuis quand exactement elle avait disparu. Elle reprit son examen essayant de déterminer combien de temps qu'elle avait passé entre les mains de ce malade.

Elle estimait que les plus vieilles blessures remontaient à environ trois semaines. Trois semaines, c'était le temps qui s'était écoulé entre la découverte des corps des deux jeunes filles. Elle envoya un second message à Jack pour savoir si son téléphone avait été retrouvé. Il lui répondit que non, quelques instants plus tard.

Un doute s'immisça dans son esprit. Pour vérifier sa théorie, elle rejoignit son équipe, à l'étage supérieur, dans la salle d'interrogatoire. Ils étaient justement en train de discuter avec les parents de Jenny. Elle ouvrit la porte et fit irruption dans la pièce.

— Devait-elle venir passer Noël chez vous ? Demanda-t-elle au couple sans tenir compte du regard noir que lui lançaient les deux hommes.

— Oui, lui dit la mère, mais elle a eu un empêchement, à la dernière minute.

— Vous a-t-elle prévenu par texto ou par téléphone ? Continua-t-elle.

— Texto, répondit le père sans comprendre où elle voulait en venir. Tout comme le reste des personnes présentes dans la pièce.

— Et vous avez réussi à la joindre depuis ?

— Non, elle avait dit qu'elle serait très occupée et qu'on ne pourrait pas la joindre. On a essayé de lui parler pour lui fêter un joyeux Noël et un bon anniversaire, mais elle n'a jamais décroché, dit la mère en sanglotant.

— Désolé, dit le père, nous ne vous sommes d'aucune utilité, nous habitons trop loin.

— Au contraire, dit-elle, vous m'avez beaucoup aidée. Je vous remercie, mais je dois vous laisser.

Elle quitta la salle sans un mot, laissant tout le monde dans l'incompréhension. Jack lui courut après et tenta de la rattraper.

— Cléo ! C'était quoi, ça ? Où tu vas ? Attends-moi !

— Pas le temps de t'attendre. Je vais voir ta petite amie pour vérifier ma théorie.

— Rina n'est pas ma petite amie.

— Pourtant vous couchez ensemble, non ?

— Notre vie privée ne te regarde pas, gronda-t-il contrarié.

Elle leva les yeux au ciel, amusée. Ça ne devait pas être très rose au pays de l'amour !

— C'est quoi ton hypothèse ?

— Je te le dirai quand j'aurais trouvé Rina et vérifié quelque chose.

Elle arriva enfin devant la porte de son bureau et entra sans prendre la peine de toquer.

— Rina ! Tu pourrais pirater le téléphone de la victime ? L'interrogea-t-elle tout excitée.

— Bonjour à toi aussi, Cléo, toquer et s'il te plaît, c'est pour les chiens ? Lui répondit-elle grognon.

— Désolé, Rina, c'est urgent, dit-elle avant d'ajouter un s'il te plaît.

— Bon tu veux savoir quoi exactement ?