Chapitre 12

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Elle le prit par la main et l'emmena dehors, devant le tronc d'arbre sur lequel ils s'asseyaient tous les soirs. Elle l'effleura et de minuscules plaquette pivotėrent pour le transformer en coffre. Elle l'ouvrit et plongea ses deux mains dedans pour en sortir un bras. Un bras fait de vibranium noir. Depuis tout ce temps, ils s'asseyaient la dessus ?

Une légère brise soufflait autour d'eux. Une mèche de cheveux vint de coincer dans les cils d'Ayo. Instinctivement, Bucky leva sa main pour la dégager. Il suspendit néanmoins son geste, suffisamment longtemps pour qu'ils puissent apprécier la promesse de cette caresse. Ses doigts glissèrent lentement de son front à sa joue, effleurerent son épaule et ses posèrent sur le bras.

Ayo chercha son accord du regard. Elle savait sa crainte de se faire à nouveau posséder par le soldat. Ce bras lui donnerait une puissance incommensurable, et il en avait peur. Mais la conviction dans les yeux d'Ayo effaca ses doutes. Il hocha alors lentement la tête, et elle emboita le bras sur la plaque de vibranium qu'elle venait de lui poser. Bucky sentit l'énergie affluer dans son épaule gauche, dans son bras, sa main, chacun de ses doigts. Il se sentit enfin complet. Il contempla ce nouveau bras. Et il la contempla, elle, et la lumière incroyable dans son regard.

Alors il n'hesita plus, il attrapa son visage et l'embrassa avec passion. Il la sentit trembler quand ses lèvres s'emparèrent des siennes. Ayo lui répondait et il sentit ses ongles s'enfoncer dans sa peau quand leurs langues se rencontrèrent enfin. Sa main glissa sur sa nuque et il approfondit leur baiser. L'air se chargeait en électricité à mesure que leurs corps se rapprochaient. Leur désir se faisait plus pressant mais il mit toutefois fin à leur baiser quand il la sentit retenir un gémissement. Il sépara leur lèvres et colla son front sur le sien. Le souffle court, il lui murmura :

- Merci...

Ils restèrent ainsi de longues minutes, les yeux fermés, immobiles. Le loup blanc caressait le visage d'Ayo. Elle posa sa main sur la sienne avant de lui souffler :

- Encore...

- Hum ?

- Embrasse-moi, encore...

Il se recula et plongea dans ses yeux brulant de désir. Ses lèvres entrouvertes l'appelaient. Il les souligna tendrement du bout des doigts.

- Non.

La fine ride de contrariété se creusa entre les sourcils d'Ayo.

- Pas comme ça, continua-t-il, pas tant que je ne suis pas ... Moi.

La jeune femme sourrit et lova un peu plus sa joue dans la paume du loup blanc.

- Tellement plus, Barnes, tu prétends à tellement plus...

- Mais ce serait une erreur ?

Le sourire d'Ayo s'estompa quelque peu et un éclat de tristesse obscurcit son regard. Il l'empêcha de répondre en posant ses doigts sur sa bouche, et déposa un baiser sur sa joue. Joueur, il fit glisser sa barbe sur la peau d'Ayo, lui arrachant un frisson.

- Ne juge pas seule cette situation, Ayo. Laisse moi une chance de voir par moi même si cette relation serait une erreur ou non.

- Relation ? Ce nouveau bras vous rend très audacieux, Sergent Barnes.

L'intéressé sourrit.

- Vous êtes un homme à femmes, sergent. Il y a peut être déjà eu une Adèle, une Amara ou une Lisa. Et il y aura peut être une Joy ou une Danièle.

- Ce serait ça, l'erreur ? Demandant-il, blessé. tu es loin d'être une aventure...

- Comprend moi bien, le problème n'est pas toi, loup blanc, ni le passé de meurtrier du soldat, ni celui de coureur de jupons de James Barnes. Aventure ou relation, tu trouveras toujours quelqu'un pour marcher à tes côtés. Moi, je ne t'apporterai rien de bon.

- Ayo, tu... Tu es la meilleure chose qu'il me soit arrivée depuis plus de 70 ans. Tu as pansé toutes mes plaies, même les plus profondes, tu m'as aider à avancer, à accepter. Tu m'as redonné confiance en moi, en l'avenir. Tu m'as... Complété.

Dans son regard, Ayo vit qu'il ne faisait pas allusion à son bras. Elle aussi se sentait entière auprès de lui, vivante, pleine d'espoir, et ce malgré toutes les atrocités qui avaient traversé sa triste vie.

- Tu ne sais pas tout, Barnes.

D'un doigt, il releva le visage d'Ayo vers lui.
Non, il ne savait pas tout. Il ne s'expliquait pas sa force surhumaine, ses compétences incroyable, ni cette espèce de magie qui s'échappait d'elle. Mais peu lui importait. Il posa une nouvelle fois ses lèvres sur les siennes.

Ils finirent pas s'assoir sagement au pied du coffre, devant l'âtre dont ils relancèrent le feu, et discutèrent une partie de la nuit. De tout, de rien. Le loup blanc appréciait son nouveau bras, plus léger, plus solide. Et à sa grande surprise, plus chaud. Le vibranium semblait être vivant, parcouru d'une énergie étonnante.

Plus ils parlaient, plus Ayo s'enfoncait dans les bras du loup blanc. Elle finit par s'endormir la tête sur son épaule, lovée contre son torse. Il resta un long moment à carresser ses cheveux avant de la porter fièrement à l'intérieur avec ses deux bras. Il l'allongea sur sa paillasse et finit de rapprocher la sienne. Il détailla encore et encore son visage endormi avant de sombrer lui aussi dans un sommeil paisible.

Monsters Searching For Redemption [1] - Le Loup BlancOù les histoires vivent. Découvrez maintenant