Misy Tantara HS - La clef des sentiments

CHAPITRE 20

Ils l'avaient retrouvée, mais dans quel état. Si ses blessures ne semblaient plus saigner, son corps était parsemé de cicatrices. Elle semblait perdue, sans vie, comme absente de son propre corps. Kaelen s'approcha d'elle et la libéra de ses liens. Il la prit dans ses bras et lui murmura à l'oreille des mots doux et rassurants. Arrivé dans le salon de la maison, il l'emmaillota dans un plaid qu'il trouva sur un canapé et s'y assit en attendant que Maximilien passe sa rage sur le couple dans la cave.

Son attention était focalisée sur la jeune femme dans ses bras. Cela lui était complètement égal d'entendre les cris de douleur de Lili, elle n'était plus rien pour lui et ses hurlements étaient devenus, au contraire, une douce mélodie à ses oreilles, trouvant écho à la haine qui noircissait son cœur à son égard. Maximilien revint bientôt recouvert de sang. Il regardait Cléo avec insistance en fronçant les sourcils.

Kaelen suivit son regard et vit qu'elle les regardait, sourcils froncés, comme si elle essayait de comprendre ce qui se passait ou de dire quelque chose sans y parvenir. Elle finit par lui sourire et s'endormit dans ses bras, apaisée. Il embrassa son front d'un léger baiser et la berça doucement. Quand il la sentit profondément endormie, il focalisa à nouveau son attention sur l'homme qui était comme un père pour la jeune femme.

— Où sont-ils ?

— Accroché aux anneaux de la chambre, évanouis. Je me suis dit qu'il valait mieux qu'ils restent en vie et soient interrogés pour que tu puisses être enfin disculpé.

Il le regarda surpris. Il avait pensé à ça dans sa frénésie meurtrière.

— Elle est libre, c'est tout ce qui compte, lui dit-il suivant le cours de ses pensées.

La culpabilité les rongeait. Si seulement ils avaient découvert plus tôt que c'était Lili la taupe. Heureusement que le contact de Kaelen avait réussi à remonter la piste rapidement. Lili avait beau être douée en informatique, il y en avait de bien meilleurs qu'elle et eux travaillaient pour le gouvernement. Ils avaient réussi à remonter sa trace assez rapidement. Elle avait acheté son téléphone sous un autre nom, et coup de chance pour eux, toutes ses identités se regroupaient sous un seul et même pseudonyme : celui de Lilith Patersen.

Après quelque recherche plus approfondie, ils avaient découvert que Robert Grey et elle étaient recherchés par inter-pôle pour le double homicide de Suzan Patersen et celui de son époux Christian Patersen. Le FBI avait été contacté et un agent était en chemin pour les récupérer. Et grâce au logiciel pirate du technicien de Cléopatra Technologie, ils avaient trouvé la trace de la maison. Lili avait été vue le matin même de l'enlèvement sortir d'ici. Comme elle était enregistrée sous un nom fictif que le contact de Kaelen confirma être celui de Robert Grey, l'amant de Suzane, il n'était pas certain qu'il s'agissait du bon endroit.

Mais quand ils avaient reçu la confirmation d'un lien entre Lilith et Robert, ils n'avaient pas hésité une seule seconde et étaient venus ici. Par chance, c'était la bonne adresse. À leur arrivée, il n'avait trouvé personne, mais des bruits venant de la cave les avaient alertés. Ce qu'ils avaient découvert était profondément choquant. Cléo était attachée nue sur un lit et subissait mille et un sévices de la part de Lili et de l'autre homme, en même temps.

Kaelen et Maximilien n'avaient pas mis une seconde avant de réagir. Le premier avait attrapé Lili qu'il avait balancée contre le mur où elle s'évanouit sur le coup, avant de s'occuper de la victime semi-consciente. Le second quant à lui, avait passé ses nerfs sur le vieil homme avant de donner une leçon aux deux coupables, qu'ils n'étaient pas prêts d'oublier. On ne s'en prenait pas à un membre de sa famille, sans en payer les conséquences.

Les deux hommes assis dans le canapé soupirèrent à l'unisson avant que Maximilien ne reprenne la parole.

— Avec des « si » on pourrait refaire le monde, c'est ce qu'elle ne cessait de me répéter quand j'avais des regrets. Et elle a, comme d'habitude, toujours raison. Je vais appeler son équipe qu'il rapplique avec une équipe médicale. On va en avoir besoin.