L'un pour l'autre (Iwaizumi x Reader)

Chapitre 9

Assise sur le siège passager, je tendais l'oreille, fredonnant l'air qui passait à la radio.
Je croisais une énième fois le regard d'Hajime dans le rétroviseur intérieur. Une lueur emplie de remords traversa ses iris vertes et je detournai rapidement les yeux, coupant court à ce contact.

Sa main lâchant le levier de vitesse, il la rapprocha lentement de ma cuisse, se rétractant au dernier moment. Depuis ce matin il avait tenté d'innombrables fois de faire le premier pas, mais je ne comptais plus le nombre de fois où il s'était ravisé.

J'aurais pu faire le premier pas plus tôt, mais un sentiment de rancoeur m'avait envahie. Je lui en avais voulu. Beaucoup. Mais maintenant, la seule chose que je désirais plus que tout était de sentir son toucher sur ma peau. J'avais besoin de son contact, de me sentir rassurée.
Faire le premier pas maintenant serait bête et inutile, non? J'aurais dû le faire plus tôt, mais lui, pourquoi reculait-il a chaque tentative?

Le bruit du frein à main me sortit de mes pensées et il me fallut quelques secondes pour reconnaître l'endroit où nous étions. Enfin, le fameux gymnase.

Hajime descendit de la voiture et se dirigea de mon côté. Lassée de voir ses actions ne pas aboutir, je préférai prendre une longueur d'avance et n'attendis pas qu'il m'ouvre la porte pour descendre.

Je savais que mon regard ne me trahissait pas. Il reflétait mes regrets, ma tristesse et ma frustration de la veille. Et Hajime en avait conscience, il n'avait pas besoin de ça pour me comprendre. Il lui suffisait de poser ses yeux sur moi pour me lire. Il me connaissait par cœur et c'est bien pour ça que ça me faisait d'autant plus mal qu'il ne fasse rien, sachant mon mal-être.

Comme s'il lisait dans mes pensées, il vint glisser sa main dans la mienne. Sa paume rugueuse contrastait avec la douceur de ma peau, tandis que ses doigts virent entrelacer les miens. Mon cœur se gonfla à ce simple contact, réchauffant tout mon être.

Sans un mot, nous marchâmes en direction de l'entrée du gymnase quand il se stoppa, me faisant face.

- Tu sais, je- commença-t il.
- Je sais. le coupai-je en époussetant ses épaules avant de remettre le col de sa veste.

Je fis glisser mes mains le long de son torse, le regard fixé sur sa veste, n'osant pas le regarder, trop honteuse de mon comportement d'hier soir.

De son pouce, il releva ma tête et son autre main vint coiffer une de mes mèches rebelles derrière mon oreille.
Je tentai de détourner le regard mais ses iris émeraudes plongèrent dans les miennes, m'envoûtant instantanément.

- Non laisse moi finir. J'ai agis comme le pire des connards égoïstes. Je n'aurais pas dû te mettre de côté, j'aurais dû te parler. Je dois encore travailler sur ça, mais s'il te plaît, pardonne-moi pour mon comportement d'hier et du mois dernier.

A l'entente de ses mots, un poids énorme s'échappa de ma poitrine, me laissant enfin respirer. Il avait finalement pris sur lui et fait l'effort de faire le premier pas.

Doucement, je posais ma main sur sa joue, caressant du pouce sa peau rougie par le froid, et peut être aussi par un peu d'embarras.

- Excuse-moi pour mon comportement. J'ai agis comme une gamine. Sur le coup j'étais blessée et en colère. Je sais que ça n'excuse pas mes actes, mais je m'en veux.

Une soupir de soulagement s'échappa de ses lèvres et il couvrit ma main de la sienne à la recherche de plus de contact.

Sans attendre, il scella nos lèvres de la plus tendre des manières. De manière taquine, il déposa une pluie de baisers sur mes joues, mon nez, passant par mon cou, me faisant rire aux éclats. Il embrassa chaque parcelle de mon visage et je le sentis sourire contre la peau quand mon rire résonna à ses oreilles. Il releva la tête pour m'embrasser une nouvelle fois, plus passionnément cette fois-ci.
Il mordilla ma lèvre inférieure et sa langue caressa de façon joueuse ma lèvre enflée.